Bien que ne partageant aucun lien de parenté avec le film « The Shining » Shining Hearts n’en n’est pas moins une œuvre abordant le thème de la folie. Folie du studio d’avoir financé cette chose, folie du réalisateur qui nous révèle ici ces nombreux fantasmes, folie enfin du spectateur d’aller jusqu’au bout de l’horreur et de la souffrance.
Car le visionnage de Shining (hé ouais je l’appelle comme ça désormais) est belle est bien une souffrance. Le scénario est d’une rare subtilité : Rick vigoureux héros asexué ayant perdu la mémoire, échoue sur une île entièrement peuplée de jeunes filles et décide de devenir boulanger parce que retrouver la mémoire c’est secondaire ; et que vu qu’il n’a sur lui qu’une épée c’est sans doute qu’il est boulanger. Arrive alors une mystérieuse jeune fille nommée Kaguya, elle aussi échouée sur l’ile et ayant elle aussi perdue la mémoire. Et surtout, elle aussi ne semble pas pressée de la retrouver, par contre elle aime manger du pain.
Après cela le scénariste se barre et l’histoire stagne pendant dix épisodes sur douze, puis des pirates équipés de croiseurs à batteries lasers se pointent, Rick ressort son épée et découvre qu’il a le pouvoir de couper des navires de guerre en deux et pas juste des pains aux noix. Puis l’histoire prend fin, sans début d’explication, sans même essayer de nous faire gober les bêtises habituelles sur la princesse en fuite ou le sauvetage du monde.
Car Shining ne mise par sur son scénario mais sur ces personnages, nombreux est tellement stéréotypés que ça en devient une encyclopédie du cliché et du mauvais gout. J’exagère ? Petit exemple : Rick rencontre aux cours de ses aventures… pardon de ses livraisons de pain, une jeune sorcière tsundere et geek, plusieurs petites filles qui l’appellent onii-chan, une gentille grand-mère, une elfe maladroite, une fille chat voleuse, un armurier nain ronchon (seul protagoniste masculin), une fille-mécha guerrière à la voix métallique et surtout le combo de la fille-chien soubrette maladroite à big boobs ! Et ceci n’est en aucun cas une liste complète, les personnages sont légions et tous plus ridicules les uns que les autres, comme les trois jeunes filles de la boulangerie avec la nonne prude, la dévergondée et la tsundere sévère.
Les dix premiers épisodes fonctionnent selon un modèle solidement crétin : Rick fait du pain, Rick livre le pain avec ses 3 assistantes, Rick rencontre une fille-cliché, un problème se pose dans la livraison du pain (tempête, vol, chute d’arbre, mouvement gréviste elfique etc.), Rick règle le problème sans violence, la fille-cliché tombe amoureuse de Rick et s’attire la haine des trois assistantes, tout le monde fait la fête en mangeant du pain et la fille-cliché échoue lamentablement dans ses tentatives d’attirer l’attention d’un Rick de marbre. Ce schéma se répète sans aucun changement jusqu'à la scène finale où Rick Brandit enfin son épée symbole de la virilité retrouvée et décide que la violence ça résout quand même plus rapidement les conflits. Bien sûr les dialogues sont tous d’une niaiserie navrante. Et le pain est au cœur de toutes les discussions.
Shining Hearts est par ailleurs une adaptation du RPG du même nom, même si le coté RPG est difficilement décelable...
Autrement dit, Shining est un empilement invraisemblable de clichés, de scènes lourdaudes et inutiles, de baratin vide de sens sur l’amour du pain (sans aucun second degré !). L’humour est aussi absent que le scénario, la série tombe dans tous les pièges et excès du genre harem, pire elle saute volontairement dedans et s’y étale avec complaisance, elle tente même de nous faire du mal en nous ramollissant le cerveau par tant de bêtises et de poitrines rebondies. C’est tellement mauvais que ça en devient un cas d’école et un plaisir malsain pour masochiste. 2/10 car utile pour faire une mauvaise blague à un ami !