The Dovekeepers
The Dovekeepers

Série CBS (2015)

La série judéo-chrétienne qui loupe son envol !

The Dovekeepers est tirée d'un livre d'Alice Hoffman qui raconte le siège de Massada (70-72 ap JC) à travers le regard de trois femmes, parias de la société juive du fait de leur désir d'émancipation et d'indépendance. La première s'appelle Shirah et est considérée comme une sorcière (en quelque sorte l'aînée des trois), elle a eu une fille bâtarde avec un homme juif marié et un fils avec un homme étranger, durant une période d'exil. La deuxième est Yael, belle rousse mise au banc de la société à cause de la couleur de ses cheveux et de sa grossesse hors-mariage et la troisième est Aziza, fille de Shirah, souffrant des lois misogynes Juives -plus précisément zélotes, groupe conservateur très extrême-, qui l'empêchent d'être une guerrière. Ces trois femmes, à la suite de la révolte juive de 66 -les partisans pour la liberté d'Israël se révoltent contre Rome qui va les mater et chasser les juifs hors de Jérusalem-, se réfugient comme beaucoup de Juifs, résistants ou pas, dans la forteresse naturelle de Massada où elles vont s'occuper du pigeonnier. Cela raconte leurs déboires, leurs tourmentes mais aussi les dures réalités historiques. En effet, c'est le moment crucial où les Juifs veulent sincèrement avoir la paix et ne pas être sous la coupe d'une grande puissance étrange polythéiste qui ne comprend pas leur religion, leurs coutumes et les persécute en conséquence. Mais en même temps, c'est le moment où une partie de la population se radicalise et devient donc une menace pour Rome qui met tout le monde dans le même panier et envoie tout le monde en diaspora (je caricature !). On assiste donc au combat légitime d'un peuple qui veut rester sur ses terres et avec ses croyances, malmené par un autre qui n'a pas forcément compris qui ils sont mais qui a retenu ceci: ce qui ne veulent pas marcher comme nous sont contre nous et donc à abattre. Malheureusement ce combat -légitime dans les deux camps- est particulièrement malmené par la partie radicale -de l'un ou l'autre, il y a dans les deux camps toujours un crétin pour mener à bout toutes ses idées surtout les plus extrêmes et bêtes- qui l'a repris et donne en même temps une raison encore plus légitime aux romains de se battre et de vouloir détruire la révolte... Mal au crâne ?
Vous l'avez donc compris, nous avons une histoire très riche avec trois femmes qui veulent bousculer leurs conventions sociales et qui se retrouvent au cœur d'un conflit majeur de leur peuple, deux peuples ennemis aux mœurs radicalement différentes qui veulent la paix mais pas de la même manière et tous les deux aux idées culturelles malmenées par des extrémistes... La série devrait être génial mais elle ne l'est pas. Et pour cause ! Le format !
Une heure par épisode et deux épisodes ! Trop, trop, beaucoup trop court pour bien surtout pour traiter un sujet aussi intéressant ! Résultats: on a des scènes fades qui s'enchaînent avec des intermèdes où on rencontre Flavius Josèphe qui demande aux survivantes de raconter leur histoire et fait des commentaires déplacés ? Bizarres ? Hors-Contexte ? Les scènes mythiques (par exemple, celle où Shirah "invoque" la pluie) deviennent nullissimes et sorties de nulle part (Shirah fait ça pour prouver qu'elle est une envoyée de Dieu et non une sorcière car les habitants sous "pression" l'en accusent mais comme on n'a pas vu l'évolution vers cette scène, cette dernière devient inutile et encombrante)...
Comment cette mini-série devient-elle attachante malgré ses bourdes monumentales et son histoire gâchée ? Et bien, ses acteurs qui sont géniaux dans leurs rôles et arrivent à rendre vivant et à transformer cette histoire en réalité. De plus, quand on sait que le siège de Massada s'est terminé en suicide collectif (non, pas les romains, non...), une tension se crée qui nous pousse à savoir si elles vont survivre (enfin, plutôt comment elles vont survivre et avec qui ? Parce que ça aussi, c'est gâchée avec l'apparition dès le début des femmes, esclaves de Rome après la fin de la révolte), l'auteure se fondant sur l'anecdote que Flavius Josèphe a lui-même rapporté, disant qu'il avait eu toute l'histoire de deux femmes et de leurs cinq enfants qui se seraient cachés dans une citerne au moment du massacre collectif...
Ps: le hic avec ces séries, c'est qu'elles tombent en peu trop facilement dans un récital sur la religion, aussi si vous voulez la voir, ne prenez pas trop en compte ces parties qui ont même réussi à gonfler la catholique que je suis.

Créée

le 15 sept. 2017

Critique lue 348 fois

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