The Cape, c’est un peu comme si tu t’installais pour regarder l’origin story d’un super-héros flamboyant… mais que, dès les premières minutes, tu réalises que la cape, au lieu de t’emmener dans des aventures épiques, s’accroche à une branche et refuse de décoller. Cette série de NBC voulait probablement surfer sur la vague des super-héros avec un twist original, mais au final, elle ressemble davantage à une version low-cost d’un comic-book qu’on aurait tenté d’adapter à l’écran sans avoir le bon mode d’emploi.
L’histoire suit Vince Faraday, un flic intègre accusé à tort de crimes qu'il n’a pas commis (jusque-là, classique), qui se voit contraint de disparaître et de devenir… The Cape. Armé d’une cape mystérieuse (et, avouons-le, un peu ridicule), il tente de lutter contre la criminalité et de rétablir son honneur. Mais attention, la cape n’est pas un simple accessoire de mode. Non, c’est une arme multi-fonctions ! Tu as vu Batman et ses gadgets ? Eh bien, ici, tout repose sur une cape en tissu. Et c’est là que les choses se corsent.
Sur le papier, l’idée pouvait avoir du potentiel. Une cape magique, un héros maudit par un destin injuste, des méchants charismatiques… Mais en pratique, The Cape se prend les pieds dans son propre concept dès le départ. Les effets spéciaux, qui devraient rendre justice à cette fameuse cape, ont parfois l’air de sortir d’un film des années 90, avec des scènes de combats qui manquent cruellement de punch. On s'attend à voir Vince utiliser sa cape avec la grâce d’un maître ninja, mais souvent, il se contente de la faire voler dans tous les sens en espérant que ça fasse illusion. Spoiler : ça ne marche pas.
Et puis il y a les méchants. Ah, les méchants. Dans tout bon show de super-héros, les antagonistes doivent être mémorables, flippants, et charismatiques. Ici, ils sont plus proches de caricatures que de véritables menaces. Chess, le grand méchant de l’histoire, pourrait être un adversaire redoutable, mais il ressemble davantage à un méchant de dessin animé du samedi matin qu’à un génie criminel machiavélique. On peine à le prendre au sérieux, et ses plans diaboliques semblent souvent aussi tordus qu’une mauvaise blague.
Les personnages secondaires sont tout aussi fades. Vince est entouré d'une troupe de cirque (oui, oui, tu as bien lu, un cirque), dirigée par Max Malini, un mentor-magicien qui semble être là pour ajouter une touche d'excentricité à l'intrigue, mais qui finit surtout par te faire lever les yeux au ciel. Les scènes où Vince s’entraîne à maîtriser la cape sous les conseils de Max donnent l’impression de regarder un spectacle de magie de rue plutôt qu’un entraînement de super-héros. Et puis, il y a Orwell (Summer Glau), une blogueuse tech-savvy rebelle qui tente d’aider Vince dans sa quête, mais même elle, avec tout son charisme potentiel, n’arrive pas à redonner du souffle à une intrigue qui peine à avancer.
Ce qui fait mal, c’est que The Cape essaie vraiment de se prendre au sérieux, malgré son concept pour le moins tiré par les cheveux. Chaque épisode est rempli de dialogues dramatiques, de musiques épiques et de tentatives désespérées de rendre les enjeux intenses. Mais au final, tu te retrouves à sourire devant des scènes censées être héroïques, simplement parce que tout semble trop forcé, trop mal calibré. C’est un peu comme si la série voulait être Batman Begins mais avait le budget et l’écriture d’un épisode de Power Rangers.
Visuellement, le show n’est pas non plus à la hauteur des attentes. Les décors sont souvent ternes, les scènes d’action manquent de dynamisme, et le tout a un goût de déjà-vu sans la saveur d’une vraie série de super-héros. Les scènes de nuit, qui devraient être stylées et mystérieuses, finissent par être confuses et mal éclairées, à tel point que tu te demandes parfois si la cape n’aurait pas besoin d’un peu d’assistance technique pour briller un peu plus.
Et pourtant, malgré tous ces défauts, The Cape a un charme bizarre, celui des séries qui essaient si fort mais échouent avec panache. On sent qu'il y a une certaine passion derrière, une volonté de créer quelque chose de différent dans un univers de super-héros saturé. Mais cette passion se heurte à un manque de moyens, de finesse et d’imagination. C’est une série qui aurait pu être un petit plaisir coupable, mais qui finit par être un projet raté, incapable de faire voler son concept comme prévu.
En résumé, The Cape est une tentative maladroite de créer un nouveau super-héros, mais qui s’emmêle dans sa propre cape et tombe face contre terre. Si tu cherches un divertissement léger et un peu kitsch, tu pourras peut-être y trouver ton compte, mais ne t’attends pas à un show qui révolutionne le genre. C’est un peu comme un carnaval mal organisé : il y a des couleurs, des lumières, mais au final, tu repars avec un souvenir flou et un peu d’embarras pour ceux qui ont essayé.