Une femme en colère est terrible!

"En chaque être humain se cache une boîte de Pandore fermement verrouillée et celui qui ouvre une de ces boites doit s'attendre à de sérieux ennuis". C'est sur cet avertissement funeste que débute "Skip Beat" au grand dam de ce jeune prétentieux de Shotaro qui vient de réveiller le côté sombre de sa compagne, décidée à rejoindre le monde du show-biz pour atteindre le sommet de la gloire et ainsi écraser celui qui lui a brisé le cœur.

Le scénario se concentre, entre autres, sur l'apprentissage de Kyoko du métier d'actrice et nous fait découvrir le monde de la télévision. La romance, quant à elle, se prépare progressivement: les personnages sont de plus en plus travaillés, des relations complexes se créees et la vengeance, thème principal de la série, laisse place à une certaine reconstruction du personnage.
Après le visionnage de 25 épisodes, pas un moment de lassitude, et pourtant, on n'a que très peu avancé dans la découverte du passé des personnages et dans leurs relations: Kyoko, Ren et Shô sont toujours célibataires. L'intérêt de l'histoire tourne ainsi dans les ambiguïtés des relations entre les personnages. Kyoko passe de l'amour aveugle à la haine vengeresse pour Sho, de la haine à l'admiration envers Ren... Chacun des protagonistes est immature dans sa relation envers les autres et tente de comprendre les réactions de chacun et les siennes en particulier. Le tout est abondamment saupoudré d'humour et de personnages déjantés!

Kyoko est unique et porte toute la réussite de l'anime. Autant la Kyoko du début est fade, douce, serviable et carrément nunuche, autant elle se jure par la suite de ne plus jamais se laisser manipuler, ni d'accorder sa confiance aussi facilement. Elle décide alors de reprendre sa vie en main, tout en conservant un certain don pour se faire apprécier de personnes qui au début ne l'affectionnent guère, d'autant plus qu'elle n'est pas la seule dans ce cas: la plupart des protagonistes adoptent cette double personnalité, douce et chaleureuse en public, mais bien plus sombre, torturée et impitoyable sitôt sortis du cadre de la caméra.
Sho Fuwa, qui au premier abord est présenté comme un vrai gougeât, semble tout de même éprouver des sentiments pour Kyōko. Hormis sa haine à l'égard de Ren, qui est son rival en matière de popularité, il devient rapidement jaloux de sa relation avec Kyoko mais il est finalement très peu développé par rapport au reste du casting, alors il s'agit tout de même d'un personnage clé
Ren Tsuruga, aujourd'hui acteur renommé et reconnu, a un passé plus que mystérieux. Très discret et soucieux de ne pas laisser paraître ses émotions, il se comporte pourtant différemment avec Kyoko: toujours souriant et aimable aux yeux de tous, elle est la seule à savoir que son sourire cache ses sentiments profonds.

Comme tout shojo qui se respecte, on a peu de décors travaillés mais l'ambiance romantique est bien présente. Le dessin est vraiment sympa et les personnages secondaires sont aussi soignés que les principaux. Néanmoins, le chara-design des figures masculines est étiré à l'extrême avec des mentons trop triangulaires et des corps très allongés.

Les génériques de début, "Dream Star" ainsi que "Renaissance", nous mettent directement dans l'ambiance et sont chantés par le groupe japonais "The Generous", tandis que les endings sont interprétés par "2BACKKA" et "Yūsaku Kiyama".

Mélange d'humour, de romance et un brin de drame, "Skip Beat" est un bon anime mais j'espère qu'une seconde saison sera réalisée sous peu, d'autant que le manga est loin d'être terminé et qu'on se retrouve à un carrefour dans la narration.