The Bold Type
6.6
The Bold Type

Série Freeform (2017)

The bold type ou la preuve que le politiquement correct tue la créativité

The bold type est vendue comme une série TV fraiche et divertissante sur la vie de trois jeunes new-yorkaises à la poursuite de leurs rêves… Bref, du divertissement de filles, avec des filles, pour les filles, par des filles autour d’une idée de base certes pas très originale mais qui pourrait plaire pourtant. Malheureusement, le politiquement correct a encore frappé et cette série se révèle bien moins intéressante qu’elle aurait pu. Le message féministe convenu rend les personnages principaux moins attachants et moins réels. Le message « pro – minorité » devient progressivement de plus en plus présent et atteint un degré totalement ubuesque dans l’épisode 5 de la saison 2. L’une des trois héroïnes, journaliste qui expérimente le joyeux cercle vicieux du chômage et qui se retrouve dans la panade financière, est sommée de s’excuser d’être une petite privilégiée blanche... En effet, après avoir enfin eu un entretien fructueux et réussi au sein d’un journal, elle apprend qu’elle n’est pas retenue pour le poste car ils ont besoin de plus de diversité raciale au sein de leur rédaction. Son amie, une jolie métisse qui gère les réseaux sociaux d’un grand magazine de mode lui explique que ce n’est vraiment pas de chance mais que le message est quand même le bon… Sympa la copine ! Plutôt que de se révolter de cette injustice, et du manque de soutien de son amie, la jeune femme blanche s’excuse donc de sa réaction car elle a osé protester trois secondes, et pour se faire pardonner, aide son amie (riche, fallait-il le préciser) à obtenir un poste plus prestigieux pour une influençeuse latina (sans diplôme, sans manière, mais très suivie sur twitter alors vous comprenez…).


Trump aussitôt évoqué aussitôt ridiculisé, présence à l’écran d’une musulmane voilée certes, mais lesbienne, riche et progressiste, message d’acceptation de son corps avec un personnage secondaire de mannequin grande taille (souffrant d’obésité morbide, en langage médical) tout en ayant des personnages principaux très minces, bref tout le politiquement correct est là, présent, omniprésent.


En parallèle, la jeune journaliste fait la rencontre d’un beau et intelligent médecin. Tout va bien jusqu’au moment où elle se rend compte d’une tare difficilement pardonnable. Il est chrétien pratiquant, dit le bénédicité et s’est fait tatoué une croix sur le bras. Heureusement, les choses rentreront dans l’ordre car il est pour le sexe hors mariage… Ouf, l’honneur est sauf !


Mais ce qui explose le plus à la tête c’est le message capitaliste véhiculé derrière. Tous les espoirs de ces jeunes femmes tournent en vérité autour de leurs carrières et d’une entreprise, entreprise dont l’image est ultra policée. Y travailler y semble le rêve. Seul ombre au tableau : les vieux mâles blancs du conseil d’administration. Heureusement, une superbe working girl, féministe, d’une bienveillance incroyable (à prendre au sens littéral), violée dans le passé par son boss - va venir féminiser tout ça… Allez, on s’arrête à la saison 2, ça vaut mieux.

Créée

le 11 août 2018

Critique lue 1.3K fois

3 j'aime

Marie Leroy

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