Cette critique contient des spoils.
Sword Art Online fait parti de ces séries au potentiel de réflexion intéressant malheureusement parfois alourdi par du fan-service (l'aspect harem entourant Kirito est-il vraiment nécessaire ?) Cette saison éclipse ce défaut (le résumant à une courte scène vite épiloguée) pour se concentrer sur des thèmes bien plus matures.
L'arc précédent nous laissait avec Kirito en bien mauvaise posture. L'Administrateur détruite, l’épéiste se retrouvait avec la mort de Eugeo sur la conscience et une attaque sur l'alimentation du jeu. Dès le premier épisode, on voit Kirito dans un fauteuil, incapable désormais de se mouvoir. Sa conscience, seule, semble encore être présente, prisonnière d'un corps immobile.
Là où on s'attendrait à un Deus Ex Machina au bout de maximum deux-trois épisodes, l'arc nous fait bien comprendre que, non, cette fois Kirito ne s'en sortira pas si facilement. L'arc se concentre sur Alice ainsi que le monde dans lequel elle évolue. Asuna fait un véritable retour dans l'intrigue, passant de spectatrice à actrice. Cela fait d'ailleurs un bien fou de revoir Asuna sortir du rôle de love interest et princesse en détresse qu'elle avait collé à elle depuis l'arc Fairy Dance. Elle redevient la combattante qu'on a connu au début de la série et son échange avec Kirito est même touchant.
Tout comme Alice est la somme de toutes les expériences de VRMMO depuis Sword Art Online, l'arc War of Underworld montre les conséquences des arcs précédents aussi bien sur l'intrigue que sur les personnages. Les clins d’œil aux précédentes saisons sont là sans être insistantes, insérées dans la narration avec logique. Le meilleure exemple demeure le discours de Lizbeth expliquant ce que subissent les survivants de SAO et menant toute une réflexion sur le virtuel et le réel.
N'accusant pas de temps morts, War of Underworld se présente comme l'un des meilleurs arcs de la série. La suivante va devoir réussir à se montrer à la hauteur surtout avec les enjeux qui se profilent.
J'ai surtout une hantise : le développement de l'antagoniste, à savoir Gabriel Miller. Qu'il soit complètement ravagé, c'est pas le premier antagoniste de SAO qui est caractérisé ainsi mais qu'il puisse voir les âmes... Dans le jeu passe encore, mais dans la réalité... Si ce n'est là qu'une vision biaisé dont lui seul est spectateur je le conçois, mais si c'est réellement tangible, là SAO entre dans la fantasy et je trouverais ça bien trop éloigné de l'univers. Cette peur est vraiment le seul défaut que je trouve à l'arc. Tout le reste tient la route et l'attente jusqu'à la prochaine saison est bien présente.