Pas assez de toi

À la fois sombre, mais comique, torride et bien souvent douloureux. Une mosaïque innovante de la féminité, lorsque l'existence n'offre que de pauvres relations imparfaites. Alors qu'importe l'élu, une femme, un homme, pour Josie (Kat Sadler) et sa sœur Billie (Lizzie Davidson), qui ne seront jamais des stars.

Des rires et des peines, où le triste et le drôle se mêlent, par son exploration audacieuse et innovante de la santé mentale.

Entre Josie, visage fermé, qui ne sait pas sourire, peur de ce monde et de ce qu'elle pourrait en découvrir. À Billie, aussi stupide qu'amoureuse, prête à tout pour son vaurien de Nicky (Sam Buchanan). Ainsi que leur mère, Deb (Louise Brealey), tisseuse de mensonges, afin d'attirer par tous les moyens ce curieux Dev (Paul Bazely), aussi louche qu'eux.

À travers une loyauté familiale plutôt étrange, notamment entre Deb et Josie, des situations franches et brutes, avec quelques rares moments de douceur, qui finissent très vite en venin.

Trois cœurs endommagés, abandonnés un matin par un père sans savoir, qui cependant restent déterminés à vivre et s'accrocher. Prendre soin l'une de l'autre, toujours de manière scandaleuse et humiliante.

Une série qui brille par la qualité des personnages et leurs interprétations. Un équilibre parfait entre candeur et effroi.

Toutes ces contradictions, affinées de dialogues intelligents et tranchants, par son côté volontairement désordonné.

Loin des clichés, Such Brave Girls est une série réussie et poignante, par son esprit irrévérencieux. Empêtrée dans un tourbillon émotionnel et complexe. Derrière le chaos constant de cette mère et ces deux filles se cachent des sujets sérieux, comme la dépression, l'estime de soi, les difficultés financières et la recherche de manipulation.

Aux idées cinglantes, pour des rires gênés. C'est un espoir provocateur des moments les plus difficiles de la vie, qui pousse quelques fois cette famille à des réactions incontrôlées, complètement dingues.

Un tragi-comique, coupé d'humour noir et de chagrin qu'il déteste, qui m'a fait penser à cette chanson de la Mano Negra :

"Je peux très bien me pas assez de toi

J'ai comme envie de n'importe quoi

Comme envie de crever ton chat"