Par quoi commencer, si ce n'est que Yoshiki TANAKA est sans doute l'auteur japonais que j'affectionne le plus, alors que jamais je n'ai lu une de ces œuvres. Né un certain 22 octobre 1955 dans une province pourri et complètement isolée du reste du Japon, la préfecture de Kumamoto. M. TANAKA fut admis et gagna* son doctorat de littérature en japonais à la grande et prestigieuse université Gakushuin à Tokyo considérée comme l'égale de la grande Université de Tokyo. M. TANAKA est le papa de l'oeuvre adaptée en la plus grande série d'OVA jamais produite à ce jour, j'ai appelé Les Héros de la Galaxie (LHG). L'oeuvre comporte quelques 162 OVA tous les personnages ont eu droit à un acteur de doublage**, si ce n'est deux. Kei TOMIYAMA s'occupant d'interpréter Yang WEN-LI (LE Miracle) fut frappé par la mort le 25 septembre 1995 au cours de la production, qui s'étala sur plus de 10 ans (1988 à 1999).
Bien sûr Yoshiki TANAKA ne se contenta pas d'une seule œuvre qui fut acclamée de louanges. Une seconde fut considérée comme un classique à savoir, Les Chroniques d'Arslân*** . La version adaptée en anime reste inconnu auprès de l'animefan moyen et pourtant nous avons la chance de disposer d'une version française de bonne facture (ou pas).
Une troisième œuvre de ce grand maître verra le jour sur papier animé en 2008, pour ces 20ans sur papier écris. Elle passa inaperçu chez les animefans, ainsi que les fans de LHG. Et pourtant, cela dans une période bien creuse en animés de bonnes factures. Elle qui fut adapté par le grand duo de LHG (Noboru ISHIGURO, Hiroshi TAKAKI). Et c'est bien sur cette œuvre que je jette mon dévolu, Tytania série de SF ce plaçant dans un contexte existentiel.
Depuis plusieurs siècles un clan sans terre, domine l'Univers, domine la guerre, sans partage, ni défaite, Tytania domine ! Mené par les 4 grands ducs au service d'Ajman TYTANIA chef du clan et valet de l'Empire, ainsi que de l'Empereur, se voit renouveler son allégeance auprès de ce dernier quand au même moment ! Le grand et glorieux clan Tytania s'intéresse au sort d'une misérable et insupportable planète démocratique, Euria. La flotte menée par Ariabart TYTANIA grand duc se permet une « petite promenade de santé » en affrontant le dernier rempart d'Euria, Fan HULIC ! Amiral précoce et précipité dans la gueule du loup par ses pères, afin de nourrir la bête affamée de son mets préféré, la victoire. Fan aurait dû perdre ! Mais ce jour-là fût autrement. Le jeune amiral sorti, alors de ses manches une surprenante tactique le condamnant à la victoire. De retour triomphant sur Euria, lAmiral Fan HULIC se verra contraint à la fuite au travers de la galaxie, exilé de et par sa patrie afin d'obtenir les clémences de Tytania qui eux ne cesseront pas de le pourchasser.
La qualité de Tytania réside avant tout dans sa narration et sa réalisation qui restent très bien encadrées, surprenantes par moment, mais souvent lassantes. Heureusement l'intrigue principale s'articule autour de luttes internes à Tytania pour le pouvoir et le prestige qui rajoute du piment au tout. L'animation quant-elle ne tient pas vraiment dans mes normes, mais reste agréable si, on s'arrache les yeux et cautérise les plais avec sa merde. Et puis, combien même l'utilisation massive de la 3D pour modéliser nos chères vaisseaux spatiaux fait moche, la BO pue.
Elle qui est déjà bien trop maigre pour un slice-of-life, alors ne parlons pas d'un Space Opera. Composée majoritairement de trois thèmes écrits par Hiroshi TAKAKI. Trois thèmes que j'intitulerai : le thème Tytania (http://youtu.be/n15IIRr1X_g : pompeux), le thème Résistances (http://youtu.be/DN2iCvQh-FE : qui n'est pas de l'illustre compositeur) et le thème Fan HULIC (http://youtu.be/pwDWwJOPwcw). Celui de Tytania s'illustre dans l'opening interprété par un soprano faisant mille et mille gloire à Tytania, dans le plus pur style baroque est rends ainsi hommage par la qualité de l'interprétation et la mise en scène à l'opening de LHG. Le second thème figure quant à lui comme ending, bien plus rythmé que celui de Tytania. Il crée un mouvement, une dynamique qui prône le changement, ainsi Fan HULIC est mis en valeur. Le dernier thème quant à lui est juste ÉPIQUE, SURPRENANT !!! Malgré son utilisation massive lors de l'anime pour les situations héroïques (ou pas), ce thème est juste génial !
Depuis la défaite du Grand Duc Ariabart TYTANIA. Tytania déplace le voile de la victoire et de l'illusion qu'il portait jusque là, sur le jeune HULIC se retrouvant mystifié. Mystifié par un Tytania qui dans un premier temps en fait non pas l'ennemi n°1 à abattre, mais le rival de grande envergure qu'il faut vaincre et capturer vivant ! Afin d'imposer sa position personnelle comme propice à une promotion et de garder une stabilité sous le nom de « domination » au service de Tytania.
Fan Hulic se verra attribuer le doux nom du héros ayant mis en déroute l'invincible Tytania (à l'aide d'une stratégie beurre-cacahouète tout de même). Contrairement aux hommes de Tytania (qui ont tous un gros pénis bien placé), Fan cherche à rester l'homme simple, sans grande ambition(p'tite bite) qu'il était avant la bataille, d'Euria. Il ne jettera pas l'illusion sur lui comme le fait si bien Tytania. Il ne mentira jamais sur sa situation. Tout le long des 26 épisodes nous assistons à la transformation de cet homme simple, héros par illusion, en un véritable brave. Un héros acceptant le très lourd fardeau qu'est de porter sur ses épaules les espoirs de toute une galaxie suffocant sous le poids toujours plus imposant de Tytania, un parfait Yang WEN-LI.
De l'autre côté un homme répondant au nom de Grand Duc Jousselin TYTANIA, Ô combien charismatique et aimé de ses hommes. Ce personnage emblématique de Tytania accepte toutes les possibilités (défaites ou victoires) et ne refuse jamais une faveur, contrairement aux autres Ducs. Et pourtant sous cet air calme et posé, il nous donne l'impression d'un ardent personnage qui attend qu'une chose, un rival à sa hauteur pour s'affronter dans une ultime bataille.
Aux côtés d'un clan radieux incarné par des personnages difficilement identifiables tels que le frêle et émo Idris Grand Duc de Tytania ou encore la brute stupide Salisch TYTANIA, nous avons un homme simple. Fan qui sera nous incarner.
Le thème de la décadence est présent tout le long de l'anime. Plusieurs fois lors des réunions entre les ducs nous assistons à un débat sur l'mmortalité que représente Tytannia et fini généralement par une simple conclusion : l'univers n'est pas immortelle, alors la domination de Tytania sur ce dernier ne l'est pas. La mort ici représente une forme de libération (la mort d'un homme aux manières gênantes chez Tytania, fait des heureux). Alors que de l'autre côté nous avons des héros contraints par celle-ci, Fan se voit obligé de combattre Tytania pour venger un être aimé et c'est bien cette raison qui motive la plupart des résistants. Elle qui les enchaine aux combats. Mais un désaccord se fait ressentir entre les ducs sur ce qu'il en est de Tytania avant la fin du Monde. Les personnages conservateurs tels qu'Idris ou encore Salisch regardent dans le passé glorieux pour construire l'avenir. Chacun s'identifie à l'un de leur illustres aïeuls et voient un Tytania immortelle, infaillible. Cependant, l'homme au Mouton d'Or (vaisseau amiral), Ariabart TYTANIA ayant appris de sa défaite se réserve sur l'avenir comme l'intrépide Jussellin TYTANIA.
Le mirage que Tytania avait bâti autour de lui s'effondre. La folie des grandeurs devient la clé, l'objet de sa décadence. L'intérêt de l'anime est de porter réflexion sur l'immortalité, sur ce qui est stable et ce qu'il n'est pas. Il s'inscrit dans le courant baroque en jouant avec les illusions et l'extravagance de Tytania. Mais la présence de Fan permet de dévoiler la vérité et nous permet de faire un rapprochement entre l'histoire de Tytania et celles de nos écrits. Le XVIII siècles, siècles des lumières, siècle de vérité succède aux écrits baroques menteurs par nature du XVII. Ce parallèle permet d'ouvrir une porte à la réflexion sur notre monde, nous qui avons trop souvent regardé le « passé prestigieux » (cf: la Belle Époque, les Trente Glorieuses) pour forger l'avenir.
Tytania est invincible ! Tytania est grand ! Tytania est glorieux ! Tytania est illusion !
Le plaisir de l'anime, se trouve principalement dans les batailles comme son illustre frère LHG. Elles qui auront souvent du mal à nous tenir en haleine tout le long de l'anime, plus ponctuer par les fuites de Fan que les batailles interstellaires. Malheureusement la pauvreté des musiques et de l'animation donne un air de réchauffer qui fait fast-food. Cependant l'anime d'Artland nous met une violente fessé lors de l'épisode 26 avec un putain de cliffhanger qui nous laisse présager une suite, qui espérerons-le sera digne de LHG.
Pour conclure, on peut dire que Tytania n'est pas l'anime aux quels tous les fans de LHG étaient en droit d'attendre (Scheißekarikatur !!!), mais un anime d'une misère subspatiale qui vous emmerdera tout le long de l'aventure. L'anime ne vaut pas qu'on s'y attarde, l'achat de celui-ci est déconseillé au risque de troubles de la capacité intellectuelle. Tytania c'est du bon gros nanar fermenté en boite ! Et j'en mangerai de nouveau avec plaisir !