Les dieux n’en peuvent plus. Régulant l’univers du haut de leur Conseil divin, ils sont las d’assister à la dépravation de la Terre qu’ils ont créée, pervertie par cette humanité vile et irresponsable. Un dilemme doit être posé : les hommes obtiendront-ils le droit de vivre davantage, ou leur extinction de la main de leurs Créateurs sera-t-elle inévitable ? Simplement, un basique vote à main levée n’est pas digne d’une prise de décision aussi importante, cela serait bien trop cruel. Dans ce cas, les Hommes devront mériter leur vie, au lieu de délaisser leur sort aux caprices des dieux (restons dans le sujet je vous prie, on n’est pas là pour parler de fromage). C’est alors que débute l’ultime bataille opposant les dieux à leur création, l’humanité, où chacun des camps devra faire valoir sa volonté au sein de l’Arène du Ragnarök.
13 dieux représenteront la volonté divine, la toute-puissance des Bâtisseurs de toutes choses, l’inexorable grandeur qu’instaure ces êtres de lumière face à ces humains frivoles et méprisables.
De l’autre côté, 13 Hommes choisis avec soins constitueront le dernier rempart de l’Histoire de l’humanité, ils seront les derniers garants de plusieurs siècles d’existence, figurant parmi les êtres les plus vaillants, les plus valeureux et les plus puissants qui n’aient jamais foulé ce monde de leur pied.
L’on assistera donc à des duels d’une intensité ardente, opposant des colosses aux physiques complètement démesurés, voire parfois dénaturés au possible, combattant pour leur survie, pour leur gloire, pour leur désinvolture. Ces affrontements titanesques décrocheront des commentaires élogieux de la part de certains, désapprobateurs de la part d’autres, mais ne laisseront personne indifférents. Rythmés par des musiques et une animation impeccables, les combats déborderont de frénésie et seront plus épiques les uns que les autres, offrant un sentiment de puissance pléthorique mais, malgré tout, plaisant et efficace.
Au fil des rencontres, dieux et humains révèleront leurs extraordinaires capacités, mais, surtout, leurs passés, leurs histoires, leurs motivations. Les scènes d’action, entrecoupées de flashbacks et autres digressions narratives, rendront l’expérience d’autant plus agréable à contempler. Bien que tout ce fil rouge autour du « tournoi » ne soit qu’une simple excuse pour se faire s’affronter des entités dénuées de toutes limites physiques, morales et spirituelles, rien n’est vraiment laissé au hasard, et chaque backstory apportera un contenu rafraîchissant, bien ficelé, et utile, autant narrativement qu’émotionnellement. Ces petites histoires personnelles, sur un fond historique authentique, sont finalement les plus importantes, et permettront de comprendre le but de l’existence de chacun des personnages présents, de l’humain le plus vain au dieu le plus démagogique, tout en ornant ce joli tableau de références philosophiques, artistiques, et culturelles.
Une vie d’entraînement suffit-elle à pouvoir entretenir ne serait-ce qu’un semblant de rivalité avec un dieu aussi ancien que l’aube des Temps ?
L’essence divine confère-t-elle à ses détenteurs la véritable omnipotence, ou n’est-elle que le fruit illusoire d’une fatuité insolente ?
Cette humanité si fragile, si insignifiante et si abjecte, parviendra-t-elle à faire face à ces âmes célestes façonnées à partir de la quintessence même de la perfection ?
(Bon, sauf Zeus qui ressemble à un vieux croûton desséché alors qu’il est plus jeune que son frère Poséidon qui, lui, ressemble à un ado de 17 ans)
Quelles que soient les réponses à ces questions, une chose est certaine : le genre humain ne cesse de se hisser encore plus vers le haut, en témoigne la première saison de ce bijou de l’animation, toujours plus violent, excessif et gargantuesque.