Je met 5 en la jouant fair play, j'ai compris très très vite que je n'étais pas la cible de ce drama, et c'est moi qui ai choisi d'aller jusqu'au bout quand même. Donc je met un point de plus que ce que me suggère mon cœur, par souplesse d'esprit. Mais quand-même, comment est-ce qu'il peut n'y avoir absolument AUCUNE originalité dans ce drama ? Bon allez, peut-être une ou deux microscopiques si on veut être gentil. Mais, en gros, c'est un shojo. Voilà. C'est juste un shojo. Les clins d'oeils à Extraordinary You qu'ils soient dans le propos ou par des caméos achèvent de le confirmer : c'est assumé, c'est même souligné. Pancarte "Nous sommes dans un Shojo cliché, soyez prévenu !". Ces clins d'oeils apportent tout de même un petit quelque chose :
Honnêtement, ces caméos sont intéressants, ça commence dès le premier épisode avec le visage de Lee Tae-Ri qui apparaît à la cantine et qui semble agir comme un pantin : le tableau est annoncé, mais si on survole ou si on a pas vu Extraordinary You, ça ne frappe pas tout de suite. C'est avec l'apparition du couple de personnages dans le cinéma, que j'ai eu la puce à l'oreille : si vous connaissez l'histoire de ce drama, on comprend en voyant Dan-O sortir du piège de la scène et prendre conscience de la réalité, qu'il est fort probable que True Beauty soit aussi un manhwa, du même auteur, et que les personnages que nous voyons n'ont aucun libre arbitre, qu'ils sont simplement guidé le long de cette trame clichée... (il faut savoir que dans Extraordinary You, la particularité de cet auteur de manwha c'est qu'ils reprend les mêmes personnages à chaque fois, qu'il modifie à peine pour les caler dans un autre scénario). Autre parallèle, Ju-Kyung, elle aussi, préfère la fraise, comme Ju-Da et, en fin de drama, cette seconde lecture est renforcée par un nouveau caméo : Ju-Kyung confond Cha Eun-Woo et Kim Young-Dae (Nam-Joo), qui tient justement un jus de fraise dans sa main et lui dit du même air de pantin "My girlfiend likes Strawberries". Juste après, Cha Eun Woo sera habillé de la même façon, comme s'ils ne faisaient qu'un. C'est on ne peut plus clair, et j'admet que ces croisements sont "bien vus"
Malheureusement, ça n'excuse rien, comme dans Extraordinary You lesdits clichés finissent quand-même par gagner, ou par être remplacé par des clichés inversés (c'est à dire qu'on met la femme dans le "rôle" cliché de l'homme en forçant le trait.)
Bref, pourquoi j'ai commencé True Beauty ? Parce que j'avais en tête la surprise de My ID is Gangnam Beauty, qui avait fait un sacré bon boulot sur un sujet similaire, à savoir l'acceptation de soi et l'impact psychologique des jugements sur l'apparence (féminine, surtout). Evidement, j'ai très vite vu que ça n'avait rien à voir et que True Beauty ne creuserait pas aussi bien la question. Alors, pourquoi je suis allée jusqu'au bout ? Parce que j'étais déterminée à observer quel serait le fond de tout ça, quelle "morale" pourraient en tirer les adolescent(e)s coréennes en 2020.
Bon, bah le résultat ne fait pas grand mal, oui voilà bon je spoile rien en disant que ce qu'il faut retenir c'est qu'il faut être gentil et pas juger les gens sur leur apparence, sinon c'est nous qu'on devient laid du dedans.... Arh, je me moque, mais c'est apparemment encore utile de le rappeler aujourd'hui, donc je ne jette pas la pierre là-dessus. Par dessus le marché, on y glisse quelques petits messages de respect mutuel, surtout porté par le personnage d'Han Seo-Jun, joué par Hwang In-Yeop, un acteur étonnant au physique de personnage de Manga (osef ? mais c'est pas hors sujet !). A mes yeux, même s'il manque de quelque chose pour m'être attachant, c'est le personnage le mieux écrit. Les autres sont bâclés, y compris les principaux (c'est la première fois que je vois Cha Eun-Woo rentrer dans une peau qui ne lui va pas, il n'a jamais eu des rôles très complexes, mais il a toujours sonné juste, là on sent qu'il fait de son mieux, mais le personnage est beaucoup trop plat / ça fait mal, quand justement, il portait aussi un rôle comparable dans Gangnam Beauty mais tout à fait à sa taille).
Les backgrounds sont mal foutus, les misunderstandings n'ont aucun intérêt et se basent sur du vide total, absolument irréalistes.... ça fait perdre aux personnages toute la crédibilité qu'ils avaient déjà du mal à avoir. Je plains les acteurs, qui manquent encore d'expérience et qui n'ont pas grand chose ici pour évoluer dans le bon sens.
Je vais pas faire la liste des clichés, le drama tout entier saute de l'un à l'autre, il n'y a pas une seule scène qui ne soit pas un déjà-vu (et revu, et rerererererererevu), ils n'ont presque rien oublié.
Par contre, je vais mentionner la vision d'une fille laide : il y en a trois. Toutes les trois ont des traits très acceptables, même selon les s*l*peries de codes dictés par des arriérés, alors elles sont (mal) enlaidies, en rougissant leur peau et en leur fixant sur le nez d'énormes lunettes rondes qui cachent la moitié du visage (cliché des années 90 non ?) Ah mais ils ont quand même été timides, ils ont pas poussé jusqu'aux cheveux crépus façon She was pretty, ni collé d'appareil dentaires dans leurs bouches. Aucun autre type de """laideur""" n'est représenté. Il y a une ou deux élèves un peu rondes mais on ne se penche pas du tout sur elles. Ah et puis bien sûr, les trois filles à la peau rouge sont toutes évidemment très gentilles.
Je vais pas aller plus loin, franchement, ça n'en vaut pas la peine : enchainement de clichés, propos absolument pas approfondit, ennuyeux dans le fond comme dans la forme (j'ai quand même ri une ou deux fois, sinon la note serait plus basse encore).
Bon voilà, allez, les enfants, maintenant on est gentils avec les filles qui ont des rougeurs et des problèmes de vue. Vous avez compris ?
Si vous avez compris, maintenant, allez voir My ID is Gangnam Beauty