Saison 3
Comme la conclusion de la saison 2 le laissait entendre, la série était sur le point d’amorcer un virage dans sa forme pour se transformer en quelque chose d’autre. Et c’est une réussite ! Si les premiers épisodes peuvent s’avérer déstabilisants par la redistribution des cartes et du changement d’approche, le tout s’enchaîne avec une certaine logique autour de l’axe central de cette saison, qui a toujours été le fer de lance de la série : le libre arbitre.
Cependant, là où la série se concentrait jusqu’à présent sur celui des hôtes, elle va cette fois-ci explorer celui de l’humanité. Ce qui amènera une confrontation directe entre Dolores, qui veut libérer l’humanité de ses contraintes et lui donner accès à ce libre arbitre qu’elle a elle-même acquis ; et un nouvel antagoniste, en la personne de Serac qui, traumatisé par son passé, ne souhaite qu’offrir à l’humanité paix et prospérité en la contrôlant dans ses moindres secret.
Se reposant donc sur une thématique assez classique de la SF et de l’anticipation, tout en abordant le problème lié à l’utilisation des données personnelles par les géants de l’internet, cette saison se montrera passionnante de bout en bout. On pourra regretter cette dichotomie un peu abrupte entre les deux moitiés de saison, la première tentant de poser les nouvelles bases et la seconde étant une succession de rebondissements et d’action. Mais on ne boudera pas notre plaisir tellement on se laisse prendre au jeu et happer par ces nouvelles problématiques. L’univers de la série se développera d’autant plus, car on en découvrira plus, que ce soit son histoire, son organisation, ses codes, ses technologies, mais aussi sa géographie ; et c’est, je pense, la partie que j’ai le plus préférée de cette nouvelle saison.
Si Dolores reste un personnage central, les intrigue de Maeve et Bernard n’en resteront pas moins en retrait puisqu’elles permettront d’apporter les éléments de contexte pour regrouper les pièces du puzzle les unes après les autres. Les nouveaux personnages seront tout aussi intéressant, que ce soit Caleb ou Serac (en particulier), que ce soit leur développement ou leurs motivations. Le personnage de Charlotte aura elle aussi une intrigue intéressante, car liée au fil rouge principal mais posant aussi les bases pour la suite, avec notamment son propre développement. Quant à William, à l’image de la série, il se trouve au croisement des chemins, son intrigue concluant son arc narratif des précédentes saisons tout en ouvrant la voie pour la suite. Suite qui s’annonce pour le moins tout aussi passionnante.
Le casting restera de très bonne facture, même si le côté machine à tuer froide et sans émotion d’Evan Rachel Wood fait parfois un peu flipper. J’ai beaucoup apprécié l’apport d’Aaron Paul et Vincent Cassel dans cette saison, chacun apportant quelque chose de neuf et intéressant à la saison via son personnage. La conclusion pourra non pas décevoir mais se faire regretter par certains aspects, mais elle s’inscrit dans une certaine logique narrative. Techniquement, je n’ai toujours rien à reprocher. La musique de Ramin Djawadi est toujours aussi fabuleuse, même un peu plus discrète mais toujours dans l’esprit de la série. Les décors et effets spéciaux sont toujours aussi impressionnants, notamment dans la création de cet univers futuriste dans lequel on évolue en permanence. Quant à la mise en scène, une nouvelle fois, elle sera soignée, millimétrée et magnifique.
Bref, cette nouvelle saison prépare la série à une évolution, comme attendue, et le potentiel qui en résultait a été exploité à merveille. Hâte de voir ce que la suite nous réserve !