Il y a des séries qu’on a envie d’aimer. Des séries qui partent d’une bonne intention, avec un concept prometteur et un casting engageant. Sean Saves the World (NBC, 2013) en faisait partie. Sur le papier, l’idée me séduisait : un père célibataire gay, jonglant entre sa vie professionnelle et familiale, dans une comédie grand public. Mais après avoir vu plusieurs épisodes, difficile de cacher ma déception. Ma note ? 3.5/10. Et voilà pourquoi.
Le pitch avait de quoi interpeller : Sean, incarné par Sean Hayes, doit s’adapter à la présence de sa fille à temps plein tout en gérant un boulot stressant et une vie sociale en dents de scie. Sur le papier, c’est l’occasion idéale pour une sitcom drôle, touchante, et un peu différente. Mais très vite, on comprend que la série préfère rester bien au chaud dans les codes usés du genre. Blagues attendues, dynamique familiale clichée, situations vues mille fois... Le tout manque cruellement d’audace.
Sean Hayes fait ce qu’il peut avec ce qu’on lui donne, mais son personnage reste figé dans une version un peu édulcorée et exagérée de lui-même. Et autour de lui, les archétypes s’enchaînent : la mère un peu folle, la fille trop mature pour son âge, le boss insupportable... On n’y croit pas vraiment, on ne s’y attache pas non plus. Et c’est dommage, parce qu’avec un peu plus de finesse, certains de ces rôles auraient pu gagner en humanité.
On sent que la série essaie de rester dans le format sitcom traditionnel avec rires enregistrés et multi-caméras. Mais en 2013, ce style commençait déjà à sentir la naphtaline. Les gags sont souvent prévisibles, les dialogues parfois forcés, et on rit rarement — ou par politesse. Ce qui aurait pu être une comédie moderne et rafraîchissante devient rapidement une rediffusion déguisée d’une autre époque.
Ce qui m’embête vraiment, c’est que Sean Saves the World aurait pu être bien plus. Une série sur un père homosexuel à la télé network, c’était une belle opportunité de proposer une représentation différente, sans tomber dans la leçon de morale. Mais ici, tout est trop sage, trop lisse. On dirait que la série a peur de déranger, de surprendre, ou même d’émouvoir. Résultat : elle reste bloquée dans une zone de confort qui ne mène nulle part.
Je ne dirais pas que Sean Saves the World est catastrophique — on sent une certaine sincérité derrière le projet. Mais elle est tellement timide, tellement coincée dans ses réflexes de sitcom des années 90, qu’elle finit par lasser plus qu’elle ne divertit. Une série qu’on aurait aimé voir briller, mais qui reste à l’état d’ébauche un peu terne.