The sound of magic - 안나라수마나라 (abracadabra)
Croyez-vous en la magie ? 당신 마술을 믿습니까 ? Entendez-vous cette petite mélodie dans votre tête qui guide vos rêves ?
Il y a bien longtemps que Yoon Ah-Yi et Na Il-Deung ne l'entendent plus.
Abandonnée enfant par sa mère, son père en fuite avec des usuriers aux fesses, Yoon Ah-Yi peine entre l'éducation de sa petite sœur, le lycée et les petits boulots. Elle n'a qu'un rêve : grandir et le plus vite possible afin que les adultes cessent de la piétiner.
Fils de chaebol, la vie de Na Il-Deung n'est vouée qu'à la réussite afin d'assurer la réputation familiale. Une vie de résignation qui ne le réjouit qu'en apparence.
Leur rencontre avec l'énigmatique et irrésistible magicien Ri Eul va faire voler en éclat tout ce qu'ils tenaient jusque là pour acquis.
Le drama écrit par Kim Min-Jung et dirigé par Kim Sung Yoon est tiré du webtoon du même nom (nom coréen évidement) et aborde le thème du passage de l'enfance à l'âge adulte lorsque nous sommes piégés entre nos rêves d'enfants et la brutale réalité.
Quel est ce monde où même les rêves doivent rentrer dans la norme ? Quelles qualifications faut-il pour devenir un adulte respectable ? Je veux juste être moi-même.
Alors oui, je te vois venir. Tu te dis : "Il y a Ji Chang-Wook, forcément elle ne va pas être objective." Eh bah si ! Je suis toujours absolument objective même lorsqu'il s'agit de lui. Et ce drama est juste absolument merveilleux. Lumineux, coloré, poétique et cruel. Il est une vision abrupte des codes de notre société sous couvert de comédie musicale. Attention, ça chante à chaque épisode !!! Mais il n'y en a que 6 et en plus tu sais quoi, Netflix te l'a gentiment traduit en français (bon perso je ne vois pas l'intérêt de ne pas écouter la vraie voix de Ji Chang-Wook, mais je te pardonne)
Le drama donc : Yoon Ah-Yi (attention petit parallèle, son prénom veut dire enfant en coréen) a grandi trop vite, obligée d'assumer la charge de sa petite sœur, car son père criblé de dettes s'est enfui pour échapper aux représailles des usuriers. Sa mère l'a abandonnée lorsqu'elle était enfant et elle se retrouve seule dans une société trop dure, trop cynique qui ne lui laisse pas le temps de trouver sa place. Elle est pauvre de toute façon, son statut a déjà déterminé ce qu'elle sera plus tard. La vie est ainsi faite, que ce n'est pas ce que nous sommes qui détermine qui on est, mais la façon dont les autres nous voient. Vêtements, attitudes, liens sociaux, passions, autant de petites cases dans lesquelles nous devons gentiment rentrer pour qu'on puisse nous identifier. Impossible d'échapper à la norme. La vie n'est pas faite pour les rêveurs. Na Il-Deung en est l'exemple parfait : riche, élève modèle, il est apprécié de tous, adulé de ses parents, de ses professeurs et peu importe ce qu'il fait, en bien ou en très mal, son statut lui offre la sérénité. Deux personnages touchants, dépassés, empêtrés dans la représentation de ce qu'ils sont qui forcément nous bouleversent. Inutile de vous dire de quel côté je me situe, c'est assez facile à deviner.
Ri Eul, personnage énigmatique dont on ne sait pas grand-chose au départ, est un adulte qui ne veut pas grandir. Au lieu d'une île, il vit dans un parc d'attraction abandonné avec pour seule compagnie sa magie et Bella, une jolie perroquet. (Il y a un féminin d'ailleurs à perroquet ?) son alter-égo à la langue bien pendue. Il y a une vraie magie, celle qui touche le cœur et bouleverse les vies, une fausse magie parfois, qui fait disparaitre les gens et causent quelques soucis. Et donne une petite touche de thriller dans ce monde de fantaisie. Et puis, il y a l'alchimie entre les trois acteurs principaux qui crève l'écran et nous emporte.
C'est un drama qui ouvre le cœur et les yeux. L'illusion de la magie en parallèle à l'illusion de nos vies : les apparences trompeuses, les remises en question, la détermination à être ce qu'on veut. Un drama qui fait du bien, qui émeut beaucoup sur la condition des enfants et cette perpétuelle quête de la perfection si décriée en Corée, qui donne envie d'être un adulte un peu immature et maladroit aussi et qui ravit, enfin, avec le sourire de vous savez qui (mais j'accepte que ce dernier point soit personnel)
La musique ? Le directeur en charge de la musique n'est autre que Park Sung-Il, celui d'Itaewon Class, alors forcément elle est merveilleuse. Collant aux émotions des personnages, donnant envie de se lever et de chanter (comédie musicale oblige) et pour en rajouter une couche, on ne passera pas à côté de la merveilleuse interprétation de Ji Chang-Wook - 당신 마술을 믿습니까 (oui cet homme sait tout faire)