Big Brother is Misogyne
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Très excité par le sujet et intrigué par le succès aux Emmy Awards, j’avais hâte de découvrir cette série. Malheureusement, je suis très déçu par la mise en scène et par la scénarisation. Assez rapidement une certaine irritation m’a gagné, me mettant même au supplice sur les derniers épisodes.
L’art dystopique est compliqué. Par définition, cette audace conceptuelle à créer un monde irréel pose le problème de la crédibilité, dans le propos comme dans la description, mais ici, le souci de réalisme ne semble pas la priorité absolue. Le trait est volontiers grossier à plusieurs reprises, surtout sur le plan politique, si bien qu’il est difficile d’y croire.
Je me suis efforcé de faire abstraction des incohérences, des incongruités de cette société fachoïde et ultra religieuse (mais que ce fut dur!) pour essayer tout de même de goûter la parabole qu’on nous propose. En fait, je crois bien que la lassitude prend trop le dessus. A la fin, je n’en pouvais plus et maudissais le parti pris ampoulé de la mise en scène, avec ses ralentis casse-bonbons, cette musique trop présente, cette esthétisation outrancière et ces si nombreuses scènes inutiles car redondantes.
Toutefois, hors de question pour moi de sacrifier par déception le travail formidable de certains acteurs et même l’intensité de quelques scènes marquantes. Elisabeth Moss est très impressionnante, ce qui n’est plus une surprise depuis Mad Men. Elle parvient à rendre son personnage assez intéressant et très juste, vivant.
Alors qu’il y en a quelques-uns pour lesquels on aurait bien du mal à les trouver palpables. Joseph Fiennes par exemple n’est qu’ambiguïté se dit-on au départ, mais au cours de la saison, il s’avère très plat, assez informe même, peut-être creux si je veux être méchant, en tout cas très décevant. Yvonne Strahovski joue sur deux plans, l’un violent, l’autre dépressif. Là encore, le personnage est prometteur mais finalement très ordinaire, dans sa linéarité ennuyeuse. Max Minghella a sans doute le personnage le plus mal loti : électro-cardiogramme sous zéro, impassible, chiant. Aussi Elisabeth Moss constitue-t-elle un îlot de vie dans un monde mortifère.
Dommage que le scénario par ses flashbacks ne parvienne pas à rendre cet état réaliste. En fait, ces retours en arrière n’apportent pas suffisamment de matière pour y croire. Dommage également que les scénarii répètent toujours le même discours à longueur d’épisode. Dans la dernière partie de la saison, la série enclenche la seconde et apporte enfin des informations nouvelles et les événements redeviennent intéressants à suivre. Il y a toutefois un manque d’équilibre général. M’étonnerait que je tente la suite l’année prochaine.
http://alligatographe.blogspot.fr/2017/11/handmaids-tale-moss-servante-ecarlate.html
Créée
le 22 nov. 2017
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