Difficile de fuir devant les premières minutes de cette série, mais difficile d'être conquis également. On sent le potentiel comique comme on sent ce fameux côté gentil et lisse qui empêche tant de séries comiques de vraiment fonctionner. Et puis il y a le thème, qui original et accrocheur mais dont on sent qu'il peut être casse-gueule. Le Bien, le Mal, la vie après la mort ? Tout ça est bien beau, mais on craint que ça ne soit traité qu'avec un filtre occidental bien spécifique. Sauf que pas tout à fait.
Pour résumer, en gros, on a une jeune femme qui se réveille après sa mort, accueillie "au Bon Endroit" pas un Architecte qui a bâti un quartier où elle pourra reposer pour l'éternité dans la joie et la félicité. Sauf qu'il y a un hic, c'est que cette jeune femme n'est pas DU TOUT la sainte décrite par l'Architecte. Elle comprend qu'il y a erreur sur la personne, et décide de garder le secret pour rester au Bon Endroit. De plus, elle rencontre un autre résident qui est professeur de philosophie spécialisé dans tout ce qui est éthique.
Voilà pour le pitch. Tout ça fonctionne mieux que prévu, ça ne devient pas la série subversive de l'année, mais il y a quand même une certaine habileté à éviter les écueils les plus grossiers (au début, on en doute franchement). Par fulgurances, il arrive même que la série fasse réfléchir.
L'humour fonctionne bien, en tout cas je me suis bien marré, les personnages sont plutôt bien écrits, aucun n'est délaissé, c'est efficace et ça fait plaisir à voir. Mention spéciale au personnage de Janet.
Là où la série réussit vraiment, c'est dans son scénario. Avec le pitch, on pourrait s'attendre à une variation éternelle des péripéties d'Eleanor au Bon Endroit, sauf que non, pas du tout. Il y a une histoire, et ça bouge beaucoup, quitte à faire des virages à 180 degrés.
Bref, une chouette série pour se marrer, plus maligne et efficace qu'elle n'en a l'air de prime abord, qui a en plus le bon goût de surprendre tout du long.