Sydney Fox, l’Aventurière, diffusée en syndication en 1999, c’est un peu comme si on avait pris Indiana Jones, lui avait donné une allure de série B et l’avait fait voyager avec des répliques dignes d’une carte postale touristique. Sydney Fox, incarnée par Tia Carrere, est une prof d’université qui jongle entre sa carrière académique et son job secret de chasseuse de trésors. Dotée d’un calme olympien et d’une garde-robe inébranlablement années 90, elle part aux quatre coins du monde pour retrouver des artefacts perdus, sauver des temples oubliés et, bien sûr, affronter les vilains méchants qui voudraient s’emparer de ces trésors pour de mauvaises raisons.
Dans cette série, Sydney Fox est toujours impeccablement coiffée, même en train de sauter par-dessus des précipices ou d’échapper à des pièges millénaires. À ses côtés, Nigel, son assistant et acolyte maladroit, complète ce duo improbable. Alors que Sydney est la force de la nature, Nigel est plutôt le spécialiste des réactions paniquées et des gaffes bien placées. Leur dynamique rappelle un peu la relation entre Lara Croft et un stagiaire un peu dépassé : lui apporte l’humour involontaire et la maladresse, tandis qu’elle incarne la badass intrépide. Mais les dialogues entre eux, censés être comiques, oscillent souvent entre l’ennui poli et le sarcasme léger – un charme qui peut vite se perdre pour le spectateur.
L’intrigue de chaque épisode suit un schéma simple et presque invariable : Sydney reçoit un appel mystérieux, accepte une mission, et se retrouve dans un pays exotique pour y découvrir un artefact. En chemin, elle doit résoudre des énigmes "complexes" (souvent l’équivalent d’un puzzle de niveau facile) et échapper à des méchants caricaturaux. Le rythme est rapide, certes, mais la tension est souvent inexistante. On sait que Sydney s’en sortira sans une égratignure, et que les ennemis finiront soit ridiculisés, soit balayés d’un revers de main.
Côté visuel, Sydney Fox, l’Aventurière fait ce qu’elle peut avec un budget manifestement limité. Les décors exotiques sont souvent des arrière-plans kitsch ou des studios qui, malgré leurs efforts, crient "faux temple en carton". Les cascades sont amusantes, mais manquent souvent de l’intensité qui rendrait les scènes d’action captivantes. Sydney saute, grimpe, et roule dans la poussière, mais tout cela semble se dérouler dans une version allégée du monde de l’aventure, sans vraie prise de risque ni créativité dans les scènes d’action. C’est un peu comme une sortie scolaire avec quelques effets spéciaux rudimentaires et une pincée de suspense… pour la forme.
Mais ce qui fait sourire, c’est le côté délibérément cliché de la série. Sydney Fox est une caricature d’elle-même : tout est surjoué, des méchants avec leurs rires machiavéliques aux pièges millénaires activés par un simple souffle d’air. La série s’amuse à reprendre les stéréotypes des films d’aventure, sans vraiment tenter de les subvertir ou de les approfondir. On est dans du divertissement pur et simple, sans prétention, et c’est peut-être là son plus grand charme – mais aussi sa limite.
En résumé, Sydney Fox, l’Aventurière est une série à prendre avec beaucoup, beaucoup de légèreté. Elle n’offre pas des aventures palpitantes ni des mystères fascinants, mais elle amuse par son côté kitsch, ses répliques prévisibles et ses péripéties rocambolesques. Pour ceux qui aiment les séries "popcorn" où l’on n’a pas à trop réfléchir, Sydney Fox est un bon moyen de voyager sans bouger de son canapé. Mais pour les autres, elle risque de ressembler à un artefact télévisuel… qu’on peut volontiers laisser dans un coffre verrouillé.