La saison 3 de Star Trek que les fans méritaient.

Dans le canon de Star Trek, la série animée est hyper mésestimée. (La preuve, à ce jour je suis le seul à y poster un avis sur Sens Critique.) C'est tout juste si lorsque tu fini la série originale, on t'incite pas directement à passer aux films ou à Star Trek : The Next Generation. La faute à la mauvaise qualité d'une animation et l'aspect "pour enfant" qui selon certain serait à blâmer.

Pourtant, passé les 4 premiers épisodes, j'étais agréablement surpris. Autant on m'avait prévenu que l'animation était au fraise, datée et statique, autant je trouve les scénarios assez... bon. Ils me rappellent assez bien l'esprit qui présidait dans les premières saisons de Star Trek : ne pas avoir prétention à raconter autre chose que des histoires de Science Fiction. D'une part, parce qu'on a bien l'équipe de production des deux premières saisons au manette (Roddenberry, D.C. Fontana) et que dessin-animé oblige, ils sont moins limités sur ce qu'ils peuvent montrer. Et le format 25 minutes les fait arriver droit au but : les intrigues ne sont pas délayées et rarement ennuyeuses.

On a l'impression qu'ayant moins de contraintes, le projet est bien plus "libéré." On note, par ailleurs, un William Shatner bien moins omniprésent par exemple. (Il existe même un épisode où Kirk n'apparait pas.) Est-ce parce qu'il prenait moins le projet au sérieux ? Ou parce que 4 ans après, les scénaristes savent ce qui fonctionnait ? En tout cas, le capitaine Kirk est bien moins le centre des épisodes et ça offre une certaine respiration, Spock devenant un élément bien plus crucial dans les épisodes (notamment Yesteryear où il agit seul durant les deux tiers de l'épisode) et les autres membres d'équipages ayant un peu plus de background.

Il y a même un épisode où l'équipage étant totalement sous le charme d'Amazone, Uhura et l'infirmière Chapel prennent le contrôle du vaisseau et sauve les fesses de Kirk, Spock et McCoy. Putain, dans mes rêves les plus fous, j'aurais jamais imaginé ça. (Surtout lorsque l'on voit le dernier épisode de la série originale, d'une misogynie rarement égalée.) Il y a aussi un autre épisode sur l'ordinateur de bord du vaisseau, ce qui est assez cool. (Et qui voit l'apparition de la salle holographique, qui sera utilisé plus tard dans The Next Generation.)

Idem, le format animé leur permet de mettre en scène plus de personnages extra-terrestres, notamment dans le vaisseau ou comme dans l'épisode 16 où Kirk et Spock doivent faire équipe avec un groupe d'aliens ayant tous une morphologie très différente. Les scénaristes ont pu se permettre des trucs qui auraient couté une blinde dans une série live.

De plus, on sent que l'équipe a voulu faire plaisir aux fans et réutilisent des éléments connus de la série originale. Quasiment tous les épisodes de la première saison reprennent un élément déjà vu dans la série originelle : le portail temporel de The City on the Edge of Forever, le passé de Spock, les tribules, la planète où les voeux se réalisent, cet enfoiré d'Harry Mudd. Parfois ça étend un peu l'univers, parfois ça donne l'impression qu'ils se forcent à recycler leurs idées.

A noter que sur la seconde saison (qui ne dure que 6 épisodes) la série retombe dans ses histoires d'extraterrestres surpuissants aux pouvoirs à la limite du divin et que l'avant dernier épisode Le Retour de Kukulhan recycle un schéma vu et revu dans Star Trek. (Et pourtant, c'est le seul épisode de tout le run de la série qui gagnera un Emmy.)

A noter qu'il y a étrangement peu de véritables méchants dans cette série et l'on se retrouve beaucoup face à des personnages un peu arnaqueur mais peu dangereux (Mudd, Cyrano Jones) ou soit face à des formes de vies incomprises ou des extra-terrestre et des ordinateurs dont le modus operanti relève plus du malentendu qu'autre chose. Est-ce une volonté des producteurs qui savent qu'ils s'adressent à des plus jeunes ou le fait que le message plutôt pacifiste, de la série, a été infusé chez les scénaristes ?

Bref, après une saison 3 de Star Trek assez moyenne, je retrouve avec le dessin animé ce que cet univers avait d'intéressant.