Big Brother is Misogyne
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Une série magnifique visuellement si on met de côté les gros plans interminables sur le visage de l'héroïne. C'est dingue ça, dès que l'héroïne fait un truc, on se tape trois quarts d'heure sur sa tronche de poisson épileptique, ce qui nous donne franchement le temps de compter les pores de sa peau histoire d'oublier la gêne que l'on ressent. Est-ce nécessaire ?
Chaque épisode ou presque se termine également sur un plan rapproché de June (l'héroïne) qui regarde la caméra en s'efforçant de ne pas loucher et d'avoir un air déterminé, nous donnant un semblant d'impression que quelque chose va se passer, qu'elle a atteint un point culminant dans son esprit qui la poussera à agir au prochain épisode. Mais il n'en n'est rien. Le rythme est inutilement lent. Chaque fois que la situation semble se débloquer on nous ramène au point de départ.
Les arcs des autres servantes sont quasi-inexistants, ce qui nous donne l'impression d'être immergés dans un univers creux parsemé de "personnages vitrines" qu'on a du mal à estimer. L'héroïne elle-même reste insondable, malgré les gros plans sur elle qui normalement devraient servir à nous communiquer ses émotions profondes, entre ses paupières qui vacillent et ses lèvres qui se retroussent de manière convulsive, on ne compatit pas, on attend juste poliment que ça lui passe.
Les ficelles scénaristiques sont plus grosses que les poutres d'un chalet rustique en pleine campagne. Si on ne possède pas déjà une crédulité naturelle extrêmement élevée, la série risque de nous donner l'impression d'être pris pour de gros flans. Les coïncidences permettant à l'histoire d'avancer sont grotesques. Le peu de surprises que la série nous réserve ont le goût saumâtre de l'inutilité et de la frustration. Aussi inutile qu'un plan sur Nick, le chauffeur, qui semble à chaque fois réfléchir très fort sous ses sourcils luxuriants sans que ça n'apporte rien à l'histoire.
J'ai eu un mal fou à m'identifier à l'héroïne ou à me ranger de son côté. Ce qui est assez grave quand on y pense puisque à part elle, et étant donné que les autres servantes et marthas font presque office d'accessoires, il ne reste que les "méchants" auxquels on pourrait s'identifier. Ce désagrément est probablement dû au fait que l'héroïne a la fâcheuse tendance à foutre la merde partout autour d'elle, mettant en danger la vie de tout le monde pour son propre intérêt. Des couples se brisent, des marthas et des servantes meurent, des épouses se suicident, des maisons brûlent... Les malheurs se succèdent et s’abattent indifféremment autant sur les "gentils" que les "méchants", et leur élément déclencheur commun à tous c'est June. Son aura destructrice alimentée par son égoïsme atterrant en font une héroïne tout simplement imbuvable.
Le thème et le visuel sont les seuls points forts (bénie soit la symétrie) et ne suffisent pas à rattraper des heures et des heures de plancher qui grince et de vacuité scénaristique.
Une série surestimée à mon goût.
Créée
le 14 janv. 2020
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