Béni soit le fruit. Que le Seigneur l'ouvre.


La servante écarlate entraine son spectateur dans un monde post-apocalyptique.
Dans un futur dystopique proche, le taux de pollution relativement élevé a considérablement réduit la fertilité. Le niveau de natalité est tombé à zéro. L’humanité lutte contre sa propre extinction, et sombre lentement dans une folie suicidaire collective.


Après le putsch violent de Gilead, les états désunis d’Amérique entrent dans une nouvelle guerre civile moderne.

Un régime dictatorial, digne des pays islamistes les plus rigoristes, se met en place. Pour le plus grand bien de Dieu tout puissant, la lecture est interdite, ainsi que la musique, le cinéma, la télévision, et les arts. Les femmes sont devenues entièrement soumises aux hommes, traitées comme du bétail, ou de la viande humaine.
La religion domine entièrement la politique.
Les femmes sont divisées en trois catégories :
Les maitresses de maison, qui gèrent le foyer.
Les Martha, qui entretiennent la maison. (Dont on ne saura pas grand-chose au final).

Et enfin, les Servantes écarlates, dont le simple rôle est d’assurer la survie des hommes, par tous les moyens.

Ces femmes sont régulièrement battues, mutilées, voire même violées.

Bien sûr, il y a « Les yeux », la police secrète du régime chargée de veiller au bon fonctionnement de l’ordre et la morale.
Notre héroïne, June, est une mère de famille capturée par les soldats de Gilead. Réduite au rang de servante, elle tente tant bien que mal de survivre.
Le scénario, ultra réaliste, fait peur. Très peur, même.
A l’heure où les plaintes se multiplient contre de nombreuses personnalités après l'affaire Weinstein, nombre d’acteurs sont dénoncés pour des agressions sexuelles. À l’heure du règne de Trump, du Brexit, et de Daesh, de la monté du populisme partout dans le monde, le roman Margaret Atwood, (que je n’ai pas lu jusque-là) publié en 1985, semble plus que jamais d’actualité.


Vous l’aurez sans doute compris, le thème principal de cette mini-série est celui de la place des femmes dans la société. Au fil des épisodes, on assiste aux rivalités entre ses dames, ou à la solidarité féminine dont elles sont capables.


Les âmes sensibles s’abstiendront de regarder une série pareille. Interdite aux -12 ans, de nombreuses scènes chocs rendent ses épisodes inoubliables.
Les mots sont parfois plus forts que les images, de nombreuses histoires très dures sont racontées par les personnages, ce qui amplifie le malaise.


Attention, un avertissement s’impose avant de commencer une série pareille : C’est lent. Je dirais même plus. Le rythme de narration est hyper lent. Surtout lorsque l’on sort de la Casa de Papel, et de ses tensions extrêmes.
La force de la Servante Ecarlate réside dans une photographie à toute épreuve. Les décors et costumes sont d’une beauté splendide.


La servante écarlate regorge de personnages épiques, comme Tante Lydia, ou encore Serena Joy Waterford, interprétée magistralement par la belle Yvonne Strahovski (Ex - Dexter). Joseph Fiennes, dans le rôle du Commandeur, vient compléter ce superbe casting.

Quant à Elisabeth Moss, elle n’est pas super sexy, mais elle se glisse dans la peau de June de façon imposante. On s’attache facilement à cette jeune femme, à qui tous les malheurs du monde semblent arriver. Le personnage principal ne peut que susciter l’empathie.


Série prémonitoire, la Servante Ecarlate s’amuse à effrayer son témoin par la justesse de ses récits, et par son réalisme glaçant. Chacun sait que la démocratie n’a jamais été autant en danger de nos jours, assaillie de toutes parts par les régimes totalitaires.


Edit : Cette critique concerne surtout la première saison que je viens de terminer. Nul doute que la deuxième saison sera aussi bonne, sinon meilleure que la première.

Tonio_2
8
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le 29 mai 2018

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