True Detective
8.2
True Detective

Série HBO (2014)

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True Detective : Saison 1 et 2, ou la dégringolade

Saison 1 :


En gros, la première saison se tenait très bien du début à la fin grâce à deux choses.


D'abord le procédé narratif tout en flash-backs sur 15 ans, parfaitement construit, qui permet à l'auteur Nic Pizzolatto de faire mouche à chaque fin d'épisode. Chaque dernière minute nous donne une furieuse envie de voir la suite.


Mais on en connaît des tas, des séries où les 50 minutes de l'épisode sont nulles, mais les dernières 5 minutes de cliff-hanger permettent aux auteurs de se sauver in extremis, et de donner un épisode de sursis avant l'inévitable décrochage du spectateur.


Et puis True Detective 1, c'est quand même au final l'histoire de deux mecs qui pataugent pendant 8 épisodes avant de trouver enfin le grand débile qui a buté la meuf du début. Pas le meilleur méchant de l'histoire d'ailleurs...


Heureusement, le deuxième élément qui donne toute sa saveur à l'ensemble est évidemment le personnage de Matthew McConaughey, sorte de dépressif profond, nietzschéen de surcroît, ayant vécu la mort de son enfant, un divorce, et un paquet d'enquêtes sordides dans les bas-fonds des milieux gangsters et junkies des États-Unis. Chaque digression de Rust "Nervous Breakdown" Cohle pendant le récit donne toute son épaisseur à cette enquête somme toute très banale.


Woody Harrelson n'est au final que le faire-valoir de McConaughey, le mec un peu brute de décoffrage, gros con de base adultère sur le chemin de la repentance et intellectuellement au ras-des-pâquerettes, contrastant avec son coéquipier, et le mettant d'autant plus en valeur.


Enfin, que dire de cette magnifique conclusion de la série, dénonçant l'impunité des élites pédophiles satanistes (big up Alain Soral) ?


Saison 2 :


Et là, patatras.


On prend cette fois une narration linéaire et quatre personnages principaux, et on troque la Louisiane, ses red-necks et ses réseaux pédo-criminels pour la Californie, ses gangs de chicanos, ses soirées putes et coke, et des histoires d'intérêts immobiliers mafieux super chiantes.


Pas de personnage fascinant, ils sont tous dépressifs et ont tous des passés merdiques, mais cette fois ils sont tous plus cons les uns que les autres.



  • Une insupportable flic misandre frigide fille d'un père hippie douteux qui, manifestement l'a amené à se faire molester par un quelconque chevelu à fleurs sous acide quand elle était gamine


  • Un motard mutique homosexuel refoulé fils de pute, maqué avec une latina avec 2 de QI, complètement inintéressant


  • Un ersatz pourlingue de Matthew McConaughey joué par Colin Farrell, version moustache, le cerveau en moins, faux(?)-père d'un gros rouquin miskine, qui parle avec la voix de Batman, juste marrant quand il pète des gueules


  • Un mafieux joué par Vince Vaughn qui marche avec un énorme balai dans l'anus, absolument pas crédible, qui trimballe partout sa gonzesse stérile et avec laquelle il échange des dialogues aussi plats que la Belgique



Tout ce petit monde enquête sur le meurtre d'un homme d'affaire érotomane, un complot mafieux contre Vince Vaughn, et sur des mecs avec des masques d'animaux.


Avec des personnages aussi cons évidemment, on a les dialogues qui vont avec, du genre "it's like having blue balls, but in your heart", littéralement, "c'est comme avoir les couilles bleues mais dans le coeur".


Au bout de six épisodes, on en a toujours strictement rien à foutre de ce qui se passe, ni l'enquête, ni l'enjeu n'étant intéressants, on attend juste que cette bande de bras cassés trouve les méchants pour qu'on en finisse.


Vivement la saison 3.


Edit après le final de la saison 2 :


Cet épisode final a réussi à sauver quelques meubles, avec une fin tragique et poétique pour les trois personnages principaux masculins.


Le personnage de Vince Vaughn est accordé de la plus belle scène de la série entière (oui, saison 1 comprise), et celui de Colin Farrell termine comme une grosse merde. Quant à Taylor Kitsch, on l'avait dézingué un épisode précédent, piégé par son amant.


Une fin en négatif de celle de la première saison où les héros étaient sauvés mais ne parvenaient pas à coffrer tout le monde., Cette fois les mecs cassent leurs pipes, mais les méchants ont des chances d'être écroués, car les deux femmes s'arrangent pour faire péter toutes les combines en refilant les documents explosifs à un journaliste. Une fin sacrificielle qui cible presque tous les pères (Taylor Kitsch, père d'un gosse, Colin Farrell père de maintenant deux gosses, son père endeuillé, le maire de Vinci flingué par son fils), et diabolise les autres (celui de Vince Vaughn qui encourage son fils à crever), et préserve les mamans. Va comprendre.


Une saison visiblement très cohérente dans son propos, mais qui aura négligé l'aspect entertainment.

GiorgiodeRoubaix
7

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le 31 juil. 2015

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