Attention Spoilers ci-dessous.
Quand j'ai commencé "W" (malgré l'affiche super nase), j'étais excitée comme une puce. Une histoire fantastique de mondes parallèles qui se rencontrent mais pas vraiment avec une BD qui est pour de vrai. En bonus total, Poupinette (c'est Lee Jong Suk) en héros de manwha, sans peur et sans reproche, un tueur sans mobile et de possibles questions existentielles sur la conscience et l'existence (oui, je suis une optimiste).
Jusqu'à l'épisode 8, j'ai été en apnée totale nuit et jour. J'ai commis l'erreur irréparable de le commencer avant qu'il ne soit totalement diffusé. Chaque semaine, j'attendais comme une malheureuse la suite des aventures fascinantes de Kang Chul et Oh Yeon-Joo.
Les règles de voyage entre les mondes étaient simples mais encore un peu flous (en gros il y en avait 2 moyens d'entrer: soit par la tablette soit par la force de la pensée de Kang Chul une fois le contact physique établit et 1 moyen de sortir, le cliffhanger, ce que j'ai trouvé très ingénieux), mais je n'avais rien contre quelques surprises ou retournements de situation à ce sujet en cours de route (j'aurais dû me méfier).
Le rythme était soutenu voire un peu précipité si je suis tout à fait honnête. Tout comme l'héroïne, j'ai été happée dans "W" dès la première image et ai été fascinée par ce monde parallèle (je trouve l'idée que le monde des livres soit réel dans un ailleurs accessible totalement formidable) et par son personnage principal.
Parlons donc personnages :
Kang Chul est un prince, une prince de livre, de conte de fées. Il est parfait à tout point de vue et pourrait être totalement exaspérant mais non. D'une part, c'est Poupinette (droit d'auteur : Milady, du blog Milady's Stuff, que je vous conseille vivement) et en plus il n'est vraiment pas bête. Ses qualités ne lui servent pas à faire le kéké (un peu quand même mais c'est drôle), il réfléchit. Ce qu'il a en commun avec notre héroïne, qui après un léger affolement (bien compréhensible) de se trouver coincée dans un manwha, réfléchit et trouve des solutions à sa situation. En plus, elle ne donne pas envie de voir débouler un bus pour lui rouler dessus tellement elle est exaspérante, ce qui est à mettre à son crédit.
Leurs échanges sont légers et piquants et si l'idylle est rapide (comme le reste) elle n'en reste pas moins agréable à suivre.
Les autres personnages sont à l'avenant. Même si le père/auteur est assez antipathique (il veut tuer Poupinette), il est néanmoins fourni en psychologie (tordue). Les autres sont assez sous traités voire ignorés, ce qui est un peu dommage au vu du potentiel de la série.
Et puis l'épisode 9 est arrivé et à partir de là, tout est parti en quenouille.
Les règles de voyage entre les mondes ont commencé à glisser vers le nawak le plus total. Genre: Kang Chul peut entrer et sortir comme il veut! Le tueur contrôle l'auteur (aspect intéressant mais tellement développé à la va comme je te pousse que c'était atroce).
Ensuite, on a droit au coup de l'amnésie couplé au "c'était un rêve"! Encore une fois, une occasion ratée d'explorer un cliché de façon originale puisque c'est le personnage lui même qui demande le recours au rêve dans le coma.
Et puis, même la relation de nos 2 héros est toute pourrie à partir de là puisque lui ne se souvient pas d'elle, elle geint à longueur d'épisode puis il retombe amoureux d'elle juste parce qu'il le doit. Ce qui est assez pathétique ... et nul.
Et pour enfoncer le clou, la fin est un maelström de n'importe quoi où on ne sait plus qui fait quoi, qui sait quoi, qui est où, qui est qui. Il y a des bonds dans le temps que je me suis pas expliqués et puis de toute façon, c'était tellement n'importe quoi que plus rien n'avait d'importance.
J'ai eu physiquement mal tellement c'était capilotracté et tellement le scénario essayait de faire entrer des trucs carrés dans des trucs ronds.
La fin atteint le sommet du ridicule avec un retournement de situation à la noix (on le voit mort mais en fait non, hahaha on vous a bien eu hors camera) et une fin non expliquée où il finit dans le vrai monde on sait pas trop comment mais vu que tout le reste ne tenait plus la route depuis belle lurette pourquoi s'en faire?
Après les hurlements d'extases des premières semaines, j'ai hurlé de douleur à la lune. Je l'ai terminé tant bien que mal parce j'étais quand même bien avancée et que "Poupinette à l'écran garde Anilegna contente pour longtemps".
Ce qui est le plus dommage c'est le gâchis d'une bonne idée qui, bien tenue, aurait pu être le drama du siècle.