Cohle of Cthulhu
Du jour où j'ai appris l'existence d'une série policière portée par le duo d'acteurs McConaughey/Harrelson, j'avoue avoir été emballé dans la seconde. Cerise sur le gâteau, HBO chapeaute le tout. Vu...
Par
le 16 mars 2014
201 j'aime
Pensées initialement transcrites pendant la période estivale 2018 du ciné-club universitaire manceau Les Abobinables, à retrouver sur le blog : https://framasphere.org/posts/5354512
Abobinable lecteur·ice, bonsoir !
Cette semaine, les Abo’ vous conseillent non pas un film, mais une de ces séries qui, de sa production à sa diffusion, du casting aux techniques de réalisation utilisées, jusqu’aux incroyables moyens de tournages mobilisés, emprunte très fortement au monde du 7ème art, tout en permettant un développement des intrigues beaucoup plus avancé, à un rythme plus lent. Cette série, c’est :
Pour la petite histoire, j’ai été amenée à découvrir cette petite merveilles au hasard d’un des épisodes de l’excellente et méta au possible NONSÉRIE d’Arthur Laloux (saison 1 épisode 4,7 : les indices), où tout le beau monde du studio universitaire 803Z de Marne-La-Vallée s’amusait à en reprendre les codes, du générique au personnage d’Arthur Laloux incarné par Arthur Laloux lui même (c’est fou ça !) à l’image de Rust dans TD. Voui, c’est méta. Dire ça aussi c’est méta. Bref nous nous égarons, mais vous aurez bien sûr tout le loisir de découvrir tout ça une fois que vous aurez vu les deux saisons de la série - et bien sûr je sais pertinemment que personne n’aura le courage de passer les 12 épisodes de la saison 0 - parce que oui, il y a une saison 0 - et oui, ça fait beaucoup trop d’appartés mises entre tirets :p -.
Donc True Detective, c’est d’abord une série dite anthologique au sens sériephile (en l’occurence par saison), c’est-à-dire que chaque saison raconte une histoire différente, avec néanmoins un thème commun. Pour n’en citer que quelques unes, les plus connues (et que je vous recommande fortement aussi !) sont Black Mirror (anthologique par épisode), American Horror Story (qui a d’ailleurs la particularité de ne pas changer de casting durant les différentes histoires), ou encore l’excellente adaptation sérielle du film éponyme Fargo (avec notamment Martin Freeman en s1 ♥ ou encore Ewan McGregor de Trainspotting en saison 3 - qui joue d’ailleur deux rôles à la fois ! -, je vous recommande notamment la saison 2 qui est juste ma-gis-trale). Bref, beaucoup trop de recommandations dans tout ça, on s’égare encore.
S’égarer, c’est un peu ce que fait le Nic Pizzolatto avec notre esprit lorsqu’au fil des épisodes la série nous dévoile au fur et à mesure les méandres tortueux empruntées par les pensées des différents détectives, qui s’efforcent pourtant tant bien que mal à rationaliser ce qui leur échappent.
Il s’agit de la première série du showrunner.
La saison 1, librement adaptée de l’effrayante nouvelle Le Roi en Jaune de Robert W. Chambers (1895), nous fait suivre la traque d’un mystérieux tueur en série (signant ses crimes d’une façon assez… particulière) amorcée en 1995, à travers les enquêtes croisées et complémentaires de deux détectives, Rust Cohle et Marty Hart, respectivement incarnés par le jeu incroyable de Matthew McConaughey (Interstellar, Le Loup de Wallstreet) au côté du également très bon Woody Harelson.
La saison 2, quant à elle, regroupe un casting encore plus dingue (Colin Farrell, Rachel McAdams, Vince Vaughn notamment pour pas moins de 4 personnages principaux) pour une intrigue se passant dans la ville imaginaire Vinci, inspirée de la réelle Vernon, cité industrielle au sud de Los Angeles au lourd passé de corruption.
Bien sûr forcément, avec de tels casting et une telle production, ce genre de série ne pouvait être signée qu’HBO (et si c’est HBO bien sûr, on s’attend tout de suite à la recette habituelle qui ont fait leur succès : (du cul :P) ).
Outre le scénario, mention spéciale à Cary Fukunaga, qui propose (aux côtés de l’excellent Adam Arkapaw à la photographie) une réalisation parfaite qui dessert l’intrigue de la première saison au poil (cf plan-séquence de l’épisode 4).
Plus de réserves cependant sur la saison 2, où pourtant plus de 6 réalisateurs différents se sont prêtés à l’exercice pour un ou deux épisodes chacun. Enfin, vous vous ferez votre avis ;)
Et la suite, c’est pour quand me direz vous ? Initialement, Nic Pizzolatto était arrivé chez HBO avec dans l’idée 3 saisons sous le coude. Suite à la diffusion de la saison 2 (où le succès n’a pas été autant au rdv que la première), il semblerait qu’il y ait plus de réserve. Cependant bonne nouvelle, la dernière annonce du Home Box Office confirme l’arrivée d’une saison 3 courant 2019 ! (edit: qui est donc maintenant sortie :D).
L’histoire se déroulera dans les Ozarks, une région dans le centre des Etats-Unis, entre le Missouri, l’Arkansas, l’Oklahoma et le Kansas. Le rôle principal sera incarné par Mahershala Ali, oscarisé pour Moonlight et vu dans la série Luke Cage. Son personnage sera celui de Wayne Hays, policier du nord-ouest de l’Arkansas. Son coéquipier Roland West sera incarné par Stephen Dorff (Somewhere de Sofia Coppola). On en sait pas plus pour l’instant, mais ça annonce du bon :D
Pour finir, mention également très spéciale à la BO de la série signée T‐Bone Burnett, qui à elle seule permet déjà de retranscrire l’atmosphère riche, étrange et complexe qui entoure nos différents détectives durant les deux saisons.
En plus de ses compositions originales, il ponctue la série en faisant découvrir de nombreux autres groupes et artistes jusqu’alors pour la plupart inconnus : du gospel / negro spiritual des Como Mamas au blues omniprésent de Bob Dylan (en passant par le rock stoner des Black Angels, cf épisode des bikers), chacun des morceaux semble appuyer les pensées philosophico-dépressives de notre Mathew McConnaughey torturé.
Dans la saison 2, on retrouve notamment feu Leonard Cohen à l’opening (là où la country alternative de la Handsome Family inaugurait chaque épisode de saison 1) ou encore la guitare et la voix de la sombre et envoûtante Lera Lynn.
Petite sélection de morceaux choisis spécialement pour ce·lle·ux qui voudraient se remettre dans l’ambiance du bayou louisiannais : https://soundcloud.com/dadalevrai/sets/td-s1atmosphere
Sinon l’ost complète : https://open.spotify.com/playlist/1rwZe58gDQFb3Q7uZaRpjD
Sur ce je vous laisse sur ces quelques notes, en espérant en avoir conquis certain·e·s avec cette série fantastique, et vous voir philosopher sur l’existentialisme de nos pauvres petites vies pseudo-consciente, Tchuss la bise, bon été et à l’an prochain ;)
Cheers
Votre prez’, pour les Abobinables
Les références du billet :
[ 1 ] : https://abobinables.frama.site/
[ 2 ] : http://nons%C3%A9rie.fr/
[ 3 ] : http://arthurlaloux.fr/
[ 4 ] : http://803z.fr/
[ 5 ] : http://club-meta.fr/about/
[ 6 ] : https://fr.wikipedia.org/wiki/Autor%C3%A9f%C3%A9rence
[ 7 ] : https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9rie_t%C3%A9l%C3%A9vis%C3%A9e#Anthologie
[ 8 ] : https://www.senscritique.com/serie/Fargo/8831048
[ 9 ] : https://www.senscritique.com/livre/Le_Roi_en_jaune/486445
[ 10 ] : https://www.youtube.com/watch?v=V_qlkRt6lK4
[ 11 ] : https://thecomomamas.bandcamp.com/
[ 12 ] : https://www.youtube.com/watch?v=QKQhVytN0_E
[ 13 ] : https://blackangels.bandcamp.com/
[ 14 ] : https://www.youtube.com/watch?v=y3VGKHXpUyc
[ 15 ] : https://www.youtube.com/watch?v=FxXRkqXfhYM
[ 16 ] : https://www.youtube.com/watch?v=wbKJt1NQtZE
[ 17 ] : https://abobinables.frama.site/
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Top 10 Séries, Les plus belles claques esthétiques, Les meilleurs génériques de séries, Les séries aux meilleures bandes originales et Celles dont tu ne peux t'empêcher de fredonner le générique
Créée
le 6 mai 2019
Critique lue 328 fois
2 j'aime
D'autres avis sur True Detective
Du jour où j'ai appris l'existence d'une série policière portée par le duo d'acteurs McConaughey/Harrelson, j'avoue avoir été emballé dans la seconde. Cerise sur le gâteau, HBO chapeaute le tout. Vu...
Par
le 16 mars 2014
201 j'aime
True Detective est un générique, probablement le plus stupéfiant qu’il m’a été donné d’admirer. Stupéfiant par les images qu’il égraine patiemment, images d’une beauté graphique rare, images sombres...
Par
le 12 mars 2014
153 j'aime
15
Il est fréquent qu’on insiste auprès de quelqu’un qui ne se dit pas convaincu par une série : accorde-lui du temps, laisse l’univers s’installer, attends encore quelques épisodes avant d’abandonner...
le 26 oct. 2014
124 j'aime
13
Du même critique
Alors voilà. J'ai cru que cette série n'avait rien pour elle. Une idée de départ assez banale (le fameux "jeu" dans lequel on entre lorsqu'on reçoit une mystérieuse boîte et dont il est difficile,...
le 22 juil. 2016
3 j'aime
Pensées initialement transcrites pendant la période estivale 2018 du ciné-club universitaire manceau Les Abobinables, à retrouver sur le blog : https://framasphere.org/posts/5354512 Abobinable...
le 6 mai 2019
2 j'aime
Ah, Rayman Origins... Ce jeu vous laissera tout simplement ébahi et rêveur, et vous serez surement dans le même état que moi quand vous y aurez joué. Bien qu'il soit sorti en même temps que la...
le 16 août 2015
2 j'aime