His Airness
Netflix a jusqu'à présent consacré peu de docu-série au milieu du sport. Il y a bien eu quelques essais sur des histoires bien particulières, comme celle de Maradona qui entraîne une équipe mexicaine...
le 16 juil. 2020
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DISCLAIMER : La note est une note par défaut, une note "neutre" qui correspond à la moyenne (arrondie) de l’oeuvre au moment où on publie la critique. Seule la critique ci-dessous reflète donc notre avis.
Parquet qui crisse : +++
Harcèlement au travail : ++++
Grosses bagouses qui brillent : ++++++
Baseball : - - - - - -
The Last Dance est une minisérie documentaire en 10 épisodes, qui revient sur la saison 1997-1998 des Chicago Bulls de Michael Jordan, qui s’apprêtent à se lancer à la conquête de leur 6e titre en NBA.
Mais leur route vers le trophée s’annonce particulièrement mouvementée cette fois-ci, en raison de nombreuses tensions au sein de la direction de l’équipe. Phil Jackson, le coach emblématique des Bulls, ne sera pas conservé à la fin de la saison. Jordan a annoncé qu’il ne jouera sous les ordres de personne d’autre. Le plus grand joueur de tous les temps se prépare donc à livrer sa dernière danse – et là, vous êtes vachement fiers de vous, car vous avez compris le titre de la série.
Bon en vrai, le documentaire va revenir sur l’ensemble de la carrière de Jordan aux Bulls. On y découvre un homme dans son intimité, ses succès, ses échecs, ses fêlures, un peu comme dans un Fréquenstar avec Patrick Bruel. Le pitch de base est donc totalement mensonger, mais on imagine qu’il fallait trouver du matos pour tenir 10h.
La série nous fait découvrir des images inédites, tournées dans l’intimité des Bulls de 97 – 98, et dont Jordan avait empêché la diffusion jusqu’à aujourd’hui. Elles permettent surtout de constater que les années 90 ne s’en sortent pas vraiment mieux que les 80’s en matière de goût vestimentaire.
La qualité du montage et les choix musicaux qui viennent le rythmer. C’est confectionné à l’américaine, les grosses ficelles sont visibles et tout est fait pour qu’on chiale au moins une fois par épisode. Et ça marche. Après, je suis sensible, j’ai aussi pleuré à la fin de Space Jam quand les extraterrestres ont été battus.
Les incessants allers-retours dans le passé, le présent, la fameuse saison 98 et différentes dates clefs du parcours des Bulls. C’est audacieux comme narration, on se croirait presque dans un Bollywood.
L’épopée des Bulls et de Michael Jordan est une période qui a été largement documentée dans différents médias et si vous êtes un gros fan de NBA, vous n’allez sûrement pas apprendre grand-chose. Le shoot de nostalgie et la qualité de l’emballage du produit devraient tout de même largement vous satisfaire. D’ailleurs, même si vous n’en avez rien à foutre du basket, la série est assez bien foutue pour vous passionner.
Michael Jordan est une icône et il pourrait faire des concours de tirs à 3 points avec des crânes de bébés morts qu’on continuerait à l’admirer malgré tout. Néanmoins, on peut féliciter la série qui évite l’écueil de l’hagiographie. Les côtés sombres de la personnalité de MJ ne sont pas passés sous silence : sa très grande dureté envers ses coéquipiers, son absence d’engagement politique, ou encore le fait qu’il adore le taboulé.
Les interventions de Scotty Pippen, qui a probablement une belle carrière à venir dans le monde de l’ASMR.
On appréciera également de retrouver Tony Kukoc, qui ressemble désormais à un ancien tueur à gages des Balkans en surpoids, qui se fait chier dans un pavillon de banlieue sous protection du FBI.
Dennis Rodman. Si la moitié de ce qu’on raconte à son sujet est vrai, en comparaison, Keith Richards possède une vie aussi animée que celle d’un guichetier SNCF à Aurillac.
Ça fait du bien de revoir Horace Grant, qui avait décomplexé tous les enfants des années 90 qui pensaient qu’on ne pouvait pas être bon en sport si on portait des lunettes.
On retrouve plusieurs autres intervenants de renom, comme Magic Johnson, Larry Bird, Isaiah Thomas ou un certain Barack Obama crédité comme « ancien habitant de Chicago ».
Michael Jordan qui se fout complètement de la gueule de Gary Payton. C’est gratuit, mais jouissif.
Le General manager des Bulls, Jerry Krause, est souvent présenté comme le gros méchant de l’histoire. Sachant qu’il ne peut pas se défendre pour des raisons assez valables (notamment le décès) c’est un peu vache.
C’est quand même moins bien sans les commentaiwwwes de George Eddy.
Les connards sur Linkedin vont pouvoir se justifier de se comporter comme des gros cons et de tyranniser leurs 3 employés sous prétexte que « Michael Jordan faisait pareil c’est comme ça qu’on réussit dans la vie ».
La chemise à carreaux de Phil Jackson qui nique complètement la lecture des sous-titres. Mais fallait-il attendre un effort d’ouverture vers les autres de la part du peuple américain, qui, rappelons-le, octroie le titre de « champions du monde » à l’équipe qui remporte leur championnat national ?
Dans l’épisode 1, un journaliste français se retrouve face à Michael Jordan. Il avait UNE chance, UNE question à poser à l’un des plus grands sportifs de tous les temps. Et il a choisi celle-ci : « Michael, que pensez-vous de la tour Eiffel ? ». Vivement une série Netflix retraçant le parcours de cet homme, des bancs de l’école de journalisme, jusqu’à ce moment qui lui a permis de remporter le Pulitzer.
Le whisky que sirote Michael Jordan tout au long de ses interviews coûte probablement plus cher que votre appart.
Scottie Pippen était clairement sous-payé. Enfin, si le concept de « sous-payé » peut vraiment avoir un sens en NBA.
Tout le monde avait un peu oublié l’existence de Scott Burrell. Grâce à cette série, le pauvre sera désormais à jamais connu comme « la grosse victime ».
Une des rédactrices de l’Arrière Cuisine a passé une soirée en boîte de nuit avec Michael Jordan.
Pour répondre à la puissance de feu de Netflix, France Télévisions s’apprête à réaliser un épisode de Un jour, un destin consacré à Tony Parker. Laurent Delahousse enquêtera sur sa carrière dans le rap et tentera de répondre à cette question qu’on se pose tous : « pourquoi ? »
Michael Jordan… il était plutôt fortiche.
Être nostalgique de l’époque où vous étiez un enfant pauvre, quand vous deviez trouver un camarade d’école qui avait Canal + chez lui, pour qu’il vous enregistre les matchs de playoffs des Bulls.
Marquer 50 points par matchs dans votre carrière sur NBA 2K20 et insulter vos coéquipiers virtuels car ils ratent des shoots faciles.
D’autres bons documentaires sur le basket, comme Hoop Dreams, ou le numéro d’ESPN 30 for 30 consacré aux fameux Bad Boys des Detroit Pistons, qui occupent les rôles de grands méchants dans les premiers épisodes de The Last Dance.
Re-découvrir la brève carrière de catcheurs de Dennis Rodman et Karl Malone, qui se sont affrontés lors d’un match sur les rings de la défunte WCW, compagnie concurrente de la WWF/E durant les années 90.
Vous remémorer vos plus grands succès en fixant la baie vitrée de votre immense palace, un cigare cubain à la main. À défaut, vous pouvez aussi vous rappeler de votre mention « assez bien » au bac, en fumant une Marlboro light dans votre studio de 15m carrés.
Eteindre Netflix et vous sentir galvanisés par l’incroyable rage de vaincre de Michael Jordan. Vous dire que vous allez vous inspirer de son éthique de travail et son mental de champion pour mener tous vos projets à bien dans la vie. Puis vous endormir comme une merde devant une rediff de pétanque sur l’Equipe 21.
Merci de votre lecture !
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Créée
le 19 mai 2020
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