When Spooks meets The Wire
Dès le pilote, j'ai été pris au piège : j'adore ces ambiances d'espionnage, de conspiration. Et dans Rubicon, on est servi. Les créateurs n'ont pas oublié quelques ingrédients indispensables à toute série qui en vaut la peine : des seconds rôles tous très écrits et qu'on suit régulièrement (mention pour Arliss Howard qui incarne un perso, Kale Ingram, *exceptionnel*), une image léchée, une musique pas trop présente mais bien là quand il faut, etc. Si on retire ce dernier point, j'ai parfois eu l'impression d'être devant The Wire (ma référence ultime) dans l'univers de Spooks...
Alors oui, je lis que pour beaucoup, il ne se passe rien. C'est le temps que prend la série pour planter le décor et offrir de la profondeur à tous ses persos. Une bonne série ne peut se construire sans un solide background (Wire, 6Feet, Sopranos, Shield, tous ces séries ont en commun des persos riches), Rubicon en a un. Et puis, j'adore cette lenteur. Prendre le temps de "ressentir" (je sais...) les relations interpersonnelles dans la série est aussi prenant que les twists scénaristiques.
Et de toute manière, sachez qu'à partir du sixième épisode, ça bouge. Pour terminer par un douzième épisode à la chute magnifique. Et enfin un treizième qui vous laisse sur votre faim (ça coûte une étoile à la série).
Tout n'est pas parfait, malheureusement. Peu de mystère sur les "méchants", pas mal de clichés dispensables, et une fin de dernier épisode/saison un poil mal gérée. Sans spoiler, on peut penser que les scénaristes espèrent avoir une deuxième saison. J'espère qu'AMC ne laissera pas les fans sur la route, vu le succès audimétrique tout relatif de la série (et ce malgré le lead-in de Mad Men...).
Quoi qu'il en soit, Rubicon reste une excellente série servie par un acteur principal, James Badge Dale, qui a bien vieilli après avoir servi de faire-valoir à Kiefer Sutherland dans 24 saison 3.
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