Mieux qu'AB1 mais loin des américains...
Pour que je parle d'une série, faut vraiment m'avoir poussé fort.
Je suis fort mitigée (ce qui explique ma note) par des éléments qui me réjouissent et d'autres qui me véner au plus haut point.
Les bonus de cette série (et ses surprises), c'est d'abord qu'elle est française. Le jeu des acteurs est parfois caricatural au possible mais pas mauvais, l'intrigue et son déroulement son sympas.
Le recyclage de Sébastien Courivaud donnera la larme à l'oeil aux amateurs sombres des séries AB.
Mais j'ai un gros problème avec la psychologie des personnages, qui a certainement été voulue pour l'intrigue mais qui plombe littéralement la série. Genre salve de boulets de canon sur un radeau.
Le schéma dans cette série est simple : soit le personnage est indécis soit, quand il ne l'est pas, il fait des choix de débile profond.
Les seuls à réchapper à cette implacable règle sont les personnages très secondaires, qui sont là pour conseiller les personnages principaux.
Avec ça, ils enchainent situation débiles sur situations débiles. Genre Joe la Poisse.
C'est véritablement consternant.
Marc : il voit bien que sa femme est une conne finie, doublée d'une pauvre garce que le plus soumis des mecs ne saurait supporter dans la vraie vie. D'ailleurs il se marie avec elle alors qu'il sait qu'il ne l'aime pas, et va même vouloir serrer Alice alors qu'il est marié. Un vrai con.
Il se revendique créatif et ne peut travailler que dans certains endroits avec certaines ambiances, genre il va squatter une semaine chez Alice sans le dire à sa femme (dont on comprendra sincèrement les envies de meurtre qui en découlent) et ne lui avoue même pas qu'il a une maladie au cerveau. Bref, il passe son temps à prendre sa femme pour une conne et à nier qu'il est attiré par Alice (jusqu'à l'envoyer chier ouvertement).
Alice : une sainte, un vrai saint-bernard, on pense desuite à Hélène Rollès chez AB Productions. Elle est gentille, pas trop moche, patiente, intègre, honnête, de bonne volonté, professionnelle, etc, etc.
Mais elle est INFOUTUE de savoir ce qu'elle veut : amoureuse de Marc, elle sera presque prête à bousiller son mariage avec Laetitia mais rejettera ses avances plus que claires et explicites par la suite, quitte à tenter de lui faire croire qu'elle est en couple avec un joueur de rugby (par un jeu d'actrice ridicule).
Leatitia : cette meuf fait clairement un complexe d'infériorité, elle est le profil type de la garce névrosée. Parano, possessive, bipolaire voire schizophrène, vicieuse, mauvaise et surtout très conne.
Elle passe son temps à traiter Alice comme un chien. Je veux bien, mais au bout d'un moment même le plus saint des saint-bernard la jetterai dans la Seine avec une enclume au pied.
Adrien (fils d'Alice) : une espèce de boulet fini, un petit connard a qui on a donné un physique mais pas de cerveau. Censé représenter les doutes propres à l'adolescence, il en représente plus la déchéance dans les plus basses sphères de la connerie.
Sa décision la plus stupide : coucher avec une meuf qu'il connait pas (Léa) pour ne pas se retrouver sans expérience sexuelle devant sa copine. Ne sachant plus qui choisir entre les deux, il dresse un tableau comparatif. Il largue l'une pour finir par se faire larguer par l'autre (Ahunna). J'ai jamais rien vu d'aussi débile.
Ahunna : la pop star dont Adrien s'entiche. Voulue dans la série comme la meuf quasi parfaite (jolie, intelligente, mûre, sensible, etc.), elle supporte la connerie de ce dernier avec une patience consternante et lui donne son premier tremplin professionnel (avec un chèque), là où n'importe qui l'aurait castré ou lobotomisé. Elle est même pas énervée quand il la quitte pour l'autre débile. Bref, il la mérite pas.
Léa : une débile dénuée de personnalité et d'intérêt. Elle est fade, quelconque, pas trop moche mais gamine et impulsive. Personne ne voudrait d'elle dans la vraie vie à part un adolescent attardé... Ah mais... Ah oui, en fait ça colle...
Hugo : meilleur pote d'Adrien, il passe son temps à lui donner des conseils tous plus merdiques les uns que les autres, à tel point qu'on se demande pourquoi l'autre lui en demande. C'est un creuvard à qui on fait vivre des trucs de creuvards : il donne des conseils pourris, il trouve pas de copine, il a une dégaine de clochard, il squatte en permanence chez les autres et fout ses potes dans la merde. Bref, un pote inutile.
Mémorable : il séquestre la soeur d'Adrien pour l'empêcher de sortir avec un autre mec, vole son journal intime pour monter un gros mytho contre le gars et ce dans le seul but de la pousser à sortir avec lui (par suite, il se prendra une mandale bien méritée).
Natacha (fille d'Alice, soeur d'Adrien) : un boulet vivant qui, pendant un bon nombre d'épisodes, met un point d'honneur à faire chier le monde parce qu'elle veut sortir avec un mec bien plus âgé qu'elle, à qui elle reproche de ne pas vouloir vivre leur idylle au grand jour. Puis quand celui-ci se décide enfin, elle le rejette comme une merde et se barre sans rien lui expliquer en fuyant lâchement en Espagne, prétextant une obligation scolaire. On a envie de la cogner. Tout le temps.
Vincent : il est gentil mais il est con. On retient sa prestation mémorable dans le rôle de l'amant éploré et jaloux. Personne n'est aussi pathétique, même bourré.
Audrey : cette meuf, consternante dans son rôle, joue les stagiaires incompétentes. Si incompétente d'ailleurs que c'est quasiment une insulte pour les stagiaires dans la vraie vie.
C'est une petite pimbêche si maniérée et si stupide qu'on n'y croit plus. Elle est plus vilaine que méchante, pas crédible deux minutes, mais se démarque de son acolyte parce qu'elle enchaine ses conneries de garce et les retours de boomerang que ça lui occasionne.
On a juste envie de la noyer. Tout le temps.
Soren : faire valoir de Laetitia, en plus d'être un vicieux, un lèche-bottes et un fouille merde, on retiendra la caricature honteuse des homosexuels qui est faite au travers de son personnage (look, manières, lubricité).
Lionel : fade, inconsistant, se fait remarquer par sa capacité maladive à retourner sa veste. Il est pris au sérieux par personne et Audrey passe son temps à le traiter comme son chien et à lui balancer des commérages hideux.
Barow : un des boss de l'agence de pub, pas crédible une seconde dans son rôle, il est neuneu au possible. Il est bizarre, indéfinissable, mais en tout cas on sait pas comment un mec comme lui pourrait être à cette place.
Les autres personnages sont à peu près supportables. Je dis à peu près, je ne dis pas qu'on n'a pas envie de leur foutre des baffes de temps à autre.
Pourtant, j'apprécie l'effort, et j'avoue que quand j'ai rien d'autre à foutre je regarde.
Ça divertit, c'est au moins ça.
Un seul truc que je ne m'explique pas : pourquoi ça ne marcherait pas mieux que "Plus belle la vie"?
C'est moins noir et on a de vrais parisiens (et pas de faux marseillais).