Bon, les adaptations de livres en série ou en films peuvent être compliqués.
Point positif : deux points de vues s'entrecoisent : celle de la bande de Kraz et celle de la Grisha. autant dire que suivre le groupe de bandits est plus intéressant que les (non)aventures de la Grisha.
- Les costumes font penser à la Russie.
- Certains rôles sont plutôt bien écrits comme celui de la formatrice/mère du Darkling/Reine mère (Whatever). Elle ne parle pas trop et ne retient pas ses coups. Ce n'est pas larmoyant et dans le registre du pathos. Kaz Bekker et le Darkling ou encore Nina et Matthias sont assez potables, cohérents et beaux gosses.
- AUTRE GROS POINT POSITIF : aucune race, aucun protagoniste n'est totalement gentil ou totalement méchant. L'univers de Grisha est construit de tel sort que chaque race, chaque nation a ses qualités et ses défauts. Ce gros point transparait dans les personnages. A l'instar du Darkling : il a été un homme amoureux et aimé (avant). Ou encore Kaz Bekker est censé être sans coeur mais il met son bar en gage pour Inej et pour de l'argent. Rien n'est tout noir ou tout blanc. Cet univers a le mérite d'offrir une palette de nuances, on y retrouve toute l'humanité dans le bon comme dans le mauvais.
Points négatifs :
- on est au milieu d'une guerre et ça pleurniche. ça hurle, ça geint. On se souvient. On revoit 36 fois la scène dans la prairie où les orphelins batifolaient en tout insouciance, puis se touche les mains. c'est le gros n'importe quoi.
- L'héroïne est passablement agaçante à se promener avec la larme à l'oeil. Concrètement elle ne fait rien. Elle peut invoquer la lumière mais elle ne sait pas comment. Elle doit s'entrainer... on ne le voit pas. C'est au bout du 4ème épisode qu'à coup de bâtons, elle parvient à fournir une flemméche... Et ca dure 1 min à tout casser. Sinon son passe-temps favori est de pleurnicher et de penser à son amoureux tout en pleurnichand. Parce qu'il faut bien comprendre qu'elle n'aspire pas à être l'invocatrice... non elle veut retrouver son amoureux, faire des cartes pourries pour l'armée et faire des bébés jusqu'à la fin de sa vie. c'est sans compter sur le fait qu'elle fantasme sur le Darkling au point qu'au bout de la 300ème lettre, elle décide de céder à son désir et l'embrasse afin d'oublier son chagrin et l'amour de sa vie, pour ensuite renier son amour et s'enfuir.
- L'héroïne ne devient pas l'invocatrice pour sauver le peuple mais plutôt pour les yeux doux du Darkling. Au diable les orphelins et la guerre, un sourire masculin et la voilà qui embrasse la lumière et son destin avec... ardeur.
- L'apparat plutôt que la guerre... pendant les 5 premiers épisodes il ne se passe rien. On découvre qu'elle est l'invocatrice et après.... et bien rien. on attend un entrainement qui ne vient pas, des conseils qui ne viennent pas et même des méchants qui ne sont pas si méchants. Surtout des RDV galants entre l'invocatrice de la lumière et celui des ténébres -
Bref on ne sait plus trop sur quel pied danser.
- C'est bavard. Régle général : le spectateur n'est pas obligé de savoir tout ce que les personnages ressentent à chaque minute de chaque putain de scène. Ne nous dites pas - montrez-nous !
- On parle de changer le monde mais à aucun moment, il n'y a un début de commencement de plan. C'est la guerre mais le plus urgent est d'assister à une fête dans le palais du roi. #roulementperpétueldesyeux.
- L'atmosphère de danger qui transpire des livres n'est absolument pas présent en images. Il faut attendre les 3 derniers épisodes pour entrer dans l'ambiance d'un semblant de traque au Cerf magique pour donner de la saveur à cette série.
- La voix off est insupportable. Que ce soit celle d'Alina ou de Mal. J'ai eu envie de leur dire : mais bordel fermez-là.
Ceci étant dit : j'ai lu la triologie en livre et même les autres livres qui suivent : La lecture est plus acceptable que la série.