C'est pas très sexy.
Si, si, tout de même un marais c'est pas très sexy.
Alors une chose des marais, ou une créature des marais comme le préfèrent les traducteurs ... c'est pas incroyable non plus ... C'est pas l'univers DC le plus facile et le plus vendeur.
Un marais c'est un des derniers lieux où on peut avoir envi de s'installer. Fermez les yeux un instant, sentez la moiteur autour de vous, cette odeur de plantes qui macèrent vers un état avancé de décomposition pendant que vrombissent ces insidieux occupants autour de vous.
Ça ne donne pas très envie d'être en vie dans cet endroit pourri.
Que ce soit ces senteurs, les moustiques, la vase, les crocodiles ou encore de vieux richous manipulateurs, nous n'avons pas besoin de nous enfoncer d'avantage dans ces énumérations pénibles pour comprendre ce que valent les marais.
Et pourtant il y a des choses formidables à faire avec ce personnage ! Ce scientifique victime d'un accident (un de plus) et qui fusionne avec l'écosystème local, c'est plein de thématiques interessantes à mettre en place sur l'identité, la vengeance, l'humanité, le sacrifice et le devoir. Je ne peux que vous recommander chaudement la version d'Alan Moore mais ici la série ne plonge pas dans le vif de l'intrigue, elle survole les enjeux et flotte dans le médiocre.
Au lieu de faire du marais un personnage à part entière, inquiétant, à sa propre ambiance, quelque chose de vivant, on en fait un décor sans saveur. On se complait dans des personnages pas super malins et dans des scénarios un peu attendus.
Cependant la série réussit certaines taches du cahier des charges. Elle introduit des personnages ouvrant des possibilités, des intrigues, élargissant le cadre potentiel de l'histoire tout en plaçant les personnages clés du comics original. Elle offre une version légèrement différente, une vision légèrement plus moderne et ancrée sur la réalité tout en introduisant les éléments fantastiques uns à uns.
Elle permet ainsi malgré sa tiédeur de mettre en place quelque chose d'agréable qui pourrait présager une belle deuxième saison si jamais à défaut de belles fleurs, ils arrivent à greffer un peu de testostérone et d'adrénaline à l'ensemble.