Un blackout aurait été le bienvenu...
Attention cette critique contient des spoilers
Si y'a un truc que j'ai appris avec cette série, c'est la valeur de l'énergie. Si j'avais su ce qui m'attendait j'aurais pas consommé pour ça. Je voulais tenir jusqu’à la fin de la saison histoire de dire que j’avais vraiment donné sa chance à la série mais même en ayant tenu jusqu’à l’épisode 16 – me demandez pas ce qu’il se passe depuis le 12 parce que j’ai regardé que d’un œil, c’est vous dire l’ennui – je n’aurais pas plus à dire qu’une personne ayant enduré seulement le pilote. Je n’avais vraiment rien à regarder pour me taper ça, j’avais en effet juré en voyant le trailer de la série de ne pas la regarder parce que même si le concept pouvait marcher, ça fait un bail que je ne fais plus confiance à J. J. Abrams (on va pas partir dans un débat sur la fin de Lost, encore moins parler des heures que j’ai perdues devant Alcatraz). J'aurais dû m'écouter car pour le coup aucun blackout n'a miraculeusement arrêté mon ordi avant que je m'y mette.
Je n’ai qu’une chose à dire pour ceux qui sont attirés par le côté post-apocalyptique-retour aux temps des cowboys-ballades à cheval & God save America, ça n’a rien de nouveau, ça a déjà été fait dans des films et des séries dont The Postman (1997), adaptation du roman éponyme. D’ailleurs, j’ai été assez outrée de voir que les trois premiers épisodes de Revolution étaient limite copié-collés sur le film de Kevin Costner alors que celui-ci a été un échec total à sa sortie. Chevaux, milice, tatouages, rebelles se battant pour le drapeau, tout a été pompé dessus. Le film dure 3h mais vaut cent fois mieux que cette pâle copie où, comme ça a déjà été dit dans une autre critique, on fabrique des bombes mais on est pas foutu d’avoir un vélo. Et, reconnaissons-le, le seul acteur qui a de la classe sur un cheval, c’est Kevin. L’épisode "Peter Pan" même si ça partait d’une bonne idée est aussi insipide que les autres. Voilà pour le plagiat, et paf.
Je ne vais pas m’éterniser sur les acteurs. L’héroïne est extrêmement pénible, et quitte à l’habiller avec les essentiels Camaïeu, autant choisir une actrice avec plus de charisme et un meilleur jeu. L’oncle Miles censé être un gros dur est joué par un acteur que d’habitude j’aime bien mais qui ne correspond pas du tout au rôle et n’a qu’une seule expression. A propos de ça, Elizabeth Mitchell de Lost et son unique expression faciale sont également de la partie ce qui, ajouté aux flashbacks, aux ordis préhistoriques, aux lieux énigmatiques tels que "the Tower", et aux fins d’épisodes du style "Ok, je vais tout t’expliquer" et puis en fait non parce que les 40 minutes sont finies, a un arrière goût d’île paumée qui se fout de notre gueule. Et attention SPOILER, j’aimerais remercier le scénariste de nous avoir bien pris la tête pendant 10 épisodes avec les chouinements de la blonde, toutes les situations improbables et complètement débiles qu’on se tape pour que ce groupe de bras cassés sauve le frère kidnappé (qui soit dit en passant a une voix vachement louche et qui avec son asthme est plus un boulet qu’autre chose), tout ça pour qu’il crève à l’épisode 11 ! Merci, j’ai pas du tout l’impression d’avoir perdu mon temps.
Les intrigues amoureuses sont ridicules et me font regretter d’avoir arrêté les Frères Scott, le sentiment de culpabilité de l’oncle est un thème qui ON L’A BIEN COMPRIS est majeur vu qu’on se cogne les yeux aux loin et les "It’s my responsibility, it’s my fault, I’m not a good man, you stay with me you’ll be hurt" toutes les deux minutes. Les personnages ne sont pas attachants, clichés, mal approfondis, les histoires de famille à la longue ça devient casse-pied. Quelques acteurs connus qui font des apparitions mais rien n’en ressort. Si au début on hésitait un peu à tuer les gens, la morale fout vite le camp et on embrasse vite les valeurs militaires contre lesquelles on est censé se battre. Tout le monde est propre, bien sapé, bien coiffé, un couteau dans la main et un complexe du héro sous le bras, on se la joue mi-western mi-cape et épée et on réussit juste à bousiller ces genres. Je m'endors durant les scènes d'action, je me fais à manger durant les scènes "chialantes." Ah et l’histoire de l’électricité ? Ben, honnêtement après quelques épisodes je m’en fiche pas mal, labourez vos champs et lâchez-nous. Et les gars, c’est pas parce qu’y a plus d’électricité qu’y a plus de pluie. Vous en faîtes pas, on a plus de courant, c’est la famine, on s’entre-tue mais WOUHOUUUU il fait trop beau, nickel !
Dieu sait que j’ai des critiques à formuler sur Walking Dead mais au moins j’ai des personnages que je ne veux pas voir crever dans cette série. Je ne peux pas en dire autant pour Revolution. Je suis quand même curieuse de voir le « twist » de la fin de la saison, alors peut-être que je prolongerai mon supplice mais épargnez-vous une grosse déception, soyez écolo et lisez un bouquin ce soir.