L'Ecole Netflix
Il est une scène dans le sixième épisode où Maeve retrouve le pull de son ami Otis et le respire tendrement ; nous, spectateurs, savons qu’il s’agit du pull d’Otis prêté quelques minutes plus tôt ;...
le 19 janv. 2019
89 j'aime
17
Voir la série
Voilà une des séries les plus populaires de ces dernières années, surtout chez les jeunes de 18-30 ans, qui s’est forgée un nom avec son approche nouvelle et décomplexée de la sexualité, avec le fait qu’elle regarde les tabou droit dans les yeux pour mieux les démystifier à l’écran. Son effet chez une génération qui se met la pression pour devenir adulte de plus en plus tôt est vraiment intéressant et la série la se résume plutôt bien : « messy is normal » : tt le monde est différent et déconstruire une mythologie du sex dans une société où la majorité des jeunes n’ont eu que la pornographie (qui a l’inverse, étant du cinéma, construit une mythologie avec des propres codes) comme modèle, c’est vraiment un pari intéressant et nécéssaire.
Bref, avec un scénario solide, une chimie entre les personnages très convaincante, une esthétique pop assez particulière tout en proposant une relecture des codes des séries « teen » , la première saison fut acclamée autant par la critique que par le public, mais qu’en est il de la saison 2 ?
Comment se réinventer ? C’est toujours compliqué de passer après un grand succès car toutt le monde vous attend au tournant cette fois-ci.
Pour moi, le thème principal de cette saison 2 est la relation qu'entretienne les personnages à leurs anciens « démons ». Le mot est peut être un peu fort mais c'est véritablement analyser comment les choses que l'on aime peuvent se transformer en choses qu'on souhaiterait oublier ou comment l’amour peut être en même temps libérateur et geôlier :
Otis essaye de faire marcher son couple avec Ola en essayant de refouler son amour pour Maeve, Éric essaye de surmonter son amour pour Adam en essayant une relation avec Rahim, Maeve se voit entrain d'essayer de former une nouvelle relation avec sa mère, Jean essaye de faire en sorte que ça marche avec Jakob, Jackson se blesse volontairement et essaie de trouver une nouvelle passion.
Tous les personnages essayent de construire quelque chose de nouveau mais vont voir leurs démons inévitablement et les mettre à l'épreuve.
Otis finit donc par casser avec Ola alors qu’il avait rejeté Maeve pour elle, Jean rejette Jakob, réembrasse son ex mari en pensant qu’elle est trop indépendante pour une relation et finit par en souffrir terriblement. Maeve est très froide avec sa mère en qui elle ne fait plus du tout confiance, Éric se persuade que son couple avec Rahim fonctionne même s’il n’est peut pas s’exprimer pleinement à ses côtés et Adam cherche à rejeter sa bisexualité.
C’est la volonté des personnages à ne pas vouloir faire face à leur propre vulnérabilité qui va les mener à faire des mauvaises décisions et les rendre malheureux. Cette volonté de se protéger les piège et affecte leurs relations aux autres. Cela illustre d'ailleurs une autre œuvre de Shakespeare qui fait écho à Roméo&Juliette (jouée dans l’école, c'est complètement méta) :
« You are in a prison of your own sins »
Les personnages croient avancer mais ils font du surplace. C’est d’ailleurs la principale critique que j’ai entendu à l’égard de cette saison : on a l’impression de tourner en rond. Mais je pense que c’est voulu, c’est exactement le sentiment que l’on ressent lorsqu’on est coincé dans ce genre de situation.
Et on comprend qu’il y a qu’un seul moyen de réellement avancer : Etre honnête avec soi même et avec les autres. car oui le coût de la vérité fait peur, mais qu’en est il du coût de le coût des mensonges ?
Le contre exemple parfait est le père d’Otis qui s’est enfermé dans une vie de mensonge et se retrouve perdu, seul, comblant son vide affectif en couchant à droite à gauche et en faisant la promotion d’un livre qu’il désavoue lui même.
« Once you start lying, its very hard to stop. Don’t be an arsehole »
C'est alors qu'une célèbre phrase dans Roméo&Juliette devient pertinente pour résumer cette saison 2 :
“If love be rough with you, be rough with love. Prick love for pricking and you beat love down.”
L'amour est compliqué puisqu'il demande une action, une prise de risque, un saut de foi qui peut soit nous faire souffrir sois nous libérer.
La seule note un peu sombre est la relation entre Maeve et sa mère qui retourne à une animosité mais dans un rapport inversé cette fois-ci. Cette arc montre que pour certaine personnes, changer parait impossible. A voir comment cela évolue dans la prochaine saison.
Voilà mes pensées sur cette saison 2 qui, si on est tolérant sur les quelques excès de drama par hyper nécéssaires et un peu frustrants, a le mérite d'être assez adulte dans son traitement des personnages et propose une suite grave satisfaisante à une saison 1 qui n'en demandait pas moins.
bisous.
Créée
le 21 févr. 2020
Critique lue 234 fois
D'autres avis sur Sex Education
Il est une scène dans le sixième épisode où Maeve retrouve le pull de son ami Otis et le respire tendrement ; nous, spectateurs, savons qu’il s’agit du pull d’Otis prêté quelques minutes plus tôt ;...
le 19 janv. 2019
89 j'aime
17
En voilà une série qui décoiffe, qui dépote et envoie du petit bois, une série (dé)culottée qui appelle un chat un chat, une chatte une chatte et ceci est bien une pipe. Sex Education fait dans le...
Par
le 8 févr. 2019
71 j'aime
35
Saison 1 : On n'avait a priori pas trop envie de perdre du temps devant "Sex Education" (le titre déjà !), série Netflix à destination d'un public teenager se déroulant dans un collège, qui nous...
Par
le 29 sept. 2021
30 j'aime
Du même critique
---Concentre-toi, respire, ferme les yeux (pas trop sinon tu peux pas lire), essaye d'écouter... Tu entends au loin le déchainement d'une foule, des chocs métalliques, le hurlement des moteurs, tu...
Par
le 12 juil. 2018
1 j'aime
Quand les premières trailers sont sorties il y a quelques années, mon âme de fanboy s'est réveillée. Je me disais que ça allait être le MGS ultime, le lien manquant qui va compléter 28 ans d'une saga...
Par
le 2 mars 2016
1 j'aime
2
Voilà une des séries les plus populaires de ces dernières années, surtout chez les jeunes de 18-30 ans, qui s’est forgée un nom avec son approche nouvelle et décomplexée de la sexualité, avec le fait...
Par
le 21 févr. 2020