The Nine Lives of Chloe King, c’est un peu comme si tu étais prêt à suivre une héroïne mi-ado, mi-chat, dans une aventure palpitante… mais que finalement, au lieu de rugissements épiques, tu n’obtiens qu’un ronronnement timide. L’idée de base est séduisante : une adolescente qui découvre qu’elle fait partie d’une ancienne race dotée de super-pouvoirs félins et qui, cerise sur le gâteau, a neuf vies ! Mais rapidement, tu te rends compte que malgré ces multiples chances de briller, la série a du mal à utiliser pleinement ses potentialités.
Chloe King (jouée par Skyler Samuels), une ado tout ce qu'il y a de plus normal, découvre du jour au lendemain qu’elle est un être extraordinaire doté de superpouvoirs félins, genre des griffes, une agilité à rendre jaloux n’importe quel acrobate, et surtout, une capacité à revenir à la vie après avoir été tuée. Plutôt cool, non ? Sauf que, voilà, au lieu de devenir la version ado de Catwoman qu’on attendait, Chloe se retrouve coincée entre ses devoirs de lycéenne et ses nouvelles responsabilités de "Mai", une race ancienne destinée à protéger le monde (ou un truc dans le genre, c’est un peu flou).
Le problème, c’est que la série semble constamment hésiter entre devenir un teen-drama classique et une série de super-héros assumée. On se retrouve avec une intrigue qui jongle maladroitement entre des problèmes typiques d’adolescente (les crushs, les trahisons entre amis, les moments gênants à l’école) et des batailles surnaturelles qui, soyons honnêtes, manquent souvent de punch. Au lieu d'une série qui te griffe avec des rebondissements inattendus, The Nine Lives of Chloe King préfère caresser doucement avec des enjeux un peu trop légers pour te tenir en haleine.
Les personnages secondaires, eux, sont plutôt fades. Ses deux meilleurs amis, Amy et Paul, sont là pour ajouter la touche d'humour et de soutien amical, mais ils manquent cruellement de profondeur. Et bien sûr, il y a Alek, le love interest mystérieux et protecteur, qui semble être sorti tout droit d'un catalogue de stéréotypes sur les garçons ténébreux. Le triangle amoureux qui se dessine entre Chloe, Alek et Brian (un autre potentiel amoureux, évidemment) devient rapidement aussi prévisible qu’un épisode de Dawson. Là où on aurait voulu des relations plus complexes et nuancées, on se retrouve avec un mélodrame un peu trop appuyé, comme un vieux roman Harlequin saupoudré de super-pouvoirs.
Visuellement, la série fait ce qu’elle peut avec un budget limité. Les effets spéciaux, surtout quand Chloe active ses pouvoirs félins, ne sont pas vraiment à la hauteur des attentes. Ses sauts et ses griffes semblent parfois plus proches d’un cosplay amateur que d’un véritable show de super-héros. On attendait des combats chorégraphiés avec la souplesse d'un chat, mais on se retrouve avec des scènes d’action qui manquent de dynamisme et qui donnent l’impression que Chloe est plus en mode "chat de salon" que "panthère redoutable".
L’univers de la série aurait pu être fascinant : cette race ancienne de "Mai", ses ennemis mortels, et les enjeux qui en découlent… mais tout ça est traité de manière trop superficielle. Les mystères autour des origines de Chloe et de sa destinée sont là, mais jamais vraiment explorés en profondeur. À chaque fois qu’on pense que la série va creuser un peu plus dans le mythe, elle revient aux drames lycéens et aux histoires d’amour, un peu comme si elle avait peur de trop s’aventurer hors des sentiers battus du teen drama.
Et puis, il y a ce fameux concept des neuf vies. C’est censé être le cœur de la série, non ? Eh bien, étonnamment, la série n’exploite pas vraiment cette idée de manière spectaculaire. Oui, Chloe meurt quelques fois et revient à la vie, mais au lieu de rendre ces moments intenses et dramatiques, cela semble parfois presque anecdotique. Comme si la série elle-même oubliait que son héroïne a cette capacité exceptionnelle. On aurait pu avoir des moments de tension où chaque mort aurait des conséquences, mais ici, ça devient juste un gimmick mal utilisé.
En résumé, The Nine Lives of Chloe King avait tout pour être une série fun et divertissante, mais elle se prend les pieds dans ses propres ambitions. Entre une intrigue qui hésite constamment entre le teen drama et le surnaturel, des personnages un peu trop plats, et des effets spéciaux qui laissent à désirer, la série peine à réellement trouver son identité. C’est comme un chat qui s’élance pour attraper un papillon, mais qui rate son saut à chaque fois. Sympathique, mais au final, tu te retrouves plus à la regarder en mode passif qu'à être captivé par ses griffes.