Studio 60 on the Sunset Strip par Lopocomar
Studio 60 est l'une de ses séries qui respire le travail bien fait, celles qu'on aime sans trop savoir pourquoi et qu'on aurait envie de conseiller à la Terre entière. Tout en sachant très bien qu'elle peut détester. Et c'est d'ailleurs à peu près ce qu'il s'est passé puisqu'elle n'aura connu qu'une seule saison.
C'est sûr que l'envers du décor d'un clone de Saturday Night Live n'est pas forcément ce qui s'exporte le mieux à l'international, surtout quand c'est traité sous l'angle du drama et non du sitcom comme 30 Rock. Le créateur de la série, Aaron Sorkin, l'explique lui-même : il n'est pas assez bon dans la comédie ou dans le dramatique pour ne choisir qu'un angle. Alors il va amener l'humour par le drame. C'est pour ça que les deux thèmes principaux seront la guerre post-11 Septembre et la religion. Deux sujets encore houleux 5 ans après les attentats que l'Amérique n'aura pas forcément envie d'entendre et encore moins de voir. Si l'on ajoute à ça, le ton ultra critique et acerbe des dialogues, le spectateur américain moyen est déjà loin.
Studio 60 est un bel exemple de gâchis de talent et c'est peut-être ça qui fait qu'on la regrette. La plupart de ses acteurs n'auront jamais percé, à l'exception d Howard Wolowitz de Big Bang Theory, excellent imitateur de Nicolas Cage ici. Matthew Perry est ici au summum de son humour pince-sans-rire et son alchimie avec Bradley Whitford est très crédible. De voir que ces deux acteurs n'ont quasiment rien fait depuis, à part cachetonner dans des films miteux en dit long sur la considération du talent à Hollywood. Toute la galerie de personnages tient un rôle dans l'intrigue, est très bien interprété et bien sûr accompagné d'une Amanda Peet craquante comme jamais.
Heureusement, dans cet océan d'hélas, la saison se termine avec une vraie fin. Et même si l'on aurait espéré recroiser ces personnages un peu plus, ils ont au moins une conclusion digne de ce nom.
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