The Witchflix : La Chiasse sauvage !

Fallait-il que j’écrive une critique sur cette adaptation merdique ?
Beaucoup de ceux qui n’ont pas aimé la série l’ont déjà fait avec brio et en général j’adhère à la plupart des arguments (sur le plan artistique, l’écriture, le jeu des acteurs, etc.).
Pour faire court : j’ai eu l’impression de revoir du kitch et du bling bling à l’ancienne comme les pires productions télévisuelles ou hollywoodiennes nous avaient servi il y a des décennies et qui avaient largement contribué à discréditer ce genre de fantasy.

Je me concentrerai plutôt ici sur le point particulier qui m’intéresse et qui est symptomatique de l’ère sous laquelle on vit.

Je me souviens d’Obama en 2011 recevant The Witcher 2 en cadeau lors de sa visite en Pologne. CD Projekt faisait déjà la fierté de son pays, preuve de la réussite et du savoir-faire d’un petit studio sur lequel personne n’aurait misé à l’époque.
Ces gars-là avaient su adapter l’univers littéraire de Sapkowski tout en créant de toutes nouvelles histoires dans le respect du matériau de base. Ça c’est du travail de pros !
Même si l’auteur qui ne connaissait rien au jeux vidéo n’a pas miser un zloty sur ses compatriotes…
Bref, si vous voulez savoir tout le bien que je pense de cette entreprise c’est par ici :

https://www.senscritique.com/jeuvideo/The_Witcher/critique/8848160

D’autre part, et avant tout ça, les romans de Sapkowski c’était pour le genre de la fantasy un succès… POLONAIS !
Pour une fois !
Le genre étant dominé quasi exclusivement depuis des décennies, voir même depuis l’origine, par nos amis… anglo-saxons !

Ce qu’il faut surtout retenir, au delà du succès mérité des romans et des jeux, c’est que le tout transpirait et sentait bon le slave avec la plongée dans une POLOGNE MÉDIÉVALE, avec des bribes de ses mythes et de son histoire, de ses représentations et de son folklore et même aussi de sa forme de pensée.

Après la succes story mondiale des jeux couronnée par le 3ème volet, les américains de Netflix allaient s’emparer de cet univers hyper LUCRATIF pour l’adapter à la sauce barbecue…. AMERICAINE !

Je pourrais prendre la marionnette du commandant Sylvestre pour faire la démonstration de mon ressentis :
« Faut vite combler le vide lucratif laissé par GOT !
Les polaks, leur histoire, leur folklore, leurs mythes et leur sensibilité slave (leur quoi ?!) on s’en fout ! C’est un truc de blancos du vieux monde ! Nous ce qu’on veut ici c’est notre bonne société américaine moderniste transposée à de la fantasy avec toute la bonne idéologie qui va avec. Des femmes meurtries par la vie qui prennent leur revanche ? Oui c’est tendance ! Mais surtout du Quota ! Du Quota ! Du Quota Ettttthnique ! On est pas des racistes NOUS !
Quoi ?! Pas de Quota ?!!!
Oh l’autre hein ! Raciste ! Nazi ! Ultra extreme Droite facho qui ferait passer Hitler pour un humaniste… »

Je trouve tout ça insupportable… Aussi bien dans d’autres productions sur cette plateforme notamment historiques, que dans le monde du cinéma américain avec Hollywood (et ses oscars bidons). Du même niveau que le PURITANISME d’antan pour cette contrée ! (Le même puritanisme aujourd’hui critiqué par cette néo idéologie qui relance aussi une nouvelle chasse aux sorcières).

Moi je qualifie tout ça de : vague de chiasse de canards venue d’Outre-Atlantique
Tout un art bien carabiné
-obsessionnel propagandiste fanatisé-
qui éclabousse le monde et se répand dans tous les produits culturels que l’on veux nous faire avaler…
(Et qui m’a fait ralentir drastiquement et bien plus que la crise des pangolins ma consommation de leurs biens culturels). De là à dire qu’ils n’aiment pas les autres cultures et voient dans leur modèle le seul et l’unique…

C’est d’autant plus regrettable que toute la saga du Sorceleur parle précisément de sujet comme le racisme, l’exclusion, le fanatisme ou la nature du monstre…
Le traitement de Sapkowski n’est sûrement pas étranger à l’histoire de la Pologne avec tout ce qu’elle s’est prit dans la tronche à toujours se retrouver le cul entre deux chaises…
Mais surtout, Sapkowski réutilisait et détournait avec brio les archétypes d’une fantasy « à la Tolkien » ou des contes populaires européens déjà repris par les frères Grimm… pour rendre le tout UNIVERSEL !

Bref, quelque soit l’être humain que l’on est, on pouvait faire son adaptation ou sa transposition du sujet face à sa propre expérience… D’ailleurs, on pourrait reprendre ce qu’écrivait Tolkien dans sa préface sur l’adaptabilité du lecteur face à sa propre histoire avec notamment son dégoût de l’ANALOGIE.
Tolkien pour le coup nous livrait une fantasy qui puisait dans l’histoire et les vieux mythes anglo-saxons médiévaux.
A t’on traité Peter Jackson de raciste pour la représentation visuelle de cet univers ?
Bref moi je lis de la bonne fantasy pour retrouver à la fois de l’ancien et de l’universel, tout en découvrant les racines d’une culture étrangère ! Ici les polonais et les slaves que je ne connaissais pas. C’est d’ailleurs ce que j’aime avec la bonne fantasy.

« Oui mais c’est que de la fantasy ! On peut en faire ce qu’on veut !»

NON

Si demain on me propose une fantasy orientale ou africaine je prends direct et j’aurais plaisir à découvrir tout ce qu’on m’y propose de mythes et de cultures tout en m’identifiant au héros et sans m’offusquer de ne pas y voir le moindre « blanc », voir même pourquoi pas d’y voir ce même « blanc » comme un antagoniste.
Par ailleurs, on trouve déjà de l’excellente fantasy asiatique.
Dans la fantasy populaire anglo-saxonne (Conan, GOT, les Royaumes Oubliés, etc.) et même dans l’univers du Sorceleur, il existe des royaumes et des contrées qui ne sont pas basés sur l’Europe médiévale mais qui reflète d’autres mythes et cultures antiques avec leurs populations.
Certes on aimerait les voir être mis en avant beaucoup plus souvent ou même être au centre de l’histoire.

Le problème c’est qu’ici toute cette obsession du SEUL QUOTA va desservir le propos sur les grands thèmes que j’ai cité plus haut.
On peut prendre l’exemple des Nilgaardiens.
CD Projekt les avaient représentés comme des prussiens ou des allemands sans que ce soit trop poussé non plus. Un peuple fier de sa supériorité, de la pureté de leur race par leur descendance avec les elfes et qui veut imposer sa vision du monde moderniste (tient on pourrait faire une mise en abîme) mais qui pourtant ne rechigne pas sur l’esclavage…

Ici Netflix va y mettre du quota…
Mais Netflix mettra aussi du quota dans l’armée allemande quand elle produira une série historique sur la seconde guerre mondiale, j’en suis sûr !

Les sociétés humaines médiévales façon Netflix sont multi-ethniques et il n’y a pas de racisme envers une couleur de peau comme dans notre monde réel.
- Par contre, si vous êtes petit, quelque soit votre couleur de peau, là attention vous subirez le racisme.
- Si vous avez les oreilles pointues, quelque soit votre couleur de peau, vous subirez le racisme.
- Si vous avez des yeux de chat, vous subirez le racisme.
Bref du racisme envers et contre tous sauf pour une couleur de peau. Vive les effets pervers de la « cancel culture » !

« Oui mais c’est que de la fantasy ! On peut en faire ce qu’on veut je te dis !»

OK !!!

ALORS si Netflix voulait une adaptation de leur société moderniste, pourquoi faire dans la demi-mesure dans ce cas ? Lauren Schmidt obsédée par ses propres thématiques à la mode (la fabuleuse émancipation de Yennefer) et qui n’a visiblement rien compris à ce qu’elle lit (à en juger par son adaptation du Moindre Mal) serait-elle incapable de faire des analogies simplistes ?

Alors on va l’y aider à l’ANAL-OGIE !

1. Moi, j’aurais trouvé beaucoup plus pertinent que Geralt soit un métis qui ne trouve pas sa place entre deux communautés pleines de préjugés.


2. d’introduire la question du transgenre au travers de Doudou le Doppler.


3. de présenter systématiquement elfes, nains et halflings comme afro-américains, indiens ou latinos.


4. de représenter les habitants des royaumes nordiques comme de vieux WASP racistes et de faire des adeptes du culte du Feu Eternel des membres à part entière du Ku Klux Klan.


5. Enfin, d’introduire les Nilgaardiens comme de bons Progressistes adeptes de la « cancel culture ».

Là j’aurais (presque) applaudit des deux mains et le message aurait été beaucoup plus clair !

A noter pour conclure, que sur le traitement de son univers par Netflix, Sapkowski a reçu un gros chèque pour fermer sa gueule. Il ne voulait surtout pas réitérer d’acerbes critiques comme il l’avait fait pour les jeux (qui rendaient pourtant bien plus justice à son univers) mais sur lequels il n’avait donc pas misé un zloty. Avant d’intenter bien plus tard un procès à CD Projekt finalement résolu à l’amiable… par un gros chèque !
CD Projekt de son côté a récemment cédé aux sirènes de Netflix pour travailler main dans la main…

MONEY IS MONEY !