Je dois bien admettre que l’adaptation Netflix de la saga romanesque The Witcher m’a quelque peu frustrée. D’un côté, je me trouve face à un casting diablement efficace, de l’autre, j’observe un manque de budget évident, freinant probablement grandement les ambitions de l’équipe chargée de réalisation.
Mais ce n’est pas tout, cette première saison a été diffusée après le passage du mastodonte que fut la saga vidéoludique. Même si les jeux vidéo sont loins d’être exempts de défauts, je dois bien leur attribuer une solide construction scénaristique et un sens de la mise en scène haletant. Difficile donc pour la série de trouver sa place après trois jeux d’une si grande qualité.
Je rédige cette critique tardivement, mais il m’a fallu beaucoup de temps pour prendre suffisamment de recul, un temps nécessaire pour analyser le rendu visuel, scénaristique, mais aussi sonore.
Il y a du bon, du très bon même, et du bien moins bon.
L’expérience visuelle
Je ne peux que saluer le travail visuel accompli. Les caméras choisies, tout comme les objectifs, offrent un rendu qui ne peut que flatter la rétine. La mise en scène est réussie, l’éclairage soigné. J’ai été quelque peu surpris par la correction des couleurs appliquée. La teinte bleutée, présente dans les huit épisodes, rentre quelque fois en confrontation avec la couleur de certains éléments de décor, c’est aussi le cas avec la chevelure de Geralt. Cette dernière prend régulièrement une teinte fortement bleutée que je ne trouve pas élégante. Je chipote, mais la réussite d’une oeuvre tient dans les moindres petits détails.
J’ai également été déçu par certains effets spéciaux, le rendu du dragon en tête de liste. Toutefois, la qualité visuelle générale du produit efface les quelques défauts précédemment cités.
L’expérience sonore
Sur ce point, difficile de trouver des choses à redire. J’ai apprécié la bande-originale, sans pour autant être transcendé par cette dernière. Les bruitages sont très bons, mention spéciale pour le combat de Geralt contre Renfri.
J’ai surtout été subjugué par la qualité du doublage français. J’ai visionné The Witcher en version originale et en version française, j’avoue préférer la langue de Molière ! Adrien Antoine offre une prestation de doublage irréprochable, jonglant habilement entre les émotions, certes très subtiles, de Geralt.
La construction scénaristique
C’est la que le bât blesse. Je ne comprends pas certains choix. Pourquoi avoir retiré certains passages clés qui permettent de mieux comprendre la relation Geralt-Ciri ? Cette dernière est touchante et mérite d’être traitée soigneusement.
Il est évident que les deux premiers tomes de la saga littéraire sont difficiles à adapter, mais je pense sincèrement que de mauvais choix ont été faits. À cela s’ajoute la timeline décousue… Je comprends parfaitement la déception des personnes qui n’ont pas pu rentrer dans l’univers. À mon humble avis, les scénaristes n’ont pas opter pour le meilleur découpage.
La saison 2, saison de tous mes espoirs
Ni transcendé, ni déçu, j’ai apprécié cette première saison. Je place tous mes espoirs dans la saison 2 qui, je l’espère, réparera les plus gros défauts de cette entrée en matière. La troisième tome étant bien plus classique dans sa forme, je ne me fais pas trop d’inquiétude à ce sujet. Espérons également que les défauts visuels seront réparés, pour cela, pas de surprises, Netflix doit investir plus d’argent dans la production et les scénaristes doivent clairement faire de meilleurs choix. Wait and see!