J'ai entendu parlé de Sankarea un petit peu partout, pour de bonnes et de mauvaises raisons, puis un moment j'me suis dit "pourquoi pas tenter ?" . Alors c'était parti, 4h non-stop de binge watching et le résultat est... confusant. La série me questionne énormément, pas sur elle-même mais sur l'animation en général.
Tout d'abord, je pense que le choix d'un opening est très important, visuellement et musicalement, il donne un thème émotionnel, un ton à l'animé qui va suivre. Et c'est pourquoi j'aime beaucoup ré-écouter des openings d'animés que j'ai appréciés car ils sont liés à ces mêmes expériences, bonnes ou mauvaises mais dans tout les cas, enrichissantes.
Ici, Sankarea fais le choix d'un opening épuré, léger, accompagné d'une musique de Nano.Ripe dont la plupart des morceaux abordent des sonorités particulièrement innocentes et positives. Le genre d'introduction qui me file le sourire pour une paire d'heures.
Après cette mise en bouche des plus agréables, je tombe littéralement sous le charme des chara design légers et colorés me rappelant un mélange entre Sakurasou et Nichijou, je garde ceci-dit une réserve pour les cheveux en oreilles de chat de Furuya qui ne me plaisent pas trop. En tout cas, même si le dessin ne casse pas trois pattes à un canard, il m'a attiré.
Puis l'écriture des personnages plutôt basique mais toujours plus ou moins agréable (petit plus pour Mero qui m'a bien éclaté durant l'animé), l'histoire également démarre sur un constat surprenant : Furuya qui fantasme sur les zombies rencontre Rea, une jeune fille sous pression et coupée du monde par son père qui abuse d'elle. Après divers événements, elle finit par devenir une zombie. Vous imaginez la suite...
Avec tout ça, je ne demande rien tant que l'histoire et les personnages sont un poil attachants, j'accroche. Malheureusement, arrive deux choses, qui m'ont quasiment empêché de m'investir pleinement dans le visionnage de l'animé. Et c'est la que j'ai commencé à me poser des questions.
Première chose, la qualité de l'histoire, et la profondeur dramatique de l'animé se dégradent énormément après l'épisode 4, on passe d'une dénonciation d'un abus parental grave sur une enfant à une amourette adolescente entre un humain et une zombie. Alors que l'animé revoie sa direction ne me dérange pas même si j'aurais préféré que cette histoire d'amour soit plus intrigante, clairement elle ne serait pas une zombie ça ne changerais que très peu de choses. En tout cas, ce qui m'a véritablement horripilé c'est la légèreté dont il fait preuve par la suite lorsque le premier thème revient en fin de série, pourquoi rendre le père amusant? Je veux bien qu'on me raconte son histoire à lui et sa femme pour donner des explications à leurs comportements respectifs, mais pourquoi autant de mise en scène, de légèreté, et d'humour?
La seconde chose qui me pose question et problème, c'est l'hypersexualisation.
Pourquoi ? Pourquoi tout ces plans de poitrines qui se dandinent, de dessous de jupes ? On à même droit à des tétons dans une baignoire et bien entendu des corpulences qui défient les lois de la physique. Dans ma tête, chaque scène de ce type me poussait à m'imaginer l'auteur de la série
se tranchant un doigt. Ces instants de "fan-service" très mal placés passent leurs temps à déterrer toutes émotions que l'animé tente petit à petit de planter au sein de l'histoire. C'est véritablement dérangeant.
Et vous allez me dire "Donc toi, tu es dérangé par quelques plans racoleurs? Toi qui admire Kill la Kill et Monogatari Series? Tu te fous pas de la gueule du monde ?"
Ca fait justement un moment que je me demande si je me fous pas un peu de la gueule du monde. Il s'avère que j'ai pas encore toutes les réponses à cette propre question que je me pose sans-cesse depuis quelques mois. Mais j'ai plusieurs pistes de réflexions :
D'abord je crois qu'il est important de prendre l'intention d'un auteur en compte, malheureusement pour Sankarea, je n'ai rien trouvé sur le sujet, mais j'ai bien peur que ce soit pour des raisons mercantiles, donc ça me dérange énormément. Monogatari Series présentent des plans fan-services que je trouve, réellement, dégoûtants tellement ils sont crus. Et dans le cadre d'un animé qui se veut satirique du harem, dans un univers ultra décalé. Eh bien je trouve que c'est pas mal joué que de tenter de dégoûter.
Je pense aussi qu'une série animée est une oeuvre toute entière, pensée par une personne ou un groupe de personnes, que c'est énormément de travail. Et que dans le cadre de Trigger par exemple les auteurs sont passionnés par leurs projet et qu'il est donc injuste d'aplatir un travail entier de milliers d'heures supplémentaires et d'autant de cœur à l'ouvrage pour la seule raison, les plans racoleurs. Ensuite, dans Kill la Kill, ce styles de scènes ne me dérangent absolument pas du tout, car l'univers entier est complètement absurde et exagéré, bref ça fait partie du tout.
Enfin, quand je vois Sayonara Zetsubou Sensei, Puella Magi Madoka Magica, Little Witch Academia qui sont des oeuvre qui ne proposent pas ce type de contenu et sont des mêmes auteurs que les séries précédemment citées en exemple. Alors effectivement je me questionne.
Malheureusement, même si c'est innocent ou teinté de bonnes intentions, le fait est que le public peut-être ou non atteint, le fait est que l'on montre ce genre de choses et je conçois que ça n'est pas une bonne chose même si ça ne m'atteint pas forcément pour les raisons citées précédemment.
Voilà pourquoi je ne me fâche pas de visionner des instants de ce types dans certaines productions et pas d'autres. Et voilà également pourquoi ça m'attriste un peu de voir quelques œuvres se faire lyncher pour cette raison alors qu'elles ont plein de bonne choses à montrer à coté.
Je sais que mon point de vue à ce niveau est en pleine évolution, mais pour l'instant ça ressemble à ça.
Bref, pour en revenir à Sankarea. Enveloppée dans un emballage très séduisant j'en retiens un petit mal de tête et un animé oubliable qui passe son temps à se discréditer, même si les premiers épisodes restent intéressants. J'vais peut-être aller voir les mangas, il paraît que la suite de l'histoire est plus captivante.