Westworld
7.6
Westworld

Série HBO (2016)

Présentée sur tout les internets comme "the next Game of Thrones" Westworld place la barre haut. Très haut. Tellement haut que c'est pour moi l'aveu d'un complexe d'infériorité (ou un effet d'annonce mal assumé). J'avoue avoir déjà comparé deux séries ou deux films, mais pour ce qu'ils ont provoqué chez moi et non par rapport à leurs qualités .
Tu commence mal, série…
Mais voilà, quand on regarde le bousin il faut être honnête, ça envoie du lourd :


Jonathan Nolan aux commandes, créateur et réa de l'excellent Person of interest, garantissant un scénar pas forcément profond mais relativement subtil et qui va ici faire mumuse avec les sous de J.J Abrahams.
• Trois grosses stars au générique, à savoir Jeffrey Wright (excellent dans le rôle de Valentin dans la série Boardwalk Empire et plus connu pour avoir joué dans les 3 Hunger Games) Ed Harris (sempiternel bad guy qu'on ne présente plus, Truman Show, The Rock, Stalingrad, un homme d'exception Etc…) et le magistral Anthony Hopkins que je n'insulterais pas ici en étalant sa filmographie ou en décrivant son talent.


Autant en finir de suite. la seule comparaison avec Game Of Thrones c'est qu'il y a dans ce pilote autant de nichons, de sang, d'effets spéciaux et de violence que dans un épisode de la série estampillée R.R Martin.


Le générique extrêmement léché (intéressant à décortiquer ), monochrome, dans la droite ligné de ceux d'Hannibal ou de Daredevil nous fait bien comprendre qu'on nage en pleine SF élitiste. Les corps synthétiques blancs matérialisés par une imprimante 3D s'animent sur un fond noir, puis font place à des processus automatisés. Très futuriste, ce générique distille ci et là les clichés de tout bon western (piano mécanique, cheval au galop, colt, soleil couchant…)


Fondu en plein ouest des années 1890/1920 : contraste complet. Bien joué série !


Se superpose aux paysages et la reconstitution diablement efficace d'un Bodie en pleine effervescence, un dialogue expliquant à demi-mots la diégèse de la série. On croirait entendre Morpheus se confesser à Neo. Songes, interrogation sur le monde réel et conscience de soi…


L'histoire se déroule à priori dans un jeu vidéo. Les protagonistes de ce far-west "reconstitué" sont autant de PNJ, suivant une routine et de joueurs, qu'ils soient débutants ou expérimentés


On est un Red Dead Redemption pour milliardaire. C'est plutôt génial.


Mais très vite il y a un problème avec les mise à jour, les automates synthétiques dont le coût de maintenance ferait pâlir le budget de la NASA se mettent à déconner. Le groupe qui chapote le bon déroulement de ce jeu grandeur nature du haut de leur tour d'ivoire ne peut se débrouiller sans l'aide du créateur de ce parc à thème.
On se croirait dans un roman de Crichton.


Mais quel naïf ! Comment n'ai-je pas percuté plus tôt ? Cette série est l'adaptation de Mondwest. La trame est donc maintenant attendue et comme dans tout bon Roman de Crichton on va faire connaissance d'un John Hammond ou d'un Edward Johnston, instigateur mégalo et accessoirement directeur technique. Mais ici point de dinosaures ou de voyage temporel mais bel et bien une espèce d'expérience ludique à base d'animatroniques.


Le mélange entre Jurassic Park et Ex Machina est original mais l'ensemble est assez convenu.
Hopkins, Harris et Wright, quoi que dans des rôles fait sur mesure sont diablement efficaces et le reste du casting est plutôt bon. Voir très bon pour certains rôle secondaires (Thandie Newton par exemple ou encore Louis Herthum )
Tout ça est certes déjà vu (le mélange SF/FarWest est plutôt récurrent au cinéma) et les thèmes abordés comme ceux de Matrix ou encore la créature de Frankenstein rejoignent la réflexion des films sur l'émergence de l'IA.


Diablement énigmatique et palpitant, Westworld est grâce à Nolan impeccablement millimétrée (un peu trop ?). Le montage de certaines scènes provoque un réel malaise et la direction artistique est à la fois violente et malsaine. Les effets spéciaux sont magnifiques et servent réellement l'intrigue.
Même si elle ne prend pas le spectateur par la main, cette série n'aura certainement pas la profondeur des enchevêtrements scénaristiques de Game Of Thrônes. Elle sera assurément subtile et déjà dotée d'une forte personnalité. Ce pilote vaut largement le détour ne serait-ce que pour le jeu des trois têtes d'affiche ou encore un climax soutenu par une version orchestrale de Paint it black.


Je recommande donc WestWorld si vous n'êtes pas déjà blasé par les thèmes abordés ou les structure -pour l'instant- très classiques.

Otamago
7
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le 4 oct. 2016

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