Westworld c'est la série qui cartonne du moment, et il a fallu que j'attende le dernier épisode de la première saison avant de me lancer dans une critique qui dépendait bien sûr du final. Beaucoup de questions ont en effet été posées et heureusement pour le spectateur impatient, elles ont reçu une réponse (il n'y a pas de cliffanger qui nous laisserait sur notre faim avant une saison 2). Il y a en revanche bel et bien un cliffanger (et du tonnerre en plus), mais celui-ci est un aboutissement réel.
Mais venons en au contenu, parlons peu, parlons bien. Westworld la série c'est un casting énorme pour un jeu d'acteur excellentissime et un scénario aux petits oignons. Dans la série, Westworld c'est un immense parc de divertissement futuriste. Si vous payez le prix fort, vous pouvez vous lancer dans une aventure en plein far-west, en compagnie de robots humanoïdes très réalistes. Si beaucoup ne s'y rendent que par ennui de leur vie réel, dans l'espoir d'y trouver (littéralement) des putes et du sang, il y a en revanche bien des scénarios plus aboutis et réfléchis à découvrir.
Les épisodes se suivent distinctement, pas ce format horipilant 1 épisode / 1 résolution, mais bel et bien une seule et même longue histoire. On jonglera avec de nombreux personnages et plusieurs trames temporelles qui ne feront que renforcer l'intrigue.
Initialement on suit les aventures de Dolores, une robot/jeune femme naïve et innocente qui rêve de changer de vie, de Maeve la tenancière d'un bordel, Bernard un chef programmeur qui veille précieusement sur ses chers pensionnaires, et William le blondinet héros qui va croiser la route de Dolores. Il y a aussi un mystérieux Ed harris vêtu de noir qui cherche le secret du labyrinthe qu'est le parc : il en sait pas exactement ce que c'est, mais il est sûr que Westworld cache quelque chose de capital, et il est bien déterminé à trouver quoi, quitte à y passer 30 ans de sa vie. Bien d'autres personnages se rajouteront par la suite pour compliquer un peu l'histoire, que ce soient des robots, des visiteurs ou des employés de la compagnie chargée de maintenir le parc dans un état bien huilé.
Le gros point fort de Westworld, ce sont ses niveaux de lectures. Evidemment certains vont être devinés par le spectateur, mais dans l'ensemble si peu... Et tant d'erreurs de notre part son commises à sous-interpréter les faits présentés. A plusieurs reprise on croit avoir saisi une situation pour déchanter par la suite. Un secret est révélé dévoilant une nouvelle interprétation, qui sera subtilement altérée par la suite au fil de nos découvertes.
Concernant l'explication finale (sans spoiler), on ressentira généralement le besoin de tout revoir une fois qu'on a compris ce qui se tramait réellement dans le parc afin de tout remettre dans le contexte. En un sens c'est dommage, mais ça signifie plus positivement qu'on a enfin une série qui nous fait nous creuser les méninges.
Coup de cœur avec spoilers :
J'ai beaucoup aimé l'évolution des personnages jusqu'à la dernière minute. Coup de cœur pour le sourire appréciatif d'Ed Harris et celui désabusé d'Anthony Hopkins lors de leur dernier acte de la saison, ils sont juste parfaits. Un "like" plus amer mais tout aussi satisfaisant pour Maeve et sa prise de conscience de son état de robot : programmée jusque dans sa révolte et sa paranoïa...
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