S’il te plait Ulysse, reviens !
Tout jeune déjà, mes parents m’avaient emmené en Grèce et m’avaient bercé des récits de la Grèce antique et de ses héros hauts en couleurs, bref j’étais déjà tombé dans la Mythologie que Ulysse 31 pointait le bout de son nez.
Cette magnifique série n’a, de mon point de vue que peu souffert des outrages du temps. Le chara Desgin de Shingo Araki et Michi Himeno, reste splendide, et l’animation fluide sans atteindre les canons du genre d’aujourd’hui. Concept Franco-Japonais, Ulysse 31 narrait les aventures de L’Odysséus et de son équipage (les fameux Compagnons), dans le futur du XXXIè siècle.
L’Ulysse de cette époque offensa grandement le dieu Poséidon, en délivrant une petite fille du nom de Thémis et son frère Noumaios d’un Culte du Cyclope, un enfant du dieu marin. Furieux d’avoir ainsi été outragé, Poséidon en appelle au roi des dieux, Zeus, qui condamne le vaisseau à errer dans l’espace Olympien, sans jamais pouvoir retrouver le chemin de la Terre, et place tout l’équipage dans une sorte de stase.
La phrase qui introduisait le générique annonçait ainsi la couleur de ce qu’allait être la série ; elle était répété à chaque épisode, restant ainsi incrusté dans ma tête comme une incantation qui faisait monter l’excitation de voir l’épisode (enfin le bout d’épisode, vu que sur FR3 les épisodes étaient découpés en portions de 5 minutes le soir, avec l’épisode en entier le WE) :
Zeus/Narrateur « Quiconque ose défier la puissance de Zeus doit être puni ! Tu erreras désormais dans un monde inconnu. Jusqu’au Royaume d’Hadès vos corps resteront inertes. »
Shyrka « Ulysse, le chemin de la Terre est effacé de ma mémoire »
Ulysse et les enfants, accompagnés du mangeur de clou de service, Nono, allaient contre toute raison lutter contre les dieux et leurs séides afin de retrouver les leurs et le chemin de la Terre; c’est toute la beauté de la chose, et l’essence d’Ulysse dans cette série, lutter contre l’adversité des puissances issues de la Mythologie antique, mais adapté à l’incommensurable Cosmos et sa nature dangereuse.
Pour sûr, la Mythologie grecque n’est pas le monde des Bisounours non plus.
On y trouve un peu tous les excès du genre humain. Les dieux, comme les demi-dieux ou les humains, y sont égoïstes, cruels, incestueux, comploteurs, faux-culs, traitres, et j’en passe une brochette de sacrés drilles qui ont tendances à dégainer du gourdin (pardonnez moi l’expression) à la moindre paysanne bien roulée qui passe.
Bref, la Mythologie ce n’est pas pour les Mickey, et on n’hésite donc pas à aborder à des heures de grande écoute des plus jeunes, les thèmes de la mort ou du châtiment éternel (L’éternel recommencement de la punition de Sisyphe, les âmes qui tournent sans fin la roue du fils du destin, la marche désespérée de Thémis et Télémaque sur une sorte de ruban de Moebius où s’alternent à toute vitesse les saisons, etc…), tout en reprenant des passages marquant de L’Odyssée du Ulysse mythologique, et de la Mythologie en général, avec les Sirènes, Circée, etc…
Et que dire des musiques de cette série ! Tout à la fois orchestrales et sombres dans les passages émotionnellement intenses, et disco-funk lors des courses-poursuite et scène d’actions. Un régal.
Ulysse 31, fut l’occasion de donner un lustre particulier aux D-A destinés à la jeunesse, de changer du tout mièvre et « concon », du tout drôle et du tout manichéen, bref d’arrêter de prendre les enfants pour des endives. Et quoi de mieux qu’un D-A qui mélange avec intelligence et réussite la S-F et la Mythologie, pour donner de la réflexion, du recul et de la curiosité à des enfants.
Tout cela faisait une œuvre plutôt atypique, qui a su rester dans l’esprit de nombreuses personnes, et qui encore aujourd’hui possède bien des qualités pour plaire aux nouvelles générations.
Rhââ, cette série c’était vraiment quelque chose.
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