Six Sexy, diffusé sur BBC Two en 2000, c’est la preuve que la vie en colocation à Londres est tout sauf monotone. Imaginez un groupe d’amis partageant un appartement et jonglant entre boulot, amour, et gaffes monumentales, le tout sur fond d’humour british qui pique là où ça fait du bien. La série, connue sous le titre original Coupling, est une sorte de croisement entre Friends et Seinfeld, mais avec cet accent britannique qui donne un charme irrésistible aux répliques et un côté franchement plus cru aux discussions.
L’histoire tourne autour de six amis : Steve, le pseudo-philosophe des relations, Susan, l’élégante et intelligente reine du sens commun, Jeff, le roi incontesté des situations embarrassantes et des métaphores douteuses, Patrick, le tombeur à l’ego plus grand que la Tamise, Sally, la meilleure amie obsédée par son âge, et Jane, l’ex de Steve qui frôle la folie douce avec un sourire désarmant. Chaque épisode est un enchaînement de quiproquos, de conversations sur la vie amoureuse, et de théories fumeuses sur le sexe et les relations qui finissent toujours par dégénérer de façon spectaculaire.
L’humour de la série est un savant mélange de dialogues ultra-rapides, de monologues hilarants et de situations qui poussent le malaise à des niveaux olympiques. Jeff, notamment, est un monument à lui seul. Cet homme est un festival de lapsus, de métaphores absconses, et de remarques qui déclenchent des fous rires ou des grimaces de gêne totale. C’est le genre de personnage qui pourrait lancer un débat philosophique sur l’utilité des chaussettes dans les relations amoureuses, avec des arguments qui semblent sortir tout droit d’un cerveau en surchauffe.
Les épisodes explorent des thèmes universels : la jalousie, la drague, les ex envahissants, et les rendez-vous ratés. Mais là où Six Sexy excelle, c’est dans sa capacité à rendre l’absurde incroyablement pertinent. Une conversation sur l’importance de choisir son siège au cinéma devient un champ de bataille stratégique, et un rendez-vous galant se transforme en duel verbal où les non-dits sont plus meurtriers que des fléchettes empoisonnées. Chaque personnage est à la fois un stéréotype et un individu unique, et les interactions entre eux font toute la richesse de la série.
Visuellement, Six Sexy reste sobre et sans artifices – après tout, l’essentiel se passe dans les dialogues et les expressions faciales des personnages. La mise en scène privilégie les plans serrés pour capter chaque haussement de sourcil, chaque regard complice, et chaque moment où Jeff réalise qu’il vient de dire la pire chose possible (encore). La série tire son épingle du jeu grâce à un rythme effréné qui ne laisse jamais place à l’ennui.
Le point fort de Six Sexy, c’est sa capacité à capturer l’essence même des relations modernes, avec toutes leurs contradictions et leurs absurdités. Les dialogues sont ciselés, souvent osés, et parfaitement dans le ton de l’humour britannique qui joue avec l’autodérision et le double sens. La série pousse les conversations à un point où l’on se demande si l’on est en train de rire des personnages ou si, finalement, on ne se reconnaît pas un peu trop dans leurs déboires.
Cela dit, Six Sexy peut parfois aller un peu trop loin dans l’excentricité de certaines situations, flirtant avec l’absurde à un niveau qui peut désarçonner ceux qui préfèrent un humour plus discret. Mais pour les amateurs de comédies qui n’ont pas peur de gratter là où ça démange, c’est un régal. Les personnages, bien que parfois caricaturaux, sont attachants et finissent par se frayer un chemin dans le cœur des spectateurs avec leurs défauts et leur sincérité désarmante.
En résumé, Six Sexy est une comédie pétillante qui se joue des relations amoureuses avec un talent inimitable. C’est la série parfaite pour ceux qui aiment les dialogues rapides, les théories hilarantes sur le couple, et les situations où l’on se dit : "Je connais quelqu’un qui ferait exactement ça." Pour un cocktail de rires et de réflexions (pas toujours profondes, mais toujours drôles), Six Sexy reste une série culte à revisiter sans modération.