The Outlaws
6.9
The Outlaws

Série BBC One (2021)

Nous sommes tout·es des délinquant·es.

Saison 1 : construire du commun.


« Community services », au sens le plus littéral. Terrestre.


Les influenceur·ses sont des délinquant·es et des prophètes.

Cet aspect, simultanément transgressif et spirituel est ici bien illustré !


Lady Gabby n’a pas le rôle stéréotypé (rabâché par les médias dominants) d’une personne égocentrique ou stupide, promouvant pouvoir, argent et apparence.

Bien que sa famille l’ait « programmée » ainsi.


Drogue et colère lui permettent d’y survivre...


Au contraire : elle fait preuve d’une grande intelligence émotionnelle, d’un certain génie de la communication et d’un réel désir de liens.


C’est la seule, parmi les 7 types de personnages synthétisant la société, à contribuer à la création d’une communauté. Inédite.

Elle y parvient principalement avec l’avocat bizarre (Greg), le vieux bon vivant (Frank) et l’anticapitaliste radicale (Myrna).


Mais c’est elle qui les réunit !


Saison 2 : défendre une communauté.


Cette communauté doit s’ancrer dans le réel pour persister.

Consister. S’épanouir et vivre.


Le réel, c’est ce quartier de Bristol.

Le système ne fait que l’enclaver, le ghettoïser...

Abandonnés, stigmatisés et pauvres doivent s’entraider.

C’est cette bande des 7 qui font de leur rencontre une opportunité.


Ensemble, chacun dans sa singularité, bifurquant, changeant de trajectoires par sa nouvelle puissance, acquise au cours de leurs plans et actions, de leur business risqué, va trouver sa voie, connectée.


Rani (Rhianne Barreto) et Ben, Bonny & Clyde contemporains... Ou presque : prenant la tête du « gang », ils ne sont pas pour autant des criminels. Surtout, Ben n’a de cesse de tempérer les ardeurs de Rani, jubilante de sa nouvelle puissance.

Des sensations fortes. De l’adrénaline !


Les plus jeunes trouvent l’équilibre avec les idées et les combines des anciens... Chacun met à profit son expérience et son réseau ! Les rôles sont complémentaires.

Bref, ça s’organise, ça s’adapte, ça esquive...

Paradoxalement, c’est l’influenceuse qui est, cette fois-ci, mise à l’écart, ce qui ouvrira une faille qui fut presque fatale...

Rester groupé. Solidaires.

En confiance et complices !



Chaque scène, chaque relation, chaque transition touche juste.

Maturité socio-politique et intelligence filmique rarement vues.


Ce fil, ténu, entre écriture comique et réalisme dark, est toujours là pour nous guider, nous tenir, nous permettre de danser avec les images de nouveaux mondes désirables !


Créée

le 22 juin 2022

Critique lue 197 fois

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Aurien Kea

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