Désobéissance civile...

Certes le jeu d'acteur n'est pas au top, certes la réalisation n'est pas extraordinaire et le budget semble-t-il n'a pas été très conséquent. Mais justement, avec peu de moyen, peu de spectacle ou de féerie, cette série m'a conquis.

Trepalium est une métaphore de ce que l'on peut percevoir de notre société. Un monde où l'Homme est une machine, un programme qui vit pour faire tourner un système qui ne se satisfait qu'à lui même. Dans cet optique bien rodée qui atteste de son efficacité, l'être humain n'a de raison que d'être rentable et efficace. On découvre dans cet essai qu'il n'y a du plaisir pour personne. Ceux qui font tourner la "machine politique" sont robotisés, dénués de toutes émotions, passions ou même humanité. Ceux qui ne rentre pas dans ce système sont exclus.
Il y a dans cette série une critique d'un modèle où le mettre mot serait la norme, pas pour le bien-être de tous mais pour l'intérêt de certains.
J'aime la manière dont elle traite la question de l'exclusion, poussée à l'extrême concernant le handicap ("les mutiques"). C'est une vision désolante mais le reflet de notre société: "tu ne réponds pas aux critères, tu n'es pas normal, pas rentable donc tu n'as pas de place dans ce monde rêvé, élitiste et fantasmagorique".
La révolution mise en oeuvre est presque symbolique et le dénouement est presque de l'ordre du cliché mais ça fait du bien!
C'est agréable de voir l'insurrection, l'objection des consciences, la désobéissance civile. Avec peu de chose le peuple peut affirmer ce qu'il a de plus fort en lui: l'humanité.

Je suis tout de même déçu qu'ils choisissent une fois encore les armes pour rétablir l'égalité, que l'amour soit aussi rapidement traité et utilisé comme ultime ressort de l'humanité.
Mais je dirais tout de même merci Arte pour nous proposer ces programmes qui sorte du maître à penser!