Le code de la route, c’est pas pour moi

Riding Bean est un OAV de 45 mn sortit en 1989. C’est une adaptation du manga inachevé de Kenichi Sonoda. Celui-ci s’est rendu célèbre pour son travail de character designer sur Bubblegum Crisis. Il est aussi connu pour être l’auteur de Gunsmith Cats (manga + anime), dont Riding Bean est un spin-off.
Kenichi Sonoda…

"It's a fact Kenichi Sonoda loves three things. Guns, cars and
Chicago" – ZenOtaku

Je pense que cette phrase résume à elle seule l’esprit de cet OAV. Bean Bandit est un conducteur professionnel qui accepte n’importe quelle mission, tant que ça paie bien. Il fait un peu près le même boulot que le type-dont-je-ne-prononcerai-pas-le-nom-parce-que-je-l’aime-pas dans le Transporteur. Il travaille avec une jolie blonde, Rally. L’histoire débute par un cambriolage à Chicago, et Bean est chargé d’aider les deux cambrioleurs à s’enfuir.

Le lendemain, un type (Morris) se pointe chez lui avec une petite fille du nom de Chelsea Grimwood : il déclare qu’il est poursuivi par un gang de kidnappeurs qui en veut à la miss, et demande à Bean de l’escorter jusqu’au manoir des Grimwood en échange d’une forte récompense. Sauf que peu de temps après l’appartement est mitraillé : tandis que Morris gît au sol, Bean et Rally prennent la direction du manoir avec la fille. Or, ils vont vite se rendre compte que l’affaire est bien plus complexe qu’il n’y parait, et qu’ils se sont fait rouler à un moment donné.

L’un des points forts de Riding Bean c’est son rythme : entre la première et la dernière minute, il ne se déroule pas 24 heures. Le rythme est soutenu, et l’OAV est rondement mené. Il y a des scènes de gunfight, mais ce qui est la marque de fabrique de Riding Bean ce sont ses courses-poursuites. Bean est au volant de la Roadbuster, une voiture de sport très classe dont les gadgets pourraient rendre jaloux James Bond : vitres pare-balles, pneus pivotants, conduite sur deux roues, freinage de dingue, etc…
La scène où il parvient à passer sous deux voitures de police qui viennent de se percuter de plein fouet et qui se soulèvent sous l’effet du choc est aussi mémorable que celle où Bruce Willis dézingue un hélico avec une voiture dans Die Hard 4. Les scènes de courses-poursuites sont très bien faites : Bean devra affronter Percy, un inspecteur de police qui veut sa peau et entend rivaliser avec la Roadbuster grâce à sa Cobra Shelby GT-500.

Le décor est essentiellement urbain : quand la course-poursuite prend fin, le dénouement a lieu dans un parking souterrain. Quant au chara-design, il sent bon la fin des années 1980. Bean a une cicatrice en forme de croix juste au-dessus du nez, je me demande où il a choppé ça. Parce que Bean est plus proche de Terminator que de Mr. Bean. Il se prend une dizaine de balles dans le bide, mais ça ne lui fait pas plus que ça. Puis il se mange une voiture en pleine face : ça le secoue un peu, mais sans plus.

C’est le principal reproche qu’on pourrait faire à Riding Bean : les personnages, bien qu’attachants, sont peu approfondis. On ne sait donc pas qui est Bean, et si Rally est simplement sa collègue de travail. Néanmoins, il ne faut pas oublier que le manga reste inachevé, ce qui pourrait expliquer en partie ce manque d’infos.

Deux autres choses m’ont un peu titillé. La première, c’est lors du cambriolage au début de l’OAV : il pourrait paraitre anodin, mais en fait chaque détail compte et il a un lien avec l’histoire. Donc au cours de ce cambriolage, les deux malfrats prennent une femme en otage. OK, jusque-là pas de problème. Sauf que la femme… est à poil ! C’est clairement le genre de détail qui n’a rien à faire là. Deuxième chose : la fusillade dans l’appartement. Il faudra qu’on m’explique comment Rally a pu entendre les vilains charger leurs armes alors qu’ils étaient dans un bâtiment en face et que les fenêtres étaient fermées. Vous me direz : elle a très bien pu les voir. Sauf que les stores étaient complètement baissés…

La bande-son de Riding Bean a été composée notamment par Phil Perry et David Garfield : c’est surtout du jazz, du bon jazz. On a également droit à une musique plus sourde, plus lancinante lors de certains moments difficiles pour Bean.
Riding Bean est un OAV bien sympathique qui saura vous divertir pendant une bonne quarantaine de minutes. Je n’en aie pas parlé, mais il y a aussi une petite dose d’humour, comme durant le passage du petit déjeuner. Et certaines répliques sont assez marrantes, par exemple celle de Bean à la fin :

Arrête. Une sucette t’irait beaucoup mieux que ce .45.

NB : à l'origine, j'ai publié cette critique sur un autre site.