The I-Land
3.7
The I-Land

Série Netflix (2019)

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Les Marseillais en Thaïlande (saison 1)

Ce jeudi 12 septembre 2019, la plateforme Netflix nous a présenté son tout dernier navet : « The I-Land ». Une abominable série de 7 épisodes d'une quarantaine de minutes basée sur l'histoire de dix individus qui se réveillent sur la plage d'une île inconnue en ayant au passage tout oublié sur eux-mêmes, jusqu'à leur identité et leur prénom. Dès le départ, le projet commence très mal et transpire le recyclage d'idées déjà surexploitées et épuisantes pour le spectateur. Il n'y a rien de novateur dans cette série, tout a été emprunté quelque part et réutilisé de manière lamentable... En fait, il n'y a rien du tout dans cette série d'une vacuité abyssale.


Les personnages se réveillent donc sur une plage, amnésiques, ils se demandent qu'est-ce qu'ils peuvent bien faire là et ne savent plus qui ils sont. Rien de plus que du réchauffé : vu et revu à de multiples reprises. Ils sont tous habillés de la même façon avec ces tenues blanches directement inspirées de « The Island » avec Ewan McGregor. C'est d'un banal... Leurs patronymes sont cousus sur une étiquette à l'intérieur des vêtements qui leurs ont été donnés, ce qui a également déjà été exploité auparavant, et mieux que cela. De manière globale, le premier épisode est une catastrophe dans son entièreté. On a presque envie de le comparer avec le pilote de « Lost, les disparus », mais ce serait une insulte à ce dernier. L'ambiance nous donne davantage l'impression de regarder un « Exam » en encore plus mauvais. Dans « The I-Land », il n'y a absolument rien, la scène d'introduction est très mauvaise et ne donne vraiment pas envie de poursuivre le visionnage. Rien ne se passe correctement dans ce premier épisode. Le personnage de Chase se réveille allongé dans le sable, à exactement 39 pas d'une autre personne inconsciente, elle-même séparée par 39 pas d'une autre personne etc... et cette conne n'est même pas capable de regarder et de voir qu'elle n'est pas seule sur la plage puisqu'ils dix à être allongés dans le sable. Non non.. elle appelle, elle crie, alors qu'il devrait y avoir d'autres personnes à moins de 40 mètres. Elle souf... Oui, elle souffle dans un coquillage qui fait le bruit d'un cor de chasse pour appeler à l'aide.


Une fois tous réveillés, on pourrait logiquement croire que les survivants vont chercher à comprendre comment ils ont atterri là ainsi qu'à quitter cette île, ou à la rigueur, peut-être vont-ils partir à la recherche d'eau et de nourriture. Que nenni ! Ces dégénérés préfèrent utiliser des techniques de pseudo-psychanalyse à deux balles pour essayer de retrouver la mémoire : « je dis un truc et toi tu dis un truc en rapport pour voir si ça fait des Chocapic »... Les personnages n'ont pas du tout l'air angoissés d'être seuls sur une île déserte, à aucun instant, au lieu de cela ils bronzent sur la plage et vont se baigner ; le tout sur une musique qui nous donne l'impression de regarder les « Les Marseillais en Thaïlande » ou toute autre connerie pour prolétaire décérébré. Le ton est bien trop décontracté, ce qui crée un décalage tout à fait ridicule entre ce qu'il devrait se passer, supposément, et ce qu'il est en train de se dérouler sous nos yeux ébahis. On passe du coq à l'âne à tout moment sans transition ni effet de mise en scène. Soudainement, on a Alex Pettyfer, au sommet de sa médiocre carrière, qui tente de violer une femme au bout de 20 minutes de récit et après trois lignes de dialogues après sa rencontre avec ce personnage féminin. Et on passe à autre chose. Puis d'un coup, les baigneurs se font agresser par une meute de requins en images de synthèse qui attaquent un homme dans une scène grotesque et terriblement laide. L'action ne dure pas plus d'une minute et se voit désamorcée par une autre transition d'un flou artistique total.


Rien ne reçoit de réel traitement, que ce soit d'un point de vue scénique, scénaristique, visuel, dramaturgique... Les séquences n'ont aucune intensité, elles n'ont pas d'impact et ne servent à rien. Les personnages ont des interactions lacunaires, leurs embrouilles sont ridicules et se concentrent sur des gamineries -des histoires de cœurs minables, entre autres- qui sont hors de propos. Les dialogues sont pathétiques et s'enfoncent avec une traduction française fort peu convaincante. On croit percevoir un pseudo arc narratif avec ce nombre « 39 » - et quelques calculs débiles qui y sont liés - qui semble important mais disparaît sans laisser de trace un épisode plus tard - jusqu'à la toute fin où l'on se rend compte que c'était vraiment rien du tout. Au fil des épisodes, on constate rapidement qu'il n'y a rien à tirer de cette œuvre sans saveur, sans impact, sans conséquence... on y croit pas une seule seconde ! Il y a un cruel manque d'enjeux, pour ne pas dire aucun. Une absence totale de tension narrative sur l'ensemble de la série.


Dès l'épisode 2, on devine déjà ce qu'il se cache derrière le peu de texture que l'on nous propose avant de nous le dévoiler dans l'épisode suivant avec très peu de subtilité. En fait, tout ceci n'était qu'une simulation - comme c'est original -, l'île n'existe pas et constitue un univers virtuel. Et puis en réalité, c'est une expérience menée sur des prisonniers - comme c'est original - qui ont accepté de participer audit test pour des raisons qui ne sont pas précisées - il ne faudrait pas trop étoffer l'intrigue non plus. Tout cela nous fait un peu trop penser à la trilogie Cube et à bien d'autres œuvres usant des mêmes schémas narratifs. Tout y est bien trop prévisible car tout a été pioché à droite et à gauche dans des registres déjà éculés avant d'avoir été maladroitement réassemblé dans cette très mauvaise série au scénario désastreux.


On a le droit à plusieurs deus ex machina qui constituent seulement une part des mauvais choix et des facilités d'écriture incarnant le fiasco qu'est ce projet. Le jeu des acteurs est au ras des pâquerettes sur l'ensemble des interprètes - mention spéciale aux personnages de Bonnie et Clyde qui sont probablement les plus misérables. L'intrigue est insipide, sans épaisseur, sans enjeux, sans réelle histoire à se mettre sous la dent. À la fin de la saison, les personnages eux-mêmes ne semblent toujours pas comprendre qu'ils sont dans une simulation, que rien n'est réel, alors que le spectateur l'a parfaitement intégré depuis déjà 5 épisodes, soit depuis le commencement. À un moment donné, on a une brève et vaine tentative de jouer sur l'aspect horrifique qui s'essouffle presque instantanément et demeure en tant qu'énième échec de « The I-Land », rapidement oubliée car désamorcée une fois de plus par l'inexistence de la mise en scène et de la direction artistique. La série peine à instaurer une histoire qui soit intéressante, on a cette vague impression qu'il y a une énigme à résoudre ou un vaste complot qui se trame mais il n'en est rien... l'intrigue s'écroule sur elle-même et n'a rien à proposer ni dans le fond ni dans la forme. Sans être complètement hideux, la photographie et les plans ne sont pas beaux non plus, ils sont très banals en fait, artificiels, et n'ont rien à montrer. Les flashbacks avec filtres grisonnants à la « 13 Reasons Why » sont en revanche très vilains, d'une incroyable laideur.


Tout y est d'une banalité affligeante avec des personnages pitoyables et des dialogues lourdingues qui démontrent la médiocrité de la série et de ses créateurs. Nous avons également le droit durant l'épisode final à un semblant de réflexion sur l'éthique et la morale des expériences menées sur des prisonniers condamnés à mort, sur le développement et les applications commerciales de ce type d'expérimentations. Cela tombe vite à l'eau, comme toute cette histoire qui ne mène nulle part. D'ailleurs, on ne sait jamais vraiment pourquoi ce test a été mis au point ni quelles sont les raisons qui ont poussé des individus à le concevoir. Rien n'est expliqué car il n'y a rien à expliquer, tout est dépourvu de sens dans cette escroquerie cinématographique, sans saveur ni texture, qui se termine par une révélation finale prévisible et totalement futile. Beaucoup de temps gaspillé à ne rien raconter et à ne rien montrer. Il s'agit-là d'une histoire inutile qui sera vite oubliée, qui ne s'est pas embêtée à inventer quoi que ce soit - puisqu'elle a pompé chaque élément qui la compose dans d'autres œuvres - et qui ne semble pas préoccupée par sa médiocrité hallucinante ; avant de s'éteindre comme elle a débuté : à travers le regard désabusé et l'inintérêt flagrant du spectateur.

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le 12 sept. 2019

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