Étant donné que l'acteur principal, Andy Whitfield, qui jouait Spartacus a un cancer (dont il est venu à bout), il était difficile de faire la saison 2 sans lui (je le rappelle pour les trois débilos du fond que c'est le personnage principal de la série). Bien sûr, la production a essayé de trouver un remplaçant pour nous faire un « Bruce Banner » (trois acteurs différents pour trois films consécutifs : Eric Bana, Edward Norton et maintenant Mark Ruffalo) avant de se raviser et produire un spin-off* : Spartacus : Gods of the Arena est né.

Pour mémoire (attention, ne pas lire ce qui suit si vous n'avez pas fini la première saison de Spartacus) :

Spoiler
Spartacus : Blood and Sand s'achevait avec la mort des deux *%#$ de la maison de Batiatus : Batiatus et sa femme Lucretia. C'était avec un réel plaisir qu'on accueillait leur mort. Le spin-off débute avec l'image de leurs cadavres et on plonge dans l'âme de Batiatus qui revit les derniers instants de sa vie.


On revient des années avant la fin de Spartacus alors que Batiatus n'est pas encore un lanista. Bourré d'arrogance et d'ambition et avec l'aide de sa femme, il va tenter de faire voler la maison Batiatus vers la gloire.

*Spin-off aussi appelé série dérivée : terme couramment utilisé dans les séries et comics pour définir une nouvelle série se déroulant dans le même univers que l'original mais hors continuité ou avec des nouveaux personnages.


Et c'est là que le bât blesse.

Si on revoit avec plaisir des personnages disparus dans la série originelle comme Barca (au final, trop peu exploité) ou d'autres plus approfondis comme Doctore, le résultat final est décevant surtout à cause de trop nombreux défauts que je vais lister.

Déjà, il m'a été impossible de m'attacher au couple phare de la maison Batiatus. Désolé mais je n'arrive à ressentir de l'empathie pour deux beaux biiiiip qui ne font que forniquer. Encore dans la première saison, c'était passable mais dans cette « suite », c'est encore pire : il offre une esclave vierge à un malade mental adapte de la DP (Double Pénétration) ou mieux, il offre la femme de Doctore (un des rares personnages attachant) à un gladiateur. Tant de monstruosité ne font qu'alourdir notre ressentiment envers les Batiatus à tel point
Spoiler
qu'on prend du plaisir à se remémorer la fin de Spartacus : Blood and Sand.


Quand aux nouveaux personnages, ils ont le charisme d'une moule : le champion Gannicus et Melitta (la femme de Doctore). La relation qui les unis est d'un ennui profond et les rend tellement détestables que chaque scène avec eux est un véritable supplice.

Les deux seuls qui parviennent à sauver la série sont des survivants de la première saison : Doctore et Crixus mais ils sont tellement peu exploités qu'on en vient à être dégoûté (l'intrigue tournant principalement autour de Gannicus et Melitta ou le couple Batiatus). Je ne comprends même pas pourquoi la série ne s'est pas focalisée sur Crixus étant donné son gros charisme.

Le pire, c'est que même les combats sont devenus mous. Difficile d'y prendre son pied étant donné l'enjeu dramatique aux abonnés absents (le vrai combat se déroulant en dehors de l'arène contrairement au premier). Du coup, on assiste à des décapitations et autres faits sanglants en se rappelant les plus beaux combats de Spartacus comme celui contre l'Ombre de la Mort. Heureusement qu'il y a les combats de Crixus pour s'éclater.

Le comble, c'est quand on essaie de nous faire un resucée de l'intrigue du premier (la liaison limite lesbienne entre Lucretia et Ilithyia) avec l'arrivée de Gaia, elle n'apporte rien sinon des scènes de sexe.


Les seuls points positifs...

... sont principalement un bad guy nommé Tullius terriblement efficace, il parvient presque à nous faire mettre du côté de Batiatus, c'est dire, et l'arrivée du père de Batiatus, Titus, personnage terriblement touchant.

Comptons aussi un dernier épisode plutôt sympathique où on laisse tomber les orgies pour nous livrer ce qu'on attendait depuis le début: un combat digne du premier Spartacus. C'est chose faite avec un match à mort où le dernier qui se tiendra debout deviendra le dieu de l'arène! La saison se terminera comme elle a commencé et on n'attend plus que la suite des aventures de Spartacus!

Mais le grand moment de la saison, c'est un tabassage de Batiatus ultra jouissif ! Je vous offre la photo du résultat final :



Une grosse déception surtout après un Blood and Sand excellent. On n'espère qu'une seule chose en visionnant cette saison : que Starz nous file la saison 2 de Blood and Sand pour que je n'ai plus à voir cette immondice de Gods of the Arena (la série a été arrêtée, dieu merci).

On sent que la saison a été produite par pur intérêt marketing.

Son épisode culte : le dernier avec un match à mort trépidant.

Son final : la boucle est bouclée. Fin du spin-off.

Note : 5/10
Marvelll
5
Écrit par

Créée

le 20 juin 2011

Critique lue 1.2K fois

2 j'aime

1 commentaire

Marvelll

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

2
1

D'autres avis sur Spartacus : Les Dieux de l'arène

Spartacus : Les Dieux de l'arène
drélium
6

sous-produit

J'ai vraiment adoré la première saison, tellement sans limite dans la barbarie et l'outrance qu'on y palpait une sorte de vérité de l'époque parfaitement tenue par une distribution haute en couleurs,...

le 28 juin 2011

16 j'aime

6

Spartacus : Les Dieux de l'arène
Matclane
9

C'est con mais c'est bon

Au départ, je me suis dis que j'allais jouer les intellos, que j'allais dire en relevant les sourcils que c'est une série bidon à réserver aux neuneus qui n'ont pas de cerveau et qu'il était...

le 21 août 2011

12 j'aime

Spartacus : Les Dieux de l'arène
Adon
8

Critique de Spartacus : Les Dieux de l'arène par Adon

Un festival d'excès en tous genres qui ravira les amateurs du genre, dont je fais partie ! Évidemment, il faut accepter le parti pris de départ, une esthétisation outrancière et peu réaliste de la...

Par

le 9 déc. 2011

6 j'aime

1

Du même critique

Time Out
Marvelll
5

« Ne gâche pas mon temps »

En héritant d'un synopsis bandant, on attendait de Time Out, un film de SF sympathique surtout vu le nom du réalisateur. Si le sujet (le temps a remplacé l'argent) amènera des réflexions plutôt...

le 17 nov. 2011

117 j'aime

9

La Chasse
Marvelll
9

La cruauté de l’Homme

Pourquoi voir La Chasse ? Quatre arguments imparables, pour l’acteur Mads Mikkelsen (devenu une star mondiale depuis sa prestation mémorable de Le Chiffre dans Casino Royale), pour le réalisateur,...

le 30 oct. 2012

96 j'aime

7

Des hommes sans loi
Marvelll
9

Le chaînon manquant entre le western et le film de gangsters

Des hommes sans loi, malgré son casting bankable avec en figure de proue Tom Hardy, est surtout le nouveau film de John Hillcoat, derrière l’excellent La Route et le western réputé The Proposition...

le 11 sept. 2012

84 j'aime

17