V (version 2009), c’est un peu comme si tu mixais Independence Day et Desperate Housewives, mais en oubliant de mettre assez de tension dans l’un et assez de drama juteux dans l’autre. Imagine des vaisseaux spatiaux gigantesques qui flottent au-dessus des plus grandes villes du monde, des aliens trop parfaits pour être honnêtes qui descendent sur Terre en promettant la paix, l’amour et les gadgets technologiques… et toi, en tant que spectateur, tu te demandes : "Mais pourquoi je ne ressens rien ?"
Le concept de base est plutôt cool : des extraterrestres, surnommés les "Visiteurs", arrivent avec un message plein d’espoir pour l’humanité. "On est là pour vous aider", qu’ils disent, avec leurs sourires bien trop parfaits. Mais bien sûr, derrière leurs jolies façades se cachent des intentions beaucoup moins bienveillantes (spoiler alert : ils veulent nous bouffer). C’est du classique "invasion extraterrestre déguisée en acte de bonté", un trope qu’on adore dans la science-fiction, mais ici, ça manque un peu de mordant.
On suit Erica Evans (jouée par Elizabeth Mitchell, qu'on connaît pour Lost), une agente du FBI qui découvre très rapidement que tout n’est pas aussi rose qu’il n’y paraît avec ces Visiteurs. Elle se joint à une résistance secrète pour démasquer les vrais plans des aliens et sauver l’humanité d’une invasion en douce. L’intrigue devrait normalement te tenir en haleine, mais le problème, c’est que V avance à la vitesse d’un escargot galactique. Entre les complots d'invasion et les manipulations psychologiques, il y a une tonne de moments où tu te surprends à regarder l’heure en te demandant quand est-ce que quelque chose de vraiment palpitant va se produire.
Côté antagonistes, on a Anna, la leader des Visiteurs (jouée par Morena Baccarin, avec son regard perçant et son sourire glacial), qui est l’archétype de la méchante reine alien manipulatrice. Elle joue bien son rôle, mais on reste sur notre faim en ce qui concerne les motivations de son peuple. C’est comme si la série voulait te dire : "Attends, ça va devenir intense !", mais que tu passes l’épisode suivant à attendre... et à attendre encore. On sent que le potentiel est là, mais il est trop souvent noyé sous des intrigues secondaires qui traînent en longueur.
Les effets spéciaux sont corrects, sans plus. On a droit à de belles images de vaisseaux spatiaux et quelques séquences d'action sympathiques, mais rien qui ne te laisse bouche bée. C'est comme si la série voulait te rappeler qu'elle avait un budget raisonnable, mais pas assez pour rivaliser avec les gros blockbusters. Le plus décevant, cependant, c’est que cette version de V semble avoir oublié de te faire ressentir cette menace oppressante d’une invasion alien imminente. Les Visiteurs sont plus creepy que réellement terrifiants, et la résistance humaine manque cruellement de piquant. On est loin de la terreur paranoïaque de la série originale des années 80.
Et puis, il y a le gros problème de rythme. L'intrigue se met en place tellement lentement que tu finis par te demander si les aliens eux-mêmes ne sont pas frustrés par la lenteur de leur propre plan. Entre les moments de tension qui n’aboutissent pas, les dialogues qui traînent, et les scènes où les personnages semblent juste attendre que quelque chose se passe, tu te retrouves souvent à penser que tout aurait pu être condensé en moitié moins d’épisodes.
Cela dit, tout n’est pas à jeter. V essaie de creuser un peu dans la psychologie humaine face à une menace étrangère, et il y a quelques réflexions intéressantes sur la manière dont les humains réagissent à une "aide" qui semble trop belle pour être vraie. Mais même là, ça manque de profondeur. Les relations humaines, comme celle entre Erica et son fils (qui, bien sûr, tombe sous le charme des Visiteurs comme un ado devant un jeu vidéo en édition limitée), sont un peu superficielles et souvent prévisibles.
En résumé, V (2009) est une série qui aurait pu être une grande réinvention du genre, mais qui se perd dans sa propre lenteur et dans son incapacité à vraiment captiver. Les aliens sont là, les complots sont en place, mais tout semble trop poli, trop bien rangé, et pas assez intense pour qu'on s’y plonge vraiment. C’est comme si les scénaristes avaient laissé les promesses d’une grande invasion flotter dans l’air... mais que l’invasion elle-même avait pris des vacances. Si tu veux des frissons d’invasion alien, il va falloir chercher ailleurs, parce que V, c’est plus du vin tiède que du whisky galactique bien corsé.