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Saison 4 - 7/10


Une saison paradoxale. D’un côté, l’histoire y effectue un grand bond avant du point de vue narratif et June y sera sans doute moins énervante que les saisons précédentes (notamment la troisième, où elle souffrait d’une plot armor beaucoup trop omniprésente). Mais de l’autre, on y sent aussi une saison de transition, voire de métamorphose (vu que l’équilibre y bascule complètement), et l’intrigue aura au final beaucoup de mal à décoller. Ou même à captiver. En dehors de quelques épisodes intéressants dans ce qu’ils essayent de mettre en place, dont notamment cet épisode 8 qui va au-delà et devient une véritable tribune, le reste demeure assez monotone et peu palpitant pour les personnages. La tension principale de la série est levée et on sent que les scénaristes essayent de la diriger autre part, sans se montrer ni convaincants ni, et c’est le plus dommageable, assurés de ce qu’ils font.


Cela se reflète beaucoup autour de l’intrigue de June bien sûr, même si on note du progrès par rapport aux autres saisons, comme je disais. Il y a moins cette impunité nonchalante, les enjeux se font bien mieux ressentir. Et surtout, on réalise que June a changé, que si elle porte toujours le même combat, son alignement moral a basculé. Au point que dans certaines scènes, on peut se demander si elle ne vire pas complètement sociopathe. On commence à voir apparaître les fêlures psychologiques. Du côté des Waterford, je dois admettre que l’ensemble m’a paru très mou, très plat et, au bout du compte, décevant alors qu’il y avait pas mal à faire. Pareil du côté de Tante Lydia, et de Gillead en général, qui semble être mis de côté, sans qu’on comprenne si c’est parce qu’on est en transition ou parce que les scénaristes ne savent pas trop quoi faire désormais.


Finalement, c’est ce qu’on retiendra de cette saison. Même si elle note des améliorations sur les faiblesses des précédentes, on sent une forte retenue, une hésitation qui paralyse l’ensemble et qui le rend moins bon. Ce qui n’empêche pas les autres éléments de toujours être au niveau : le casting est toujours aussi efficace et marquant, même si on peut reprocher à Elizabeth Moss de s’enfermer dans une seule mimique. Techniquement, c’est toujours aussi bon avec des scènes et de plans toujours aussi marqués et l’utilisation des couleurs toujours aussi soignée avec la photographie. De même que l’atmosphère qui se dégage généralement, qui parvient toujours à me captiver.


La saison est nettement un cran en-dessous des précédentes, et bien loin du niveau de la première. Est-ce parce que la série effectue sa mue ? L’avenir nous le dira, mais en attendant le paradoxe est bien présent.

vive_le_ciné

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