Sense9
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La perspective est flatteuse, la réalisation elle nébuleuse. Les Wachowski nous proposent une ballade lyrique à mi chemin entre un monde enchanté composé de plans filmés et des lieux d’une beauté intimement choisie et une vision humaniste transcendé par un lien supra sensoriel. Sense 8 chiffre l’éternité, chante l’harmonie et les courbes parfaites d’une réalité proche mais intangible tellement humaine et divine à la fois. Malheureusement Sense8 porte bien son nom à défaut de porter sa trame. 8 individus, 8 destins, 8 vies qui ont tous la même particularité d’être fade, sans saveur. Des personnages sans profondeur ni complexité et encore moins de simplicité attachante ramenant l’histoire à une simple découverte progressive d’une connexion qui les lient jusqu'à les submerger complètement sans uniformisation ni véritable évolution. La piètre tentative scénaristique de leur opposer une association de malfrats voulant poursuivre les personnes possédant le « sense » met en exergue la pauvreté de fond des personnages et nous renvoie cruellement aux défauts de cette série. On regrette ainsi « l’Hollywodisation archétypée » (excusez moi le néologisme) des 8 individus notamment du jeune Kenyan vivant dans la pauvreté avec une mère atteinte de SIDA et dont le salut passe par la rencontre d’un homme prêt a lui changer son destin. Ou encore que dire de Kala la jeune indienne, personnage pseudo cornélien déchiré entre amour et devoir familial Dans ce naufrage actantiel, Nomi est un des rares éléments à maintenir le radeau. Personnage d’une extrême finesse elle seule peut prétendre à la mention « personnage de série ». La jeune transgenre en possède l’essence même. On peut noter la performance de l’actrice qui nous propose un personnage sensible, expressif, réfléchi en accord avec son nouveau corps tout en dégageant un aura légèrement teinté de masculin du à une transition psycho-psychique pas totalement réalisé. La faute à une mère rigide déniant son identité féminine, lui empêchant une totale acceptation de son Moi. Certains défendront la série en arguant que le producteur a simplement voulu nous présenter l’extraordinaire dans l’ordinaire à l’instar d’un Edgar Allan Poe. Cependant, le manque de profondeur des personnages, une intrigue mal mené ainsi qu’une faiblesse narrative introspective(ou omniscience superficielle) forme le triangle socle d’une série mitigé qui avait pourtant tout pour plaire
Sense 8 qui nous promettait être une série riche, pleine de beauté et d’humanisme se révèle en fin de compte être qu’une simple production Netflix fastidieuse. Une série gangréné de stéréotype malgré la présence d’image et de lieu pleinement esthétique arrivant péniblement (et même pas) à masquer la faiblesse d’une intrigue perdu en route et la détresse de personnage pauvre de sens et de « sense »
Tanguy O
Créée
le 19 juil. 2017
Critique lue 2K fois
8 j'aime
1 commentaire
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