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Skam, la nouvelle génération (SAISON 7)

Ca se présentait plutôt bien, avec des nouveaux personnages moins blancs, moins hétéros, plus divers, en fait, qui représentent bien une société - une société adolescente en tout cas. Et puis, dans cette volonté de bien faire, de montrer une société bien pensante, qui évolue, on en vient à un résultat qui en devient carrément décevant.
La saison 7 est focalisée sur l'harceleuse de la saison 6. Soit. Si elle est repentie, oui, sûrement, parce qu'elle intègre la bande de copains de sa victime et qu'elles se font des poignées de mains, mais on reste sur notre faim : où est la scène d'excuses, la grande scène d'explications ? (là, pour le coup, c'est mauvaise langue, parce que la saison 7 n'est pas finie)


Cette harceleuse a vécu un déni de grossesse et accouche sous X. Sujet intéressant et prometteur qui nous permet d'en apprendre plus sur ce cas dont on ne parle jamais et pourtant si terrifiant. Et puis, après quelques dialogues hors caméra qui contribuent à ce manque persistant (quelles discussions avec les parents, avec les amis, avec elle-même?) elle finit par récupérer son enfant, rongée par la culpabilité. Intention peut-être noble, mais décevante : Skam, une série qui se veut réaliste, aurait eu grand intérêt à parler d'une mère qui ne garde pas son enfant, car elle ne se sent pas prête pour s'en occuper ou autre, ce qu'on voit beaucoup dans notre société actuelle.
Enfin, elle donne lieu à des scènes estampillées féministes, où les filles grognent car le bambin porte un body rose, ce qui contribue à "la construction du genre", ce qui donne lieu à la belle réplique "je suis féministe et j'adore le rose" (le nouveau "je suis pas raciste j'ai un ami noir"?) : ce personnage qui se clamait haut et fort féministe (Noora donc Manon) insufflait un vent de fraîcheur en 2016. En 2021, on n'a plus vraiment besoin de se coller une étiquette 100% féministe, simplement de le souligner par des actes qui le feront comprendre, plutôt que d'un blabla inconsistant pour se targuer d'avoir des chouettes nanas qui veulent l'égalité.


Enfin, on a un personnage assez nouveau dans les séries adolescentes et pourtant très réaliste : quelqu'un qui n'a jamais embrassé de garçons. C'est dit d'un ton lourd de secret et après 5 épisodes, elle a enfin chopé son mec dans un bisou hors caméra. C'est dommage de ne pas avoir conservé cet aspect là du personnage, qui permettait l'identification.


Pour les points positifs, la notion de la transidentité est, elle, abordée avec de la finesse, sans être trop mise en arrière plan mais sans qu'on insiste trop dessus. Pour l'instant (à voir avec la suite), c'est un des bons points. Ensuite, on a une très belle cinématographie, des très beaux plans et une actrice principale qui joue bien et lui permet de rendre les scènes de silence poétiques sans être dans l'embarrassant.

req1trpide
4
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le 23 févr. 2021

Critique lue 737 fois

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