Un avion de ligne, en plein vol, relié à une voiture de course par un câble informatique.
Un enfant ranimé correctement alors qu'il ne respirait plus depuis 6 minutes.
Un petit tour en skate sous un véhicule lancé à deux cents kilomètres/heure.
Comme on peut le voir, la série Scorpion fait dans la finesse et le réalisme. Ce qui est un peu paradoxal lorsqu'on se prétend "adapté de faits réels".
Mais prenons les choses dans l'ordre.
Depuis quelques années, les personnages de génies sont à la mode dans les séries télé. De Mentalist à Forever en passant par House, les "héros" dotés de facultés mentales extraordinaires pullulent. Et bien, Hollywood en a décroché un nouveau. Un vrai, celui-là ! Walter O'Brien, 197 de Q.I., et qui a monté une agence de génies avec trois potes : Happy la mécano, Toby le psy et Sylvester le matheux. C'est ça, Scorpion : quatre pauvres-petits-surdoués-incompris-rejetés-par-les-autres, et qui sont contactés par la Sécurité Intérieure pour résoudre des problèmes divers et variés.
Dans Scorpion, on privilégie l'action. Au détriment des scénarios, pour commencer, puisque les histoires sont quand même cousues de fil blanc. Les situations improbables s'enchaînent, et les personnages parviennent toujours à s'en tirer par des pirouettes auxquelles on donne des allures mathématiques pour masquer l'embarras des scénaristes.
Avoir des personnages surdoués représente un avantage : on n'a pas besoin d'expliquer comment la solution leur vient en tête : ils sont géniaux, vous ne pourrez pas comprendre, alors on met une ou deux équations bidon et vogue la galère !
A cela on ajoute des personnages qui sont tous construits sur le modèle "j'ai un Q.I. supérieur mais je subis un traumatisme d'enfance qui ne cicatrise pas". Et puis, au passage, on ressort le principe éculé du génie qui est forcément un inadapté social. Et c'est parti !
Malgré tout cela, j'avoue que la série a bénéficié, pour ma part, d'un certain capital sympathie.
Déjà, il y a une asiatique, ce qui rajoute des points, automatiquement.
Ensuite, la série fait des efforts pour ne pas être systématiquement policière : les affaires à résoudre ne sont pas forcément des crimes, on a des pannes informatiques potentiellement dangereuses, des catastrophes naturelles, etc.
Enfin, la volonté de maintenir un rythme rapide en alternant action et humour fait de Scorpion un divertissement pas désagréable, à condition de déconnecter son cerveau (ce qui est presque paradoxal).