Avis bref
"Tiny Pretty Things" est une série tirée des romans de Sona Charaipotra et Dhonielle Clayton ou pour faire plus simple une sorte de "Élite". La série est distribuée par Netflix. Cette première saison...
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le 23 déc. 2020
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Neveah intègre une prestigieuse école de ballet à Chicago après que leur élève-vedette ait fait une mystérieuse chute du haut d’un toit…
Je déteste les teen drama. En règle générale, je n’aime pas les séries qui se reposent entièrement sur du drame (Desperate Housewives, bonjour !) mais alors celles qui se reposent sur du drame ET des adolescents, oh, bojé moï (« oh mon dieu » en russe) ! C’est généralement de jeunes adultes qui jouent des adolescents dans un jeu pas terrible, avec des drames de plus en plus stupides, des dialogues de plus en plus risibles et des personnages généralement infernaux, qui vivent des histoires d’amour borderline qu’on te justifiera toujours de manière atroce.
Bien sûr, il y a toujours des pitchs très intéressants : la blogueuse qui dévoile tous les petits secrets de la Jet-Set New Yorkaise (Gossip Girl), quatre amies aux lourds secrets qui voient le fantôme de leur meilleure amie, comme par hasard la garce du village, réapparaître dans leurs vies après un an de disparition, instaurant au passage une ligne de chantage dirigée par un certain A (Pretty Little Liars). Le seul problème est que généralement, la série ne volait ensuite jamais bien haut dans son originalité et, plus les saisons avançaient, plus on se perdait dans des sous-intrigues douteuses qui nous faisaient perdre l’intérêt du fil rouge. Gossip Girl a terminé sur la résolution abracadabrantesque de l’identité de Gossip Girl (apparemment, c’était LE fil rouge de la série et pas un mystère comme un autre qu’on ne devait jamais révéler), ce qui a bien fait hurler les fans, obligeant les showrunners à dire « c’était prévu depuis longtemps » et les acteurs de répondre « ah bon ? » et Pretty Little Liars se termine sur la révélation d’une sœur jumelle cachée, une amie ressuscitée, des histoires de famille très (trop ?) compliquées et plusieurs maîtres chanteurs régulièrement démasqués en même temps qu’un « mais en fait, il y en avait un autre… LE maître chanteur ultime qui avait LA raison de s’en prendre au quatuor »… bref, un peu pathétique, quoi !
Ici, j’ai découvert en regardant le pilote que c’était du teen drama et Dieu, ce que c’est risible. Une critique a dit que la seule qualité de la série était… ses danseurs. Et ce n’est pas faux. J’ajouterai qu’ils sont aussi mignons. J’aimerais dire qu’ils jouent bien mais ce serait me payer de votre tête. Non, vraiment leur jeu est mauvais, très mauvais… et ce, même si c’est un comédien « professionnel », avec plusieurs années de carrière, et non un débutant. Ils ne sont certainement pas aidés par les dialogues (honnêtement, je ne sais toujours pas si le problème est qu’ils sont des adolescents qui parlent comme des adultes, ou de jeunes adultes qui parlent comme des adolescents) et les intrigues mais quand même les acteurs savent plus danser que jouer.
C’est donc un réel plaisir de voir la danse de chaque épisode, surtout que la caméra semble enfin mériter ses envolées lyriques.
Que dire, par compte, des intrigues ? Franchement, elles ne sont pas terribles. Ça se sent dès le pilote où ils ont l’air d’avoir aucune idée sur comment développer le mystère Cassie Shore (l’enquête et les secrets la concernant) ou même comment développer les pistes qu’ils sortent. Et ils sortent beaucoup de pistes de lecture, notamment certaines sociales comme Neveah, une femme afro-américaine, issue d’un milieu pauvre qui se retrouve dans l’une des meilleures écoles de ballet de Chicago. Sachant que des femmes noires dans le milieu du ballet sont encore rares et que c’est très compliqué pour des personnes issues de milieux défavorisés de pratiquer de manière professionnelle des arts « nobles » comme la danse ou le patinage artistique, je ne sais pas, ça aurait été bien de détailler un peu plus.
Mais non, vous comprenez, on a tellement mieux à faire comme montrer des scènes de cul très osés mais qui se répètent un peu trop. Des critiques anglaises les ont d’ailleurs jugés comme « obscènes et inutiles »… et je suis entièrement d’accord avec eux. Les trois quarts de la nudité ne servent à rien, à part nous montrer qu’ils peuvent en faire.
Les incohérences pointent aussi énormément (en même temps, avec des intrigues qui ne menaient déjà pas très loin…) comme le français, qu’ils vont intelligemment utiliser et vendre en disant que ça fait plus sexy (je veux dire, ils le disent littéralement et j’ai brièvement trouvé ça drôle) mais qui est… utilisé de manière étrange. Il y a deux personnages qui sont français mais qui sont, au mieux, joués par des canadiens anglophones qui ont appris le français à l’école. Si pour l’une, c’est risible de la voir dire « merde » avec un accent ridicule, pour l’autre c’est gênant car, il ne parle qu’en français à sa petite copine et quand cette dernière lui répond… on réalise que l’américaine parle mieux que le « français de souche ». Oh, et puis, quel danseur semi-professionnel ne sait pas que les trois quarts des mots de la danse sont en français et ce, même en anglais ? Parce que c’est le cas de Neeveah et c’est extrêmement perturbant.
Je l’ai déjà dit, les incohérences se dévoilent aussi à cause des intrigues et des personnages : en fonction des besoins de l’intrigue, les personnages changent de comportement, de personnalité. Ainsi, si on nous vend une rivalité entre Neeveah et Bette, la Queen Bee de l’établissement, et une amitié entre Neeveah et June, les deux changeront assez régulièrement. Un coup, Neeveah et June sont en rivalité à cause d’une broutille, un coup Neeveah, Bette et June sont les meilleures amies du monde, un coup… bref, vous l’avez compris leurs alliances et rivalités ne sont pas très bien entretenus.
La même chose peut être dit… des décisions des personnages. Par exemple, alors qu’on nous avait vendu le plan marketing de l’école comme étant d’embaucher un nouveau chorégraphe pour aider à se remettre du tragique accident qui touchent les élèves, ce dernier ne trouve rien de plus intéressant à faire que… de faire une adaptation de Jack l’Eventreur. « Traumatisme », tu sais ce que ça veut dire ou pas ? Evidemment, les élèves finiront par protester mais plus à cause de l’approche du chorégraphe (ils lui reprochent de fantasmer un tueur en série et de laisser sous-entendre que ses victimes l’ont bien cherché) que parce que c’est lourd sur leur psyché.
Dans l’ensemble, je l’ai dit, les trois quarts des pistes du pilote ne sont jamais clairement développés et c’est dommage parce que certaines avaient l’avantage d’aborder une dimension sociale très intéressant (la vision encore misogyne des danseuses, les troubles alimentaires et médicaux liés à la profession, les difficultés à percer surtout si on est d’un milieu pauvre ou d’une ethnie « non-conforme », le syndrome de stress post-traumatique, le deuil, etc.) mais on ne les développera jamais. A la place, on aura le droit à une histoire de prostitution bien clichée, des coups bas classiques et une histoire de chute abracadabrantesque. C’est dommage… parce que la chute de Cassie Shore et la fin du pilote laissaient entrevoir une suite à la Fantôme de l’Opéra qui aurait pu être très intéressant, avec ses intrigues sociales et malgré ses dialogues pourries mais qui là… non, honnêtement, Netflix, arrêtez le massacre.
Un intérêt à le regarder ? Allez, pour rire.
Créée
le 6 janv. 2021
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