Santa Barbara, c’est un peu comme si quelqu’un avait pris une carte postale parfaite de la Californie, avec ses plages dorées, ses palmiers et ses villas de rêve, puis avait décidé de la recouvrir de couches et de couches de drame familial, de tromperies et de scandales. Le soleil brille, mais derrière chaque sourire se cache une trahison, chaque dîner en terrasse est l’occasion d’une dispute à haute tension, et les conflits sont aussi nombreux que les grains de sable.
La série suit la vie de deux familles riches et influentes, les Capwell et les Lockridge, qui semblent passer plus de temps à comploter et à se faire des coups bas qu’à profiter de leur piscine olympique. Le tout dans un cadre si parfait qu’on a du mal à croire que tant de malheurs puissent s’y concentrer. À chaque épisode, on se demande : qui va encore tromper qui ? Qui va découvrir un secret de famille bien enfoui sous des tonnes de non-dits ? Et surtout, pourquoi aucun de ces personnages n'a-t-il jamais entendu parler de la thérapie ?
C.C. Capwell, le patriarche impitoyable de la famille, est un peu le roi des machinations. Ce type pourrait probablement te vendre une villa avec vue sur l’océan tout en planifiant ta ruine derrière ton dos. Son obsession pour le pouvoir et la domination fait de lui un personnage central, mais aussi tellement prévisible que tu sais qu’à la fin de chaque intrigue, il sera encore là à tirer les ficelles dans l’ombre.
Et puis il y a Cruz et Eden, le couple star du show, qui incarne à la fois le romantisme et la tragédie. Entre deux scènes dignes d’un conte de fées, tu as droit à des drames invraisemblables qui viennent les frapper de plein fouet. Leur relation est une montagne russe d’émotions, où les retrouvailles enflammées sont immédiatement suivies de ruptures déchirantes. C’est un peu le modèle du "je t’aime, moi non plus" version luxe, où tout semble trop beau pour être vrai… jusqu’à ce que ça explose.
Visuellement, Santa Barbara est un soap opera de luxe, avec des décors qui donnent envie de poser ses valises, et des personnages dont le quotidien ressemble à une publicité pour des vacances de rêve... en apparence. Les costumes sont impeccables, les coiffures dignes des meilleurs salons de coiffure de Beverly Hills, et chaque scène extérieure te rappelle que, malgré les catastrophes personnelles qui se jouent, la météo à Santa Barbara reste toujours impeccable. Mais cette perfection visuelle ne fait que renforcer le contraste avec les intrigues, qui, elles, sont souvent aussi chaotiques qu'une tempête.
Et parlons-en des intrigues. À un moment, Santa Barbara commence à ressembler à une pelote de laine géante qui s’emmêle de plus en plus. Tu as des histoires de trahisons, des meurtres non résolus, des amnésies sélectives (parce que, bien sûr, ça arrive tout le temps), des affaires de famille où les parents cachent des secrets qui pourraient faire sauter le toit de leur manoir. Et juste quand tu penses que ça ne peut pas devenir plus farfelu, un personnage revient d’entre les morts ou découvre qu’il a un frère jumeau caché.
Le problème, c’est que tout ça finit par tourner en rond. Au bout de quelques dizaines d’épisodes, tu as l’impression d’assister à la même scène encore et encore, mais avec des personnages différents. Les dialogues sont souvent des variations sur le thème du "comment puis-je te faire confiance après ce que tu as fait ?", et les personnages passent leur temps à ressasser des rancunes vieilles comme le monde. À un moment, tu te demandes pourquoi ces gens, avec tout leur argent, ne peuvent pas tout simplement prendre des vacances loin de Santa Barbara et se détendre un peu. Peut-être que cela leur éviterait toutes ces catastrophes émotionnelles ?
Niveau rythme, Santa Barbara est un marathon, pas un sprint. Chaque révélation est étirée sur plusieurs épisodes, chaque coup de théâtre prend des plombes à se mettre en place, et tu te retrouves souvent à attendre que quelque chose de vraiment important se produise. Mais même quand les moments dramatiques arrivent enfin, ils sont souvent étouffés par des dialogues mélodramatiques ou des pauses dramatiques interminables. C’est comme si la série s’engluait elle-même dans sa propre complexité.
En résumé, Santa Barbara est l’incarnation du soap opera classique : une série où les drames familiaux et les scandales amoureux sont aussi fréquents que les couchers de soleil sur la plage. Si tu aimes les intrigues enchevêtrées, les personnages exagérément beaux et riches, et les retournements de situation absurdes, alors tu trouveras certainement ton bonheur. Mais si tu cherches de la profondeur ou un rythme un peu plus soutenu, tu risques de trouver l’expérience un peu frustrante, comme si la série passait trop de temps à contempler ses propres excès au lieu de les assumer pleinement.